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Tous les mardis, notre chroniqueur Anthony Marcotte revient sur la dernière semaine du Rocket de Laval, ainsi que sur l'actualité de la Ligue américaine de hockey. Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.

« En deux matchs, on a au-dessus de 75 lancers et je pense qu'on n'en a pas donné plus que 19 dans un match depuis le début de la saison. Mais on est juste deux victoires, deux défaites. …] C'est une longue saison, et souvent ce genre de chose finit par revenir. Je suis bien fier des gars. »
Ce fut les premières réactions de l'entraîneur Joël Bouchard au terme des deux premiers matchs locaux du Rocket devant ses partisans. Un effort constant de 120 minutes n'a pas permis au Rocket de remporter les honneurs du programme double au complet, quoique ç'aurait été pleinement mérité tellement l'équipe a dominé son rival direct de division, les Devils de Binghamton, dans tous les aspects du jeu.
Résultat des courses, une victoire décisive de 5-2 lors de l'ouverture locale, vendredi, et une courte défaite de 2-1 moins de 24 heures plus tard, malgré 41 tirs au filet contre 15.
« C'est une frustration parce que les gars ont vraiment bien joué, a ajouté Bouchard. On a fait une erreur en troisième et ça coûte un but. Ils n'ont que deux tirs en deuxième, trois en troisième. Je dois donner crédit aux joueurs, on a travaillé fort. C'est le genre de chose qui va arriver de temps en temps. Je suis sûr qu'on va gagner un match cette année qu'on ne méritait pas, et je vais vous rappeler cette rencontre contre Binghamton. »
**Un style de jeu qui se compare aux Canadiens**
L'ardeur au travail préconisé par le Rocket lors de ses quatre premières sorties de la saison n'est pas sans rappeler ce qui est en train de se passer à quelques kilomètres plus au sud à Montréal. Beaucoup de similitudes peuvent être tirées du style de jeu préconisé par les deux équipes depuis le coup d'envoi de leurs saisons respectives. Les deux formations appliquent énormément de pression sur le porteur du disque laissant peu de temps à l'adversaire pour réagir. Coïncidence, ou pas?
« Moi, je coache le Rocket de Laval. Mes équipes ont toujours joué comme ça », a soutenu Bouchard après le match de vendredi, balayant un peu du revers de la main une possible consigne d'organisation. « Je veux de l'effort, on a un système et il y a une façon de le jouer. Les gars embarquent dans ce qu'on veut faire et je pense qu'ils commencent à y prendre goût.
« Je suis un entraîneur qui en demande beaucoup, je ne laisse aucune marge de manœuvre. Mais dans la vraie vie, les joueurs doivent être le plus parfaits possible sinon ils ne monteront pas dans la Ligue nationale. Quand tu joues au hockey, il faut que tu joues de la bonne façon. C'est comme ça que je vais coacher, je ne changerai pas. »
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Une chose est certaine, le Rocket affiche une bien meilleure mine qu'à pareille date l'an dernier. Même si l'équipe n'avait aucune difficulté à marquer des buts (18 après quatre matchs en 2017-2018), elle était aussi beaucoup plus permissive en défensive. Voilà pourquoi on ne sent aucune panique autour du vestiaire présentement, car avec un peu plus d'opportunisme, le Rocket pourrait facilement avoir deux victoires de plus au compteur.
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Parmi les belles surprises de la saison chez le Rocket, on retrouve Alex Belzile. L'athlète de Saint-Éloi s'est retrouvé sur le premier trio toute la fin de semaine contre Binghamton, aux côtés de Kenny Agostino et de Michael Chaput. Il a d'ailleurs dirigé neuf tirs au filet dans la défaite de samedi. À force d'essayer, elle finira bien par entrer.
« Il y a des soirées comme ça où la rondelle ne veut juste pas (entrer dans le filet), a estimé Belzile. Par contre, une saison, c'est long. Je suis certain qu'un soir, on ne l'aura pas du tout et on va trouver le moyen de gagner 3-1. Je pense qu'il faut continuer à croire à notre processus et s'assurer de gagner nos bagarres à un contre un. Ça va finir par payer. »
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Le défenseur Gustav Olofsson n'a finalement pas été utilisé par son entraîneur en fin de semaine dernière. Pas tout à fait remis d'une blessure à l'épaule subie au camp du Wild du Minnesota, le Suédois est tout près de faire son entrée dans son nouvel uniforme. On pourrait le voir en action mercredi à Laval pour la visite du Wolf Pack de Hartford.
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Mis à part le Rocket, le Crunch de Syracuse demeure la plus québécoise des équipes de la LAH. Et pour cause. Non seulement Julien BriseBois a conservé son poste de directeur général du Crunch en plus de ses fonctions à Tampa Bay, mais Benoît Groulx vient d'amorcer sa troisième saison à la barre de l'équipe. Un total de six Québécois portent l'uniforme, mais deux d'entre eux apparaissent sur la liste des blessés : Daniel Walcott et Michaël Bournival. Alex Barré-Boulet et Hubert Labrie ont rejoint les Gabriel Dumont et Olivier Archambault dans l'entourage du club, en plus de l'adjoint Gilles Bouchard. D'ailleurs, Dumont vient d'être nommé capitaine de l'équipe.
Le Crunch jouera dans un amphithéâtre fraîchement rénové cette saison. Voilà qui assure la présence d'une formation de la Ligue américaine à Syracuse pour de nombreuses années, elle qui vient de parapher une entente jusqu'en 2029-30 pour disputer ses matchs au War Memorial Arena.
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Les champions en titre de la Coupe Calder, les Marlies de Toronto, connaissent un début de saison difficile avec une fiche d'une seule victoire et quatre défaites.
La troupe de Sheldon Keefe éprouve de sérieux ennuis devant le filet. Le Finlandais Kasimir Kaskisuo s'est retrouvé parachuté dans le siège de gardien numéro un après que Curtis McElhinney et Calvin Pickard eurent tous deux été réclamés au ballottage dans la LNH.
L'équipe a donc appelé en renfort le vétéran Jeff Glass pour le seconder. Comme si ce n'était pas suffisant, Kaskisuo a subi une blessure dimanche contre Utica et son absence pourrait être assez longue.
En raison de cette situation, les Maple Leafs de Toronto se retrouvent eux-mêmes dans le trouble. Puisque Glass n'a qu'un contrat de la LAH, ils ont dû rappeler Eamon McAdam des Growlers de Terre-Neuve dans la ECHL, lundi, puisque le gardien Frederik Andersen est ennuyé par une blessure au genou. Andersen est réévalué quotidiennement. Quand ça va mal…

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Le Rocket disputera ses trois prochains matchs à domicile cette semaine. Mercredi, Hartford effectuera sa seule sortie de la saison à la Place Bell. Vendredi et samedi, la troupe de Joël Bouchard disputera un programme double contre les Thunderbirds de Springfield, club-école des Panthers de la Floride. À surveiller dans cette formation, le Finlandais Henrik Borgstrom, choix de premier tour (23e au total) des Panthers en 2016. En voilà un qui ne devrait pas jouer longtemps dans la Ligue américaine.