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MONTRÉAL - La disponibilité inespérée de Claude Julien a sans doute accéléré la réflexion et le processus décisionnel de Marc Bergevin.
Parce que si Julien est encore l'entraîneur des Bruins de Boston, Michel Therrien est encore celui des Canadiens de Montréal. Du moins, pour quelque temps encore. Nous en sommes convaincus.
Bergevin a réagi promptement devant les déboires de l'équipe, qui n'avait signé que 18 victoires en 43 matchs après avoir commencé la saison en trombe -- 13-1-1. Il ne pouvait pas accepter une deuxième descente aux enfers en autant de saisons. Une deuxième exclusion de suite aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley aurait même pu s'avérer fatal pour lui.

Le directeur général a pu apprendre à connaître Julien à l'occasion du tournoi de la Coupe du monde de hockey, en septembre. Ce qu'il a vu l'a de toute évidence conquis.
Deux des grands meneurs du Tricolore, le gardien Carey Price et le défenseur Shea Weber, connaissent bien Julien pour l'avoir côtoyé aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014 et au tournoi de la Coupe du monde en 2016.
D'ailleurs, on peut se demander si Price et Weber n'ont pas eu leur mot à dire dans la venue de Julien.
Bergevin n'a-t-il pas rencontré privément les leaders de l'équipe en Arizona, la semaine dernière? Le coup de sonde a eu lieu au lendemain du congédiement de Julien à Boston. Le nom de Julien y a peut-être tout bonnement été avancé.
Dans la courte déclaration qu'il a faite par voie de communiqué à la suite de l'annonce mardi, Bergevin affirme qu'il a embauché « le meilleur entraîneur disponible et un des meilleurs de la LNH ». C'est donc dire que Patrick Roy et Bob Hartley n'ont jamais été considérés pour une éventuelle succession.
Peut-être même que Bergevin était prêt à continuer avec Therrien plutôt que de faire appel à l'un des deux. En tout cas, si Roy et Hartley entretenaient le moindre espoir de diriger les Canadiