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Les Maple Leafs de Toronto ont dû s'avouer vaincus mercredi soir au TD Garden de Boston face aux Bruins dans le cadre du match no 7 de la série. Même si le scénario est somme toute similaire à celui de 2013, alors que Toronto avait aussi été éliminé par Boston en sept matchs en première ronde, cinq ans plus tard, le futur semble beaucoup plus prometteur pour les Leafs.
Tout comme en 2013, les Maple Leafs tiraient de l'arrière 3-1 dans la série. Tout comme en 2013, ils ont réussi à revenir de l'arrière et forcer la tenue d'un match ultime, à Boston.
Tout comme en 2013, ils avaient les devants après 40 minutes de jeu - cette fois par un but et non par trois - et n'ont malheureusement pas été en mesure de protéger cette avance. Tout comme en 2013, ils ont subi l'élimination au premier tour des séries.

La différence, c'est qu'il y a cinq ans, il s'agissait de leur première participation aux séries en huit saisons et l'équipe avait, peu de temps après, amorcé un processus de reconstruction. Cette année, les acteurs ne sont plus les mêmes et la situation est bien différente de ce qu'elle était en 2013.
« Ça fait mal. Il faut toutefois en retirer les points positifs. Nous aurions aimé passer au prochain tour, mais je crois que nous serons une équipe à surveiller dans le futur, et nous allons nous retrouver à nouveau dans des situations semblables à l'avenir », a déclaré le centre de Toronto Nazem Kadri
« Nous avions le dos collé au mur pendant quelques matchs et nous avons bien réagi. Essayer de remporter trois matchs consécutifs en séries, dont deux sur trois sur la route, est une tâche difficile, mais nous avons fait de notre mieux. »
L'équipe de 2013, alors sous la gouverne de Randy Carlyle, n'avait pas un futur aussi encourageant que l'édition actuelle. À l'époque, la formation comptait sur Phil Kessel, Cody Franson, Dion Phaneuf, Clarke MacArthur et Mikhail Grabovski. Devant le filet, James Reimer et Ben Scrivens se partageaient la tâche.
Après cette élimination au goût amer, les Maple Leafs avaient procédé à une série de changements et avaient accepté de passer par une période de reconstruction.
En 2018, les vedettes sont nombreuses, le talent est omniprésent, mais il manquait peut-être un brin de maturité et d'expérience, deux éléments qui risquent d'être plus présents après cette élimination.
De jeunes joueurs qui en sortiront grandis
En 2015, lorsque Mike Babcock a accepté de signer une entente de huit ans avec Toronto, il savait que la patience serait de mise et que des zones de turbulences étaient à prévoir. Trois ans plus tard, son plan fonctionne. Les Maple Leafs progressent à vue d'œil.
Auston Matthews est leur joueur de franchise et les succès de la formation passeront par lui. Par contre, il représente probablement la plus grande déception de cette série de premier tour face aux Bruins. La jeune sensation des Leafs, qui a terminé la saison régulière avec une récolte de 63 points en 62 matchs, a marqué un seul but et amassé une petite passe en sept matchs de séries.
« C'est vraiment frustrant. Nous voulions passer en deuxième ronde, nous avions une occasion, mais nous l'avons échappée », a admis Matthews.
Il ne faut pas oublier que le centre de 20 ans n'en était qu'à sa deuxième saison dans la LNH et il a terminé la campagne avec un impressionnant différentiel de plus -25.
Même son de cloche du côté de Mitch Marner, qui a été solide tant en saison régulière qu'en séries. Il a été le meilleur pointeur de son équipe durant la campagne (69 points en 82 matchs) et durant le tournoi printanier (neuf points en sept matchs). Lui aussi disputait une deuxième saison seulement dans la LNH et n'est âgé que de 20 ans.

À 21 ans, William Nylander vient compléter de belle façon ce trio de tête des Leafs. Pour une deuxième année consécutive, il a accumulé 61 points en 82 matchs, avant de produire quatre points en sept rencontres face aux Bruins.
Il ne faut pas oublier les jeunes Kasperi Kapanen (21 ans) et Andreas Johnsson (23 ans). Tous ces jeunes seront entourés de « vétérans » comme Kadri (27 ans). Bref, l'attaque ne devrait pas poser problème.
En défensive, la situation est plus préoccupante. Le jeune Morgan Rielly (24 ans), qui a connu la meilleure saison de sa carrière en récoltant 52 points en 76 matchs, puis cinq points en sept matchs face aux Bruins, aura besoin d'aide.
La ligne bleue des Torontois ne compte malheureusement pas sur assez de profondeur pour faire long feu en séries, là où le niveau de jeu augmente d'un cran - c'est ce qu'on a remarqué durant la troisième période du match no 7 face à Boston. C'est probablement l'aspect sur lequel les Leafs voudront se concentrer durant la saison morte.
Le défenseur Jake Gardiner a notamment connu une soirée difficile avec un différentiel de moins-5, et il a eu des mots très durs à son endroit après le match ultime.
« Une grande part de responsabilité me revient dans ce match, a-t-il déclaré, très émotif, après la rencontre. Je n'en ai pas fait assez, surtout dans un match comme celui-là. Il s'agissait de la partie la plus importante de la saison, et je n'ai pas été à la hauteur. »
Devant le filet, malgré les six buts accordés et un match difficile mercredi soir, Frederik Andersen a prouvé qu'il pouvait être un bon gardien dans cette ligue. Sa fiche de 38-21-5 (moyenne de 2,81 et pourcentage d'arrêts de, 918) tend à prouver que les Maple Leafs sont enfin entre de bonnes mains à ce chapitre.

Bref, même si cela est difficile à accepter et que la défaite fait mal, les Leafs sont voués à un bel avenir. Cette élimination face aux Bruins devrait leur permettre de revenir encore plus forts et plus affamés l'an prochain, tout en étant plus matures.