Je soupçonne que la solution existe, et qu'elle se trouve sur le quatrième trio des Blues. Après avoir passé deux matchs à regarder le trio de Kyle Brodziak, Steve Ott et Scottie Upshall se faire varloper par les Sharks, Hitchcock a décidé de remplacer, à partir du troisième affrontement, les deux vétérans ailiers par deux joueurs plus jeunes, plus habiles et plus rapides.
Magnus Paajarvi et Dmitrij Jaskin ont donné un sérieux coup de piston à leur trio. Après n'avoir créé qu'une maigre chance de marquer en deux matchs, la quatrième ligne a, au cours des trois derniers affrontements, obtenu sept chances de marquer et n'en a concédé que deux. Et c'est surtout Jaskin qui s'est démarqué, en obtenant deux chances de marquer et, surtout, pas moins de huit sorties de zone défensive en contrôle du disque.
Une part importante du succès des Sharks contre Tarasenko s'explique par leur capacité à l'attaquer physiquement. Parce qu'il aime « peser » sur ses adversaires pour se faire de l'espace, Tarasenko recherche ces confrontations. Mais il a besoin d'aide. Jori Lehtera et Jaden Schwartz sont deux joueurs fort habiles, mais il est évident qu'à ce stade-ci, ils peinent à aider Tarasenko à établir des attaques durables en zone ennemie du simple fait qu'ils n'ont pas la capacité de pousser l'aspect physique du jeu. Jaskin, qui n'est pas privé d'habiletés (il a marqué 20 buts en 63 matchs dans la Ligue américaine de hockey), est rapide et, surtout, apte au jeu rude dans les tranchées. Son combat avec Roman Polak était sur ce point révélateur : le jeune n'en finissait plus de brasser le vétéran qui, à bout de nerfs, a cherché à s'imposer autrement.
La manœuvre n'est pas évidente. Faire monter Jaskin aux côtés de Tarasenko implique, après tout, de descendre Schwartz sur la deuxième ligne et, de là, repousser un autre vétéran un peu plus bas. Geste difficile à imaginer dans des circonstances aussi tendues.