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Choix de première ronde des Nordiques de Québec au Repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais propriétaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 32 filets de la Ligue.
Comme vous tous, j'ai suivi avec intérêt les deux premiers matchs de la finale de l'Association de l'Ouest et j'en tire le constat suivant : l'Avalanche du Colorado est en mission.

On le voit dans sa façon de jouer. Les joueurs sont hargneux, ils veulent gagner, ils travaillent comme des forcenés et ils exploitent leur vitesse. Le joueur de centre Nathan MacKinnon personnifie parfaitement cette mentalité, lui qui cumule 16 points, dont 10 buts, en 12 matchs jusqu'ici en séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
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On sent que les trois éliminations consécutives en deuxième ronde entre 2019 et 2021 ont eu l'effet d'une étincelle. Souvenez-vous, l'année dernière, MacKinnon était abattu au moment de partir en vacances et il avait exprimé qu'il en avait assez de perdre parce qu'il est un joueur fier. Il avait toutefois promis que ses coéquipiers et lui allaient apprendre de cette expérience. On voit que les joueurs ont tiré des leçons.
J'adore regarder l'Avalanche jouer, car elle a un style de jeu très offensif. En termes de hockey, on dit qu'ils penchent un peu par en avant, mais il s'agit d'une équipe qui a été bâtie ainsi, notamment avec de jeunes défenseurs offensifs. Oui, ils font parfois des erreurs, mais ils ont la force de frappe pour compenser. Après tout, ils forment la meilleure offensive de la LNH jusqu'ici en séries (moyenne de 4,58 buts par rencontre) et ils sont capables d'égaler le talent offensif des Oilers d'Edmonton. On l'a vu dans le match no 1, quand ils ont remporté un festival offensif 8-6.
Je m'attendais à une série rapide et axée sur l'attaque, mais j'admets que j'ai été extrêmement impressionné par le nombre de buts dans le premier affrontement. Tu ne vois à peu près jamais ça en séries.
Depuis quelques années, la LNH est de plus en plus jeune, rapide et offensive, on l'a notamment remarqué tout au long de la saison régulière avec beaucoup de rencontres à haut pointage. Anormalement, on a vu beaucoup d'avances se perdre cette année en séries. L'exemple qui me vient en tête est celui des Panthers de la Floride, qui ont gagné trois matchs consécutifs au cours desquels ils tiraient de l'arrière en première ronde contre les Capitals de Washington avant de les éliminer. Dans le match no 1 entre l'Avalanche et les Oilers, ces derniers tentaient de créer l'égalité 7-7 en troisième période. On est loin du hockey d'il y a 20 ou 30 ans.
Je dirais presque qu'on porte moins attention à l'aspect défensif du jeu, et de ma perspective d'ancien gardien, la seule chose que tu peux faire dans ce contexte est de te battre sur chaque lancer et espérer le mieux. Tu dois mettre tes attentes de côté et reconnaître qu'il s'agit d'un match offensif et que tu ne peux rien y faire.
Pour ce qui est des Oilers, je vais attendre qu'ils soient de retour à la maison avant de les compter vaincus. Jusqu'ici, ils ont très bien joué à domicile avec un dossier de 4-2, incluant trois victoires consécutives et un total combiné de 11 buts contre seulement quatre pour leurs adversaires au cours de cette séquence. Sans surprise, la prochaine partie sera la plus importante, car Edmonton ne peut pas se permettre de tomber en recul 0-3 contre une équipe comme l'Avalanche.
Devant le filet, on a fait grand cas de la nécessité de rebondir pour Mike Smith. Ce n'est pas évident pour lui lors des matchs no 1 cette saison, avec un total de 13 buts accordés. Malheureusement, le deuxième match n'a pas tourné en sa faveur non plus - une défaite de 4-0. Il a réalisé 36 arrêts et fait face à des situations peu commodes pour un gardien jeudi, comme la déviation d'Artturi Lehkonen après un revirement de Darnell Nurse et la descente à 2-contre-1 de Nazem Kadri et Mikko Rantanen.

EDM@COL, #2: Rantanen complète la passe de Kadri

Le vétéran de 40 ans a de l'expérience et il est connu pour être capable de rebondir rapidement. Il l'a fait depuis le début des séries. Pour Smith et les Oilers, c'est très simple : on y va un match à la fois et on ne pense pas au suivant.
Francouz fait le travail
Le gardien Pavel Francouz a fait son entrée dans la série avec la blessure au haut du corps subie par Darcy Kuemper dans le match no 1, et je peux vous dire que ce n'est pas une situation évidente pour l'avoir vécue moi-même avec les Canadiens de Montréal en 1998. Nous avions éliminé les Penguins de Pittsburgh avec Andy Moog devant le filet en première ronde, et j'avais ensuite dû le remplacer au deuxième tour contre les Sabres de Buffalo parce qu'il s'était blessé.
Ce n'est pas facile, car tu n'as pas le même rythme que les autres joueurs autour de toi, qui jouent tous les deux jours. Heureusement, Francouz avait joué en première ronde contre les Predators de Nashville, quand Kuemper s'était blessé à un œil. Il a très bien fait dans la dernière rencontre avec un jeu blanc de 24 arrêts, après avoir accordé trois buts sur 16 tirs en relève dans le premier affrontement. À 32 ans, il n'est pas un blanc-bec. Il a du vécu et ça fait quelques années qu'il est dans la LNH, donc ça le sert bien.
Peu importe ce qui va se produire avec l'état de santé de Kuemper, je ne crois pas que c'est le gardien qui va décider du sort de l'Avalanche. L'équipe est tellement talentueuse offensivement qu'il faut simplement que le gardien ne la fasse pas perdre. Les gros canons vont s'occuper du reste.
\Propos recueillis par Hugues Marcil, pupitreur LNH.com*