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OTTAWA - Craignant le pire étant donné le tempérament bouillant de ses deux garçons, Keith Tkachuk a pris son rôle de père bien au sérieux à l'aube du premier duel entre Brady et Matthew dans la LNH.

En fait, pour la toute première fois de leur vie - ailleurs que dans le sous-sol de la résidence familiale - les deux rejetons de l'ancien joueur des Jets, des Coyotes et des Blues croiseront le fer alors que les Sénateurs accueilleront les Flames, dimanche (19h HE; TVAS).
Ça peut paraître surprenant étant donné que le père visitait le banc des punitions avec une régularité déconcertante à l'époque, mais il a pris les grands moyens pour faire régner la paix sur la patinoire du Centre Canadian Tire.
« Nous avons dû nous serrer la main devant plusieurs témoins et promettre de ne pas jeter les gants ce soir, a lancé Brady, le plus jeune des deux frères. Ça n'arrivera pas. C'est mon père qui a tout organisé… Ça devrait être plaisant quand même. »
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Tout indique cependant que le jeune attaquant des Sénateurs devra tout de même garder l'œil ouvert. Interrogé au sujet de ce pacte quelques instants plus tard, Matthew est demeuré évasif. Probablement un peu trop au goût des parents du duo.
« Nous ne saurons jamais s'il y a eu une poignée de main, a rigolé l'ainé. Nous ne le saurons jamais! Je pense que ma mère veut que nous nous tenions loin l'un de l'autre. Mais vous savez, tout ce qu'elle dit entre par une oreille et ressort de l'autre dans notre maison. »
Malgré ce pacte qui semble plus officiel d'un côté que de l'autre, on est en droit de s'attendre à au moins un peu de chamaillage. Les deux frères ont un style de jeu presque identique et leurs chemins risquent fort bien de se croiser devant l'un des filets.

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Et ils ne mettent habituellement pas de gants blancs pour parvenir à leurs fins lorsque la rondelle s'approche de la ligne des buts.
« Quand nous étions jeunes, il était beaucoup plus gros que moi, donc il gagnait dans tout ce que nous faisions, a lancé Brady. Mais dans les dernières années, le vent a tourné et il sait qu'il ne peut plus me chercher parce que je vais le faire payer. »
« Il ne ment pas quand il dit qu'il a grossi, a répliqué Matthew. Quand tu es le grand frère, tu dois absolument tout gagner quand tu es jeune. Je ne lui ai jamais rendu la vie facile. J'aime prendre un peu de crédit pour sa carrière à cause de ça (rires). Sur la glace, peut-être que je l'ai un peu motivé. »
À qui la victoire?
Cette rencontre a toutes les apparences d'un duel inégal - les Sénateurs (22-34-5) sont au dernier rang de la LNH tandis que les Flames (38-16-7) occupent la deuxième position - mais Matthew n'a pas voulu s'avancer sur l'issue de ce match.
Il aborde même les choses avec une petite crainte de s'incliner… et d'en entendre parler pour le restant de ses jours.
« Je ne veux pas l'entendre se vanter, a-t-il dit en riant. Récemment, il est sur une bonne séquence contre moi, mais j'avais connu une série victorieuse un peu avant. Il n'y a rien de pire que de perdre contre son petit frère, je pense que tout le monde peut dire la même chose. »
Victoire ou défaite, Brady veut simplement s'assurer de compliquer la vie de son ainé. Il n'y a pas d'amis - ni de frère - sur la glace. Il l'a prouvé pas plus tard que vendredi face aux Blue Jackets quand il s'en est pris légèrement à Matt Duchene, qui venait tout juste d'être échangé à Columbus.
Cette fois, il devra élever son jeu d'un cran au chapitre des échanges verbaux puisqu'il avoue que Matthew a l'avantage de ce côté.
« Il est intelligent et il pense rapidement, a vanté Brady. Il sait vraiment sur quels boutons appuyer pour faire perdre les pédales à ses adversaires. Moi, je parle seulement pour être fatigant.
« […] Nous verrons comment le match va se dérouler et nous déciderons ensuite si nous prolongeons le pacte pour plus d'un match. »