Les Blue Jackets avaient écoulé leurs neuf vies

L'équipe qui ne voulait pas rendre les armes a finalement plié l'échine au terme d'une autre longue bataille.

Pendant un bon moment, on a cru que les Blue Jackets de Columbus avaient encore une vie en banque. Ils ont surmonté un déficit de deux buts en répliquant quatre fois sans riposte, mercredi, et semblaient en voie de forcer la tenue d'un sixième match dans leur série face au Lightning de Tampa Bay.

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La réalité les a cependant rattrapés en fin de troisième période quand la troupe de Jon Cooper a créé l'égalité dans les huit dernières minutes de jeu avant de clore le débat en prolongation. Un match à l'image des intenses séries qu'ont livrées les Jackets; de vraies montagne russe d'émotions.

« Nous avons eu beaucoup de hauts et de bas, et nous avons tenté de naviguer à travers les victoires et les défaites, a déclaré le défenseur Seth Jones. Cette série a commencé avec un match qui s'est terminé en cinquième prolongation. Nous avons joué presque trois matchs en un seul.

« Malheureusement, nous ne sommes pas tombés du bon côté de la médaille dans plusieurs gros moments. Nous avons perdu deux matchs en prolongation, et quand nous avions besoin de réussir de gros jeux, ce sont eux qui les faisaient et qui marquaient. »

Ce n'est assurément pas parce que les Blue Jackets n'ont pas tout essayé. Après une éreintante série de cinq matchs contre les Maple Leafs de Toronto en ronde de qualification, les ouailles de John Tortorella avaient le mandat de venir à bout d'une autre puissance offensive et d'une équipe beaucoup plus complète en première ronde.

Ç'en était tout simplement trop pour eux, qui ont surpris bien des observateurs malgré l'exode de joueurs vedettes lors de la dernière saison morte. Sans les Sergei Bobrovsky, Matt Duchene et Artemi Panarin, cette équipe a tout donné et a fait la preuve que sa relève était bien prête.

Les émotions étaient toutefois encore trop vives pour que le coloré entraîneur reconnaisse tout le chemin parcouru par sa troupe, cette saison.

« Vous savez quoi? Je ne vais pas m'embarquer dans les trucs sentimentaux, dans les victoires morales et tout ça. Restez en sécurité », a lancé Tortorella avant de se lever et de quitter sa propre conférence de presse.

Si le pilote n'a pas voulu le faire, on peut quand même rendre hommage aux joueurs pour la détermination et la force de caractère dont ils ont fait preuve depuis la reprise des activités. Combien de fois croyait-on qu'ils ne pourraient plus se relever après une dure défaite?

Encore mercredi, ils ont refusé de plier l'échine avant de pousser un puissant dernier souffle. Marquer quatre buts sans réplique alors que ta saison est en jeu, c'est plus facile à dire qu'à faire. Contrairement à l'an dernier, alors qu'ils avaient balayé le Lightning en première ronde, il leur manquait juste un peu de profondeur pour concrétiser leurs efforts.

La fatigue physique - mais aussi mentale - accumulée au fil des 10 matchs, et huit périodes supplémentaires, en 17 jours aura aussi fini par avoir leur peau. Tel un chat, ils étaient venus à bout de leurs neuf vies.

« Je crois que nous avions de plus grandes attentes, a commenté le capitaine Nick Foligno. Je n'aime pas faire l'autopsie d'une saison juste après une défaite. Je crois en ce groupe depuis le début, nous avons tous confiance en nos coéquipiers. Ça surpasse tout le reste.

« Maintenant, il nous suffit de passer à l'autre niveau pour devenir une équipe championne. »