Stamkos Kucherov

Avec un tel titre, vous devez sans doute vous dire que l'auteur de cet article a perdu la tête. Pourquoi est-ce que le Lightning de Tampa Bay serait en danger, alors qu'il domine pleinement le classement dans l'Est et qu'il a une fiche de 9-1-0 à ses 10 derniers matchs? Eh bien, demandez aux Capitals de Washington et vous comprendrez pourquoi.
Le Lightning connaît jusqu'ici une saison exceptionnelle, vraiment. Encore une fois, jeudi soir, la troupe de Jon Cooper a démontré toute l'étendue de son talent, effaçant un déficit de 1-0 face aux Canadiens de Montréal pour remporter une troisième victoire de suite, cette fois par la marque de 3-1.

Steven Stamkos et Nikita Kucherov sont en feu et ils ne semblent pas prêts à ralentir. Kucherov domine la Ligue nationale au chapitre des points, avec 52, alors que Stamkos est au quatrième rang, avec une récolte de 47 points. Évidemment, l'apport offensif du duo dynamique a un impact direct sur l'avantage numérique, qui trône au sommet du circuit, avec un retentissant pourcentage d'efficacité de 25,7 pour cent.

Devant le filet, Andrei Vasilevskiy domine tous les gardiens de la LNH au chapitre des victoires (24), du pourcentage d'arrêts (,934), et de la moyenne de buts alloués (2,09) - parmi les gardiens ayant disputé au moins 20 matchs.

Bref, tout baigne dans l'huile sous le chaud soleil de Tampa Bay. Or, est-ce qu'une telle domination en saison régulière est gage de succès en séries éliminatoires? Pas du tout. Voilà pourquoi un comparatif avec les Capitals de Washington s'impose.
Trop de confiance, c'est comme pas assez?
Comment peut-on expliquer qu'une équipe puisse tout ravager sur son passage en saison régulière, terminer au sommet de son association ou même du circuit pour ensuite s'écraser en séries éliminatoires?
Alexander Ovechkin et sa bande ont probablement quelques hypothèses à ce sujet. D'ailleurs, lorsqu'il a été questionné à savoir si c'était la pression soutenue qui accompagnait le statut de favori ou bien un excès de confiance qui coulait les Capitals année après année, "Ovi" n'avait pas d'excuse.
« Aucune de ces réponses. La saison régulière est une chose, les séries éliminatoires en sont une autre. Nous n'avons simplement pas été en mesure de lever notre jeu d'un cran lorsque ça comptait et ça nous aura coûté la série », avait déclaré le capitaine des Capitals l'an dernier au Washington Post, après la défaite des siens dans le match numéro sept face aux Penguins de Pittsburgh.
Karl Alzner, qui est maintenant un membre des Canadiens, avait lui aussi du mal à expliquer la défaite de l'an dernier - une deuxième de suite face à Pittsburgh.
« Je ne pense pas que ce soit la pression ou une malédiction, mais c'est difficile à dire. Il y a peut-être quelque chose que les gars ressentent au fond d'eux, mais c'est une nouvelle équipe année après année, donc ça ne devrait pas faire de différence, » avait déclaré Alzner au quotidien USA Today après le revers.
Chose certaine, lors des deux dernières années, les Capitals ont terminé au sommet de leur section, de leur association et même de la ligue sans jamais franchir le deuxième tour des séries éliminatoires.
Chaque fois, ils se sont butés aux Penguins de Pittsburgh. L'an dernier, ils se sont fait sortir en sept matchs, alors qu'en 2015-16 c'était en six rencontres.
Le Lightning plus expérimenté que les Capitals?
Même si le Lightning doit faire attention de ne pas entrer en séries avec un excès de confiance ou à l'inverse crouler sous la pression, la troupe de Jon Cooper peut se rassurer en s'appuyant sur ses exploits du passé.
En effet, contrairement aux Capitals, le Lightning a une meilleure feuille de route lors des dernières années, avec une Finale de la Coupe Stanley en 2015 et une finale de l'Est en 2016.
Tampa Bay peut aussi se vanter de revendiquer un meilleur dossier dans les matchs numéro sept que Washington. Le Lightning a une fiche de 5-2 en sept matchs ultimes, tandis que les Capitals ont un douloureux dossier de 4-11 - probablement le talon d'Achille de la formation de Barry Trotz.
Or, pour la génération de Stamkos, sous la tutelle de Cooper, il manque toujours ce titre tant recherché.
Quelle est la meilleure formule?
Donc, qu'est-ce qui est préférable : dominer complètement en saison régulière ou devoir lutter jusqu'à la dernière partie de la saison pour décrocher son laissez-passer pour les séries?
Historiquement, depuis l'instauration du trophée des Présidents en 1985-86, seulement huit équipes qui ont remporté celui-ci ont fini par soulever la Coupe Stanley. La dernière équipe à avoir réussi l'exploit est Chicago, en 2012-13.
Les Kings de Los Angeles vous diront peut-être que la clé du succès est de terminer plus bas au classement, se battre jusqu'au dernier match pour une qualification en séries et surprendre tout le monde. Ils ont remporté la Coupe en 2014 en terminant au sixième rang dans l'Ouest et au huitième rang en 2012.
Mais encore là, seuls les Kings semblent avoir la recette de cette formule. Depuis le lock-out de 2004-05, Los Angeles est la seule formation à avoir remporté les grands honneurs en terminant plus bas que la quatrième place au sein de son association.
Le Lightning peut donc chercher aussi longtemps qu'il voudra à obtenir des conseils pour éviter de répéter les erreurs des Capitals, mais malheureusement, seul l'avenir nous dira ce qui les attend.