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ST. LOUIS -- Les Sharks de San Jose ont connu beaucoup de déceptions au cours des séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Ils ne sont cependant plus qu'à une seule victoire de leur première présence en finale.
C'est le plus près qu'ils se sont approchés de cette grande finale en 25 ans d'histoire. Ils peuvent espérer atteindre la finale à la suite de leur victoire de 6-3 aux dépens des Blues de St. Louis lors du cinquième match de la finale de l'Association de l'Ouest. San Jose a donc pris les devants 3-2 dans la série.

Le capitaine Joe Pavelski a inscrit deux buts très importants pour leur permettre de rêver à la grande finale. Pavelski domine la LNH avec 12 buts en séries. Son total de 21 points lui confère le premier rang des marqueurs du circuit en compagnie de son coéquipier Logan Couture.
Le plus beau de l'histoire, c'est que ses buts ont été marqués grâce à ces nombreuses déceptions.
Le premier a été le résultat de la chimie qui existe entre Pavelski et son coéquipier de longue date Joe Thornton. Le deuxième a été le résultat de nombreuses heures d'entraînement qui ont fait de Pavleski, selon les dires de Couture, « le meilleur au monde » dans ce domaine.
Ce fut un grand match de hockey. Les Sharks et les Blues ont rivalisé de vitesse, d'habileté et d'animosité tentant désespérément de prendre l'avantage de la série avant la sixième rencontre, qui aura lieu au SAP Center de San Jose mercredi (21h (HE) TVA Sports, CBC, NBCSN).
Les Blues avaient une avance de 3-2 vers la fin de la deuxième période et il semblait bien qu'ils ne devaient que tenir bon pour l'emporter. Ils montraient une fiche immaculée de 6-0 quand ils possédaient l'avance après deux périodes en séries alors que les Sharks affichaient un dossier de 1-3 quand ils tiraient de l'arrière après 40 minutes de jeu.
Mais les Sharks ont profité d'un avantage numérique. Couture a remporté une bataille le long de la rampe et a passé la rondelle à Thornton, l'un des meilleurs passeurs de la LNH, sinon le meilleur. Thornton avait la tête bien haute du côté droit du filet et le chemin libre devant le but.
« Je pensais décocher un lancer », a avoué Thornton.
Mais après avoir joué tant d'années avec Pavelski, et ce dernier avec Thornton, l'approche de Pavelski était simple.
« Je dois me libérer », a indiqué Pavelski.
Pavelski a patiné jusque dans l'enclave, le bâton fin prêt.
« J'ai décidé de passer le disque, a mentionné Thornton en souriant. Et cela a fonctionné. »
Thornton a passé la rondelle à Pavelski. Il a roulé sur la patinoire et Pavelski a ensuite décoché un tir flottant sur réception qui a légèrement touché le gardien des Blues Jake Allen avant de trouver le fond du filet à 18:33.
« Je joue en avantage numérique avec ces joueurs, donc je suis très chanceux », a dit Couture, qui a obtenu sa 14e mention d'aide des séries, ce qui le place en tête de la LNH en compagnie de Thornton. « Je refile le disque à Jumbo et j'amasse des points. De voir ces deux joueurs et admirer ce qu'ils font sur la patinoire est quelque chose de spécial. »
Le but a sapé toute l'énergie présente au Scottrade Center et sur le banc des Blues. L'entraîneur-chef des Blues Ken Hitchcock a qualifié le but de « meurtrier ». Lors du deuxième entracte, Hitchcock a indiqué à ses joueurs que l'issue du match se déciderait par un seul but. Il leur a essentiellement dit que le prochain but serait le but gagnant.
Pendant ce temps, l'entraîneur-chef des Sharks Peter DeBoer a mentionné à ses joueurs qu'ils n'avaient besoin que d'un seul but en raison de la présence du gardien Martin Jones.
« Pete nous a permis de conserver notre calme, a avoué Thornton. Il sait exactement ce que nous avons besoin dans ce vestiaire. Il est notre meneur. Il nous a mentionné que [Jones] allait fermer la porte. Allez chercher un seul but, et tout sera parfait. Nous l'avons fait et nous ne sommes plus qu'à un match de la finale. »
Ils l'ont fait et ils ne sont effectivement plus qu'à une victoire de la finale, car Pavelski a fait ce qu'il pratique jour après jour, mois après mois et année après année lors des entraînements. Il se tient souvent devant le but lors des entraînements et le défenseur Brent Burns décoche une série de lancers vers lui. Boom. Boom. Boom. Boom et Pavelski les fait tous dévier dans le filet.
Sue ce jeu, les Blues avaient dégagé leur territoire. Même s'ils avaient le loisir d'effectuer le dernier changement de joueur, ils n'ont pu envoyer sur la patinoire Paul Stastny, qui a fait du bon travail face au trio de Pavelski. DeBoer a donc envoyé le trio de Pavelski pour cette mise en jeu en territoire offensif.
Pavelski a remporté la mise en jeu face au centre des Blues Patrik Berglund. Il s'est ensuite dirigé vers le filet et a fait dévier un tir de Burns derrière Allen à 16 secondes en début de troisième.
Ce but a été spectaculaire, même pour Pavelski. Il s'est tourné vers sa droite, a étiré les bras et a touché à la rondelle avec sa palette à la hauteur de la cuisse. La rondelle a dévié vers le bas, derrière Allen qui n'a eu aucune chance.
Ce fut la différence. Les Sharks se sont ensuite assuré de la victoire avec deux buts inscrits dans un filet désert dans la dernière minute de jeu.
« Nous avons vu cela tellement souvent, a avoué Thornton. Il travaille tellement fort sur ces petites choses avec Burns lors des entraînements. Ces deux-là travaillent toujours ensemble. C'est merveilleux de les voir. »
DeBoer a qualifié le but « d'incroyable ».
« Vous pensez aux meilleurs compteurs de tous les temps, a dit DeBoer. Son habileté à faire dévier les rondelles en zone offensive, devant le filet, de différents angles est aussi bonne que n'importe quel joueur que j'ai vu évoluer. Il y travaille tellement fort. Il y travaille tous les jours.
« Vous devez pratiquer ces aspects du jeu afin de devenir bon. Dieu lui a donné cette habileté, mais sa plus grande qualité, c'est son travail inlassable. »
Les Sharks attendent depuis si longtemps. Ils ont atteint la finale d'association en 2004, mais avaient perdu face aux Flames de Calgary en six matchs. Ils avaient aussi atteint la finale de l'ouest en 2010, mais avaient baissé pavillon en quatre matchs devant Chicago. Ils se sont aussi retrouvés ici en 2011, mais cette fois, ce sont les Canucks de Vancouver qui les avaient battus en cinq parties. Ils ont aussi connu des éliminations plus rapides à maintes reprises.
Cette année, ils ont remporté onze matchs en séries pour la première fois de leur histoire en grande partie grâce à une passe, un lancer, un tir dévié et tout le travail qui l'a précédé.