Holland

C'est une immense dose d'expérience que les Oilers d'Edmonton ont ajoutée à leur concession en faisant l'embauche de Ken Holland comme directeur général, mardi.

Holland, 63 ans, a été le directeur général des Red Wings de Detroit pendant 22 ans (1997-2019). Il a remporté la Coupe Stanley à trois occasions (1998, 2002, 2008) durant cette période.
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Les Oilers viennent de rater les séries éliminatoires pour une 12e saison en 13 ans depuis qu'ils ont atteint la Finale de la Coupe Stanley en 2006, quand ils se sont inclinés contre les Hurricanes de la Caroline en sept matchs.
Les Oilers (35-38-9) ont conclu la saison en septième place de la section Pacifique, à 11 points de l'Avalanche du Colorado, deuxième équipe repêchée pour les séries éliminatoires dans l'Ouest. Ils ont congédié l'entraîneur-chef Todd MacLellan le 20 novembre afin de le remplacer sur une base intérimaire par Ken Hitchock, qui ne sera pas de retour l'an prochain.
Bien sûr, les Oilers ont la super vedette Connor McDavid, qui a obtenu au moins 100 points lors de ses trois dernières saisons, ainsi que l'étoile montante Leon Draisaitl, qui vient de connaître une saison record de 105 points. Mais l'équipe a terminé au 20e rang pour les buts marqués par match (2,79), en plus de permettre le septième plus haut total de buts par rencontre (3,30).
La tâche s'annonce colossale. Voici les cinq travaux de Ken Holland :

1. Faire l'embauche d'un entraîneur

Les Oilers ont annoncé mardi que Hitchcock ne sera pas de retour avec l'équipe, et Holland devrait avoir le champ libre pour embaucher l'entraîneur qu'il désire. La personne choisie devra, entre autres, bien s'entendre avec McDavid et mettre de l'avant un plan clair que ses joueurs voudront suivre.
Parmi les noms qui ont été avancés quant à l'heureux élu, on retrouve l'ancien entraîneur des Coyotes de l'Arizona Dave Tippet, l'adjoint à Dallas Todd Nelson (un ancien entraîneur-chef par intérim chez les Oilers), l'ex-adjoint des Flyers de Philadelphie Kris Knoblauch, et l'assistant des Blue Jackets de Columbus Brad Shaw. Knoblauch a dirigé McDavid au niveau junior avec les Otters d'Erie de la Ligue de hockey de l'Ontario.

2. Gérer la masse salariale

Les Oilers se retrouvent avec plusieurs contrats qui pèsent lourd et trouver une solution sera une priorité.
Au sommet de cette liste se retrouve le contrat de sept ans de Milan Lucic, paraphé le 1er juillet 2016.
En trois saisons avec les Oilers, Lucic a vu sa production de buts passer de 23 à 10 à seulement 6 buts cette année. Au niveau des points, la récolte a chuté de 50 à 34 à 20.

Échanger Lucic risque d'être difficile. Si cette option est retenue, ils devront possiblement ajouter d'autres éléments afin de trouver un partenaire pour un marché. L'autre option serait de trouver une façon de ralentir le déclin de Lucic et qu'il soit en mesure de contribuer davantage, mais l'attaquant et les Oilers ont tenté beaucoup de choses dans ce registre lors des deux dernières saisons.
Les Oilers tenteront aussi de faire de l'espace afin de développer certains de leurs espoirs défensifs la saison prochaine, dont Caleb Jones, Evan Bouchard et Ethan Bear. Il est donc possible que Holland tente d'échanger un ou plusieurs des vétérans de l'équipe à la ligne bleue. On peut penser à Andrej Sekera, qui aura 33 ans au début de la prochaine saison, ou Kris Russell, 32 ans. Il reste deux années au contrat de chacun.

3. Afficher une nouvelle stabilité pour les partisans

Le niveau de frustration et de désillusion des partisans des Oilers ne devrait pas être sous-estimé. Un niveau qui a atteint un sommet cette année quand Edmonton a connu des difficultés tôt en saison et a congédié McLellan, puis le directeur général Peter Chiarelli le 22 janvier.
Depuis qu'ils ont atteint la Finale de la Coupe Stanley en 2006, les Oilers ont eu droit à un défilé de huit entraîneurs (Craig MacTavish, Pat Quinn, Tom Renney, Ralph Krueger, Dallas Eakins, Todd Nelson, McLellan, Hitchcock) et quatre directeurs généraux (Kevin Lowe, Steve Tambellini, MacTavish et Chiarelli).
Holland représente sans aucun doute un nouveau départ. Sa priorité sera de créer une nouvelle stabilité pour la concession et permettre aux Oilers de retrouver le bon chemin. Il devra envoyer ce message rapidement aux amateurs afin de calmer leur frustration.

4. Trouver de l'offensive

Holland s'amène à Edmonton alors que l'équipe compte sur une ligne de centre des plus intéressantes, mais bien peu ailleurs sur les quatre trios, puisque McDavid (41 buts), Draisaitl (50 buts) et Ryan Nugent-Hopkins (28 buts) ont inscrit 52 pour cent des filets de l'équipe cette saison (119 sur 229).

DAL@EDM: McDavid marque son 40e but de façon superbe

Trois autres joueurs ont aussi atteint la dizaine de buts : les attaquants Alex Chiasson (22) et Zack Kassian (15), ainsi que le défenseur Darnell Nurse (10). Cette concentration de l'attaque à quelques joueurs a rendu la vie facile pour les équipes adverses pour mettre en place un plan de match en défensive.
Les Oilers devront trouver un moyen de construire un meilleur noyau à l'attaque afin d'appuyer leurs joueurs de centre, que ce soit par des échanges ou par l'arrivée de certains espoirs. Tyler Benson, un choix de deuxième ronde (32e) en 2016 pourrait être l'un d'eux, lui qui a amassé 66 points (15 buts, 51 passes) en 68 parties à Bakersfield dans la Ligue américaine de hockey cette saison.

5. Que les succès au repêchage se poursuivent

Edmonton a connu des années difficiles au repêchage après leur parcours jusqu'en Finale de la Coupe Stanley en 2006, mais les dernières années ont permis de faire le plein d'espoirs intéressants.
Parmi ceux qui cognent à la porte, on retrouve Caleb Jones (quatrième ronde, 117e en 2015), Ethan Bear (cinquième ronde, 124e en 2015), et Bouchard (10e en 2018).
L'adjoint du directeur général Keith Gretzky, qui a assumé certaines des tâches de DG après le congédiement de Chiarelli, a eu un rôle clé afin de dénicher ces joueurs. Holland a mentionné mardi qu'il aimerait que Gretzky demeure dans l'organisation.
Le repêchage est un outil pour toutes les équipes afin de garnir leur formation, mais dans le cas des Oilers, qui sont au cœur d'une profonde reconstruction, ce sera un atout primordial.