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André Tourigny savait que plusieurs défis l'attendaient lorsqu'il a accepté le poste d'entraîneur-chef des Coyotes de l'Arizona, une équipe en pleine reconstruction.

Le plus grand défi s'est avéré celui de regarder ses joueurs travailler fort et acheter le système de jeu sans être récompensés pour leurs efforts avec des victoires. Tout ça a changé au cours de la dernière semaine alors que les Coyotes ont traversé une heureuse séquence de quatre rencontres avec au moins un point (3-0-1), remportant au passage deux matchs de suite pour la première fois de la saison - des gains de 2-1 en prolongation face aux Red Wings de Detroit samedi et aux Kings de Los Angeles dimanche.
« J'aime vraiment l'attitude de nos gars, a lancé Tourigny. Ils travaillent très fort, ils se pointent à l'aréna avec le sourire chaque jour pour tenter de s'améliorer et ils se soucient de leurs coéquipiers. Alors tu veux qu'ils soient récompensés pour tout cela. »
L'Arizona (4-13-2) tentera de signer une troisième victoire consécutive à l'occasion de la visite des Oilers d'Edmonton au Gila River Arena, mercredi (22 h HE; BSAZ+, SNW, ESPN+, NHL LIVE). Les Coyotes accueilleront à bras ouverts le fait de passer un peu de temps à la maison après avoir joué 12 de leurs 19 premiers matchs de la saison sur la route.
Tourigny sait que ce début de saison demandant fait partie de « la réalité de la LNH » à laquelle il s'adapte après être passé de la Ligue de hockey de l'Ontario (OHL) à la meilleure ligue au monde. L'homme de 47 ans a occupé un rôle d'entraîneur adjoint avec l'Avalanche du Colorado (2013 à 2015) et les Sénateurs d'Ottawa (2015-16), mais la majorité de son expérience dans le 'coaching' a été acquise avec les Huskies de Rouyn-Noranda (2003 à 2012) et les Mooseheads de Halifax dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, les 67 d'Ottawa dans la OHL (2017 à 2020) et l'équipe junior nationale du Canada, qu'il a guidée à la médaille d'argent au Championnat mondial junior 2021 de la FIHG.

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Pour Tourigny, la plus grosse différence réside dans les relations avec les joueurs.
« Ici, tu peux avoir une conversation plus profonde, a dit l'entraîneur. Sans dire que tu peux être plus honnête, parce que j'ai toujours été honnête, tu peux peut-être être un peu plus direct avec le joueur à ce niveau. »
Tourigny a approfondi sa réflexion sur son adaptation à la LNH et au début de saison des Coyotes dans un exercice de questions-réponses avec LNH.com :
Qu'est-ce qui t'a attiré dans cet emploi?
« Après plusieurs discussions avec (le directeur général) Bill Armstrong à propos de la direction que nous voulions prendre, des objectifs quant à la construction de l'équipe et à la valeur souhaitée dans cette équipe, je trouvais que tout cadrait parfaitement pour moi. Tout le monde veut gagner, mais êtes-vous prêts à prendre des décisions qui vont vraiment vous faire prendre cette direction dans le futur? Il était clair qu'ils étaient prêts à faire tout ce qui était nécessaire pour gagner sur une base régulière à long terme. C'était attrayant de pouvoir bâtir cette culture. »
Être entraîneur dans la LNH a-t-il toujours été un de tes objectifs?
« Je ne me réveillais pas tous les matins en me disant que je voulais absolument me rendre là. Mais je savais que c'était quelque chose que j'étais capable de faire, et je savais que si je continuais de faire mon travail chaque jour, une occasion se présenterait à moi un jour. C'est mon état d'esprit. J'adore être entraîneur, j'aime diriger, que ce soit au niveau junior ou international. C'est ce que j'aime faire. Alors ne pas le faire dans la LNH n'était pas quelque chose qui me rendait malheureux. J'étais heureux de ce que je faisais. […] Je suis content qu'ils m'aient contacté pour le poste ici et que nous ayons un bon groupe de gars. Ils travaillent vraiment fort, et c'est la même chose pour les entraîneurs. Je me sens à ma place présentement. »
Quelle a été la sensation quand tu as signé ta première victoire dans la LNH contre le Kraken de Seattle le 6 novembre après 11 défaites consécutives (0-10-1)?
« C'était un mélange de plusieurs émotions. D'abord, nous venions de conclure un périple (de six matchs) où nous avions affronté plusieurs bonnes équipes sans obtenir les résultats escomptés. À un certain point, tu regardes tes joueurs dans les yeux et tu vois qu'ils travaillent tellement fort sans être récompensés. Nous avions échappé la victoire trois fois en troisième période lors de ce voyage, alors j'étais tellement content pour eux qu'ils soient enfin récompensés pour leurs efforts. Le sentiment que j'ai éprouvé après le match était surtout de la fierté envers nos joueurs. »
Les joueurs t'ont-ils remis la rondelle du match?
