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Chaque semaine, notre chroniqueur Anthony Marcotte revient sur la dernière semaine du Rocket de Laval, ainsi que sur l'actualité de la Ligue américaine de hockey (LAH). Comme il suit le club-école des Canadiens de Montréal sur une base quotidienne, il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde, ainsi que la progression des nombreux Québécois qui évoluent dans cette ligue.
Le Rocket de Laval n'a jamais connu beaucoup de succès sur une période prolongée depuis son entrée dans la Ligue américaine. Tellement que l'actuelle séquence de quatre victoires de suite de la troupe de Joël Bouchard est la meilleure de l'histoire de l'équipe en un peu plus de deux saisons.

Le plus impressionnant dans cette série, ce n'est pas le nombre de victoires, mais bien la qualité des équipes battues. Trois des quatre gains ont été acquis en tirs de barrage, et tous les matchs ont été serrés. L'autre victoire, un gain de 4-1 contre Hartford mercredi dernier, s'est concrétisée tard en troisième grâce à deux buts rapides. Avant de se présenter à Laval, le Wolf Pack de Hartford et les Marlies de Toronto n'avaient pas subi de défaite en temps réglementaire.
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Le match de samedi contre Toronto a offert un spectacle extraordinaire aux amateurs. Le Rocket a tiré de l'arrière par deux buts à trois reprises dans le match, mais n'a jamais abandonné, dirigeant plus de 50 tirs au filet adverse.
« Je pense que depuis quelques matchs, les gars commencent à se souder ensemble, a constaté l'entraîneur Joël Bouchard. Ce n'est pas toujours facile la Ligue américaine pour ça, les gars arrivent de partout. Je peux dire que depuis deux ou trois semaines, on s'en va vraiment dans la bonne direction. »
Charles Hudon a réussi à soulever le plafond de l'édifice avec deux buts dramatiques en avantage numérique dans les cinq dernières minutes du match. Charlie Lindgren allait ensuite fermer la porte en tirs de barrage alors qu'Alex Belzile, dans un deuxième match en moins de 24 heures, a été l'unique marqueur de la fusillade. Après un lent départ, Hudon a été le fer de lance offensif du Rocket cette semaine.
« Il joue très bien depuis la semaine passée, et pas seulement parce qu'il a réussi à marquer de gros buts aujourd'hui. Tout passe dans son implication physique. Il s'investit dans les jeux. On a vu des deuxième et troisième efforts de sa part ce soir qu'on ne voyait pas au début de la saison », a louangé Bouchard.

Le pilote de l'équipe lavalloise a encensé Hudon, mais également Matthew Peca, Michael McCarron et Gustav Olofsson qui reviennent tous au jeu après des blessures.
Après une bonne séance d'entraînement, lundi, Bouchard a ensuite accordé une journée complète de congé à ses ouailles. Sa troupe a été la plus occupée du circuit en octobre avec 13 matchs en 26 jours. Une pause méritée à l'approche d'un programme double qui promet d'être fort intéressant à Cleveland le week-end prochain. Les Monsters, des rivaux de division, avaient surpris le Rocket lors du week-end d'ouverture en remportant les deux rencontres à la Place Bell
Un rappel qui ne surprend personne
C'était la première journée de la saison sans Ryan Poehling à l'entraînement de l'équipe, lundi matin. Le rappel de la recrue n'a surpris personne, à commencer par le vétéran Dale Weise. Celui-ci a joué brièvement en compagnie de l'Américain de 20 ans au cours des dernières semaines et estime qu'il méritait ce rappel, malgré une fiche timide de cinq points en 13 rencontres.
« Je suis tellement content pour lui, a dit Weise. Il s'attendait probablement à amorcer la saison dans la LNH, mais il a eu une attitude positive malgré tout. Je pense vraiment que son style de jeu va lui permettre de mieux paraître au prochain niveau. »
La Ligue américaine de hockey demeure assurément une ligue méconnue. On sous-estime encore grandement le niveau de difficulté pour un jeune joueur de produire de façon régulière dans ce circuit.
« J'en parle souvent à mes amis et ils ne me croient pas, a poursuivi Weise. C'est plus dur de jouer dans la Ligue américaine que dans la Ligue nationale! Il y a plus d'accrochage, les voyages sont plus longs et difficiles, et ça joue très dur devant le filet. Tu as encore l'impression de jouer dans les années 1980 certains soirs! Ce n'est vraiment pas une ligue facile et Ryan (Poehling) va pleinement profiter de son court passage ici. »
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Le Québécois Gabriel Fontaine dispute une saison extrêmement importante avec le Wolf Pack de Hartford. À la dernière année de son contrat de recrue de trois ans dans la LAH, le Sherbrookois se sent de plus en plus à l'aise dans une ligue où la stabilité n'a jamais été la première qualité. Il souhaite impressionner suffisamment pour que les Rangers de New York décident de retenir ses services.
« Je pense qu'à ma troisième saison dans la ligue, je sais davantage à quoi m'attendre. Je comprends mieux mon rôle à jouer dans l'équipe. Je me concentre là-dessus pour obtenir une première chance de me faire valoir dans la Ligue nationale. »
Le choix de sixième ronde des Rangers en 2016 sait très bien que les équipes ont la mèche courte avec leurs espoirs après leur première entente contractuelle. Si tu ne n'offres pas un rendement à la hauteur des attentes, on te laisse partir.
« Je l'ai vu auparavant avec des joueurs dans mon équipe. Il y en a plusieurs qui ont quitté l'organisation après leur premier contrat et se sont entendus avec d'autres formations. Dans mon cas, j'espère rester ici dans l'est, pas trop loin de ma famille. Je sais très bien que je dois connaître une grosse saison pour rester ici l'an prochain. »
Joueur de centre naturel, Fontaine est utilisé à l'aile en ce début de saison. Il montre une fiche de trois points en 11 rencontres.