Blue Jackets win

On dit que le passé est garant de l'avenir, mais dans certains cas, on apprend aussi de nos erreurs. Serait-ce le cas des Blue Jackets de Columbus? Au cours des dernières saisons, ils ont connu des séquences fructueuses assez spectaculaires, comme celle qu'ils connaissent présentement (10 victoires consécutives), sauf qu'ils ont fini par rater les séries éliminatoires ou y faire une très courte apparition.
En 2014-15, alors qu'ils étaient déjà écartés de la course aux séries, ils ont terminé la saison avec une fiche de 15-1-1. Même si c'était trop peu trop tard, cela laissait entrevoir de belles choses pour la saison suivante. Malheureusement, ils n'ont jamais été en mesure de répondre aux attentes en terminant au 27e rang du classement général.
L'an dernier, les Blue Jackets ont remporté 16 matchs de suite entre novembre et janvier, soit une victoire de moins que le record de la ligue, détenu par les Penguins de Pittsburgh en 1992-93. La formation de John Tortorella avait toutefois ralenti au mauvais moment, concluant la campagne avec une séquence de six revers en sept matchs. Ils ont éventuellement été éliminés rapidement en cinq matchs contre Sidney Crosby et sa bande.

Or, pour la première fois, la formation de l'Ohio semble arriver au sommet de sa forme au bon moment, et il ne serait pas du tout impossible qu'ils décrochent le titre de la section Métropolitaine. Avec leur victoire de 4-0 de jeudi soir face aux Panthers de la Floride, les Jackets sont à quatre points des Capitals de Washington et du premier rang, tout ça alors qu'ils s'accrochaient de peine et de misère à la deuxième place de quatrième as dans l'Association de l'Est il y a quelques semaines.
L'équipe semble avoir appris des dernières années. Malgré les récents succès, rien n'est joué et il ne faut pas trop s'emballer.
« L'année dernière, nous étions plus excités par nos victoires. Cette année, on regarde ça au jour le jour. On gagne et on reste calme. En fait, j'aime mieux ça. L'année dernière, on se laissait emporter par les émotions. Cette saison, on s'attend à gagner. On sait qu'on peut gagner. L'année dernière, c'était plus du genre "Oh, on gagne encore, faisons la fête, amusons-nous", mais pas cette année », a déclaré l'attaquant Lukas Sedlak, mardi, au Columbus Dispatch.
L'entraîneur-chef, John Tortorella, a, lui aussi, retenu des leçons des deux dernières saisons et il tente de les inculquer à ses joueurs.
« Nous ne sommes pas encore en séries éliminatoires. Nous essayons de nous qualifier, alors nous y allons un match à la fois. Ne regardez pas trop loin devant, parce que nous ne sommes pas là encore », a mentionné Tortorella aux médias cette semaine après un entraînement matinal.
Une défensive étanche
Après avoir connu une saison 2016-17 du tonnerre, lui qui a d'ailleurs remporté le trophée Vézina, Sergei Bobrovsky, quoique moins dominant, est encore en grande forme cette saison. Le gardien russe se classe dans le top-10 de la Ligue nationale au chapitre des victoires (34), des blanchissages (5) et de la moyenne de but alloués (2,38).
Depuis le début du mois de mars, parmi les gardiens ayant disputé au moins huit matchs, le portier des Blue Jackets a remporté le plus de victoires (sept), présente la quatrième meilleure moyenne de buts alloués (2,13) et le cinquième meilleur taux d'efficacité (,933). Il est en grande partie responsable des succès de sa formation et explique pourquoi Columbus possède la deuxième meilleure défensive de l'Est (206 buts accordés).
Devant Bobrovsky, Seth Jones semble être en mission. Le défenseur de 23 ans pourrait même voir son nom circuler dans les discussions entourant le trophée Norris, tellement il connaît une campagne solide.

En 72 matchs cette année, il a récolté 50 points, ce qui le place au 11e rang chez les défenseurs du circuit. Jones, qui avait raté les trois derniers matchs des siens en raison d'une blessure, était de retour dans la formation jeudi soir face aux Panthers.
« Les matchs vont devenir de plus en plus difficiles. Nous avons choisi un bon moment pour jouer notre meilleur hockey de la saison », a-t-il déclaré au Columbus Dispatch après la victoire des siens.
Il ne faut également pas oublier le travail d'Ian Cole, qui, depuis son arrivée à la date limite des transactions, est venu stabiliser davantage la brigade défensive. L'Américain de 29 ans affiche un impressionnant différentiel de plus-10 en 12 matchs avec sa nouvelle équipe.
Artemi Panarin, le leader
Artemi Panarin est le véritable chef de file de sa formation cette saison. Il mène ses coéquipiers au chapitre des buts (25), des mentions d'aide (44), des points (69) et présente le deuxième meilleur différentiel (plus-18), tout juste derrière Alex Wennberg (plus-19).
Jarmo Kekalainen a acquis ses services l'été dernier espérant ajouter du talent offensif à son organisation. Force est d'admettre que ça fonctionne, car Panarin est en feu. Jeudi soir, le Russe de 26 ans a récolté un 23e point en 17 matchs en obtenant une passe décisive sur le premier but de son équipe.

« Il est évidemment très talentueux, mais c'est son éthique de travail, qui m'impressionne. Il remporte presque toutes ses batailles à un contre un, souvent contre des gars beaucoup plus gros que lui, mais il est déterminé à repartir avec la rondelle », a déclaré le jeune Oliver Bjorkstrand au sujet de Panarin.
Il faut dire que Tortorella a eu la main heureuse. Le 3 février dernier, il a réuni Panarin et Cam Atkinson (37 points en 59 matchs). En 23 matchs depuis, le duo a marqué 24 des 80 buts du club.
Bref, l'aspect sur lequel les Jackets devraient se concentrer, s'ils espèrent faire un long bout de chemin en séries, c'est le travail sur les unités spéciales. La formation de l'Ohio pointe le nez au 30e rang de la LNH en avantage numérique cette saison (15,5 pour cent) et au 25e rang en désavantage numérique (77,4 pour cent).
Columbus tentera de porter à 11 sa série de victoires samedi soir, alors que Blues de St. Louis seront les visiteurs au Nationwide Arena (19 h (HE); FS-O, FS-MW, NHL.TV).