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COLUMBUS - Ce fut une soirée brutale pour les Blue Jackets de Columbus, de la coupure sous l'œil au beurre noir de Zach Werenski, à leur avance perdue en deuxième période, en passant par le tir de Brandon Dubinsky qui a touché le masque de Marc-Andre Fleury, et surtout en raison du pointage final.
Les Blue Jackets ont amorcé le match en force, ont offert un effort soutenu et ont eu la chance de remporter un match à domicile en séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour la première fois depuis 2014 et pour la deuxième fois de leur histoire. Ils se sont cependant inclinés 5-4 devant les Penguins de Pittsburgh au Nationwide Arena dimanche lorsque Jake Guentzel a complété son tour du chapeau à 13:10 de la prolongation, et soudainement, la meilleure saison de l'histoire de l'équipe est menacée de prendre fin.

Columbus tire de l'arrière 3-0 dans cette série quatre de sept de premier tour dans l'Association de l'Est. Le match no 4 aura lieu à Columbus mardi (19 h 30 (HE); TVA Sports 2, CNBC, SN360, FS-O, ROOT).
« Ça fait mal, a admis Dubinsky. Cela ne fait aucun doute. Nous avions besoin de cette victoire. »
La situation ne pourrait être plus frustrante pour les Blue Jackets. Ils ont établi des records d'équipe pour les victoires (50) et les points (108), en plus de terminer au quatrième rang du classement général de la LNH. Ils ont toutefois terminé au troisième rang de leur propre section puisque la section Métropolitaine était extrêmement relevée, et ils ont été contraints d'affronter les champions en titre de la Coupe Stanley en première ronde.
Après avoir perdu les matchs no 1 et 2 à Pittsburgh par un pointage combiné de 7-2, ils étaient déterminés à montrer qu'ils ne représentaient pas un feu de paille et qu'ils allaient resserrer la série à domicile. Ils ont conservé un dossier de 28-12-1 au Nationwide Arena en saison régulière. Avant la mise au jeu initiale, l'attaquant Cam Atkinson a confié à l'analyste de NBCSN Brian Boucher que Columbus devait utiliser la foule à leur avantage, profiter du moment avoir du plaisir et tout faire pour gagner.
« Nous allons l'emporter aujourd'hui », a affirmé Atkinson.
Quelques instants plus tard, il a eu des airs de Mark Messier. Il a provoqué un revirement, s'est dirigé au filet et a poussé un retour dans le but pour donner les devants aux Blue Jackets 1-0 après 11 secondes de jeu en première période. Après que Pittsburgh eut nivelé la marque, il a encore une fois forcé un revirement avant d'éviter le harponnage de Fleury pour porter le pointage 2-1 à 5:02.
« J'ai le sentiment de ne pas avoir fait grand-chose au cours des deux premières rencontres », a souligné Atkinson, qui a été le meneur de Columbus avec 62 points en saison régulière, mais qui avait été blanchi à Pittsburgh. « J'ai un peu laissé tomber l'équipe. Je devais être bien meilleur. J'avais une bonne énergie en première période, et je nous ai inscrits au pointage. J'avais l'impression que tout allait comme sur des roulettes. »
Werenski a fait 3-1 sur le jeu de puissance. Après avoir trouvé le fond du filet deux fois seulement en deux matchs, les Blue Jackets avaient fait vibrer les cordages trois fois en 6:10. Tout le monde croyait que l'équipe venait de se mettre en marche.
Mais les Penguins ont dominé la période médiane. Bryan Rust a réduit l'écart à 3-2 à 5:21. Werenski a reçu une rondelle au visage lorsqu'un tir de Phil Kessel a dévié sur la palette de son bâton avant de le frapper sous la visière. Il s'est effondré sur la glace dans l'enclave, mais les Blue Jackets n'avaient pas possession du disque et le jeu s'est poursuivi pendant 10 secondes. Alors que Werenski se dirigeait vers le banc en laissant une traînée de sang derrière lui, Evgeni Malkin a créé l'égalité 3-3 à 13:25.
Werenski est revenu au jeu en troisième période avec un protecteur facial complet. L'entraîneur John Tortorella a déclaré, pour paraphraser, qu'il avait énormément de cran.
« Il est un guerrier, a noté le capitaine des Blue Jackets Nick Foligno. Je parle de leadership, et vous avez ce jeune de 19 ans qui a fait preuve d'une tonne de leadership dans cette situation. Il a montré qui nous sommes et ce à quoi nous nous attendons dans ce vestiaire. Je ne peux dire suffisamment de bonnes choses à son sujet. »
Après que Guentzel eut placé les Penguins en avant 4-3 à 11:48 alors que Dubinsky se trouvait au cachot pour lui avoir servi un double-échec, Dubinsky s'est racheté en créant l'égalité 4-4 à 15:11.
Werenski n'a cependant pas pu revenir au banc des siens pour la prolongation puisqu'il était incapable de voir avec son œil droit, et Dubinsky n'a pu profiter d'une chance en or après sept minutes de jeu en surtemps. Un retour s'est retrouvé sur son bâton, mais son tir a frappé Fleury sur le masque, alors que ce dernier se déplaçait à sa gauche, avant de sortir de la surface de jeu.
« Quelques pouces à gauche, à droite ou plus haut, et j'imagine que la rondelle entre dans le filet, a analysé Dubinsky. Mais ce n'est pas ce qui s'est produit. »
Brutal. Le capitaine des Penguins Sidney Crosby a par la suite remporté une bataille en fond de zone offensive et a effectué une de ses fameuses passes savantes devant le filet. Guentzel a marqué. Fin du match.
Les Blue Jackets sont bons. Très bons. Mais ils ne sont pas assez bons pour se permettre de donner aux Penguins des buts faciles, comme ils l'ont fait au cours des deux premiers matchs, alors que le gardien Sergei Bobrovsky a éprouvé des difficultés, et pour ne pas profiter de leurs chances de l'emporter, comme ce fut le cas dans le match no 3. Atkinson a marqué deux fois, Werenski a touché la cible, ils détenaient une avance de 3-1, Dubinsky avait la victoire au bout de son bâton, mais ils ont tout de même perdu.
Foligno a refusé d'adhérer à la théorie qui veut que les Penguins viennent d'encaisser le meilleur coup des Blue Jackets.
« Non, car nous sommes maintenant désespérés, a répondu Foligno. Je sais que ça peut sembler bizarre, mais je ne peux penser comme ça. »
Mais la situation ne peut être plus désespérée.
« Malheureusement, nous n'avons pas fait le travail, et nous nous trouvons maintenant en situation de vie ou de mort, a résumé Dubinsky. Nous pouvons bouder et baisser la tête, ou nous pouvons nous présenter au travail demain et nous préparer pour un autre match. »