« Oui. »
Que vas-tu faire avec celle-ci?
« Je ne fais normalement pas grand-chose avec les objets, mais celui-là, je pense qu'il va me forcer à être un peu plus soucieux. [La rondelle] se trouve sur mon bureau pour le moment, je vais la conserver précieusement et peut-être même en faire quelque chose de particulier. »
Quelle est la principale chose que doivent faire les Coyotes pour connaître du succès régulièrement?
« Ça commence par nos sorties de zone. Nous devons être impliqués dans nos sorties de zone. Quand on fait cela, ça change énormément la donne. Mais quand on donne des occasions additionnelles à notre adversaire et que ça se met à tourner dans notre territoire, ça rend les choses extrêmement difficiles parce que nous devons nous défendre beaucoup trop. »
Le défenseur Shayne Gostisbehere mène l'équipe avec 14 points (deux buts, 12 passes) en 19 matchs. Il semble que le changement de décor à la suite de la transaction avec les Flyers de Philadelphie au cours de la saison morte lui a fait du bien. Qu'est-ce qui contribue à ses succès?
« Tout le monde sait qu'il est bon pour bouger la rondelle et qu'il peut réaliser des jeux avec la rondelle, mais son degré de compétitivité et son attention aux détails chaque jour font partie de l'équation. Je ne le connaissais pas avant. Je ne savais pas à quoi m'attendre au point de vue de la personne ou de l'athlète professionnel. Je savais qu'il avait du talent, mais le nouveau départ (après l'échange) est probablement quelque chose qu'il souhaitait et il en tire profit. »
Le gardien Carter Hutton (bas du corps) s'approche d'un retour au jeu, mais son absence a ouvert la porte à la recrue Karel Vejmelka (37 arrêts à sa première victoire dans la LNH contre les Kings dimanche). Que savais-tu à propos de lui avant le camp d'entraînement et à quel point t'a-t-il impressionné?
« Je n'en savais pas beaucoup sur lui avant le camp pour être honnête. Je connaissais sa fiche en (République tchèque), mais je ne le connaissais pas en tant que joueur ou en tant que personne. C'est un gars très introverti. Il fait ses affaires. Il a un bon langage corporel, il a l'air sûr de lui et il travaille fort dans les entraînements. Il demande peu d'attention, il ne parle pas beaucoup. Ce n'est pas le genre de personne qui prend beaucoup de place ou qui attire l'attention pour les mauvaises raisons. Il fait beaucoup de bonnes choses. »
En raison des blessures et de la présence d'Andrew Ladd et Johan Larsson sur le protocole de la COVID-19, vous avez été privés de neuf joueurs à un certain moment donné. D'autres équipes sont passées par là, mais à quel point cela rend le défi encore plus difficile?
« Ma façon de voir les choses, c'est de nous demander ce qu'on peut faire pour que chacun offre le meilleur de soi-même. Je ne me soucie pas de ce qu'on ne peut pas contrôler. C'est évidemment un bon défi, particulièrement quand tu apprends un jour de match qu'un ou deux gars ont reçu un test positif à la COVID ou sont aux prises avec une blessure. Tu dois faire quelques ajustements, mais tu dois te concentrer sur le portrait d'ensemble, sur le travail à accomplir et sur ce que tu peux faire pour aider l'équipe dans le présent. »
Que veux-tu voir comme amélioration au fur et à mesure que la saison avance?
« Je veux que l'on conserve cette attitude compétitive chaque soir. Être de toutes les batailles et jouer pour gagner chaque soir. Nous ne voulons pas être ce genre d'équipe qui ne fait qu'acte de présence. Nous voulons nous assurer de jouer avec le sentiment d'urgence et d'avoir cette attitude gagnante qui est nécessaire au quotidien pour gagner chaque pouce sur la glace. »
J'ai lu que tu aimais cuisiner. As-tu eu du temps pour faire ça à la maison?
« Aucun. »
Y a-t-il un plat que tu peux faire lors d'une journée de travail?
« Si j'ai du temps aujourd'hui, je vais cuisiner de la soupe. J'aime beaucoup ma soupe, alors ce sera mon plat du jour parce que je n'ai pas beaucoup de temps pour cuisiner ou pour manger à la maison. C'est la réalité de la LNH. »
Faire à manger t'aide-t-il à te détendre?
« Oui, ça me détend l'esprit et c'est une belle façon de relaxer à la maison. J'adore ça. »