On ne parle pas de performances dignes d'un gardien étoile (les Henrik Lundqvist et Carey Price de ce monde sauvent environ 0,5 but par heure jouée à 5 contre 5), mais quand même de performances nettement au-dessus de la moyenne.
Mais cette saison, Allen s'est complètement effondré et le vétéran Carter Hutton a fait encore pire. Hutton n'a jamais vraiment performé à un niveau proche de la moyenne des gardiens de la LNH, on ne doit donc pas s'étonner de ses résultats.
Tout ça débouche sur une situation des plus épineuses. Allen est encore jeune et a fait ses preuves à tous les niveaux. On doit donc espérer qu'il retrouve ses moyens (à moins qu'il ne cache une blessure ?), mais le temps commence à manquer.
Les Blues se retrouvent coincés dans une lutte impliquant sept clubs pour trois places en séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
Troisièmes de la section Centrale, les Predators sont tout juste devant les Blues parce qu'ils ont le même nombre de points et un match en main (qu'ils auront rattrapé lorsque vous lirez ces lignes). Les blessés reviennent tranquillement au jeu, à Nashville, et si Pekka Rinne en arrache, le jeune Juuse Saros semble prêt à faire la différence. Si on ose accélérer le changement de garde, Peter Laviolette pourrait donner un sérieux coup de pouce à ses troupes.
Autre équipe présentement qualifiée, les Flames de Calgary ont eux aussi 51 points, mais ont disputé deux matchs de plus et semblent s'enliser, leurs succès semblant présentement reposer sur un seul trio, celui de Michael Frolik, Matthew Tkachuk et Mikael Backlund.
Viennent ensuite les challengers. Les Canucks de Vancouver (50 points) sont
incapables de maintenir l'avantage aux chances et aux tirs
depuis le début de la saison, mais sont portés depuis une vingtaine de matchs par un regain de vie inespéré de Ryan Miller. Les Kings de Los Angeles (qui n'ont joué que 46 matchs) sont dans la situation inverse : dominants comme toujours en possession de rondelle, ils doivent composer avec le fait que Peter Budaj, sorti de nulle part, semble maintenant revenir sur terre. S'ils peuvent tenir le coup jusqu'au retour de Jonathan Quick, et si ce dernier revient en février et en santé, ils seront très difficiles à retenir.
Enfin, les Stars de Dallas et les Jets de Winnipeg doivent encore être considérés, même si leurs chances sont beaucoup plus faibles. Winnipeg a 48 points comme les Kings, mais en 49 matchs et leur présent regain de vie semble en partie dû au retour improbable d'Ondrej Pavelec. Peut-il refaire le coup de Budaj ? Quant aux Stars, les remaniements apportés à la défensive au cours de l'été semblent leur avoir sauté au visage. La présence de Jamie Benn, Tyler Seguin et John Klingberg signifie que l'embâcle offensif peut sauter à tout moment, mais ce sera dans un rôle de troubles-fêtes. 48 matchs joués, 19 victoires en temps réglementaire ou en prolongation (les Blues et les Flames en ont 22) et 47 points signifient que le retard accumulé est déjà considérable.
Les Blues, qu'on était en droit de placer parmi les favoris en début de saison, sont donc dans une position de plus en plus précaire, sur la foi d'une contre-performance soutenue d'un joueur pourtant dans la fleur de l'âge. Les autres équipes le voient bien, ce qui rend difficile toute transaction pour enlever un peu de pression sur les épaules d'Allen. Pour reprendre l'expression consacrée : on va devoir trouver des solutions à l'interne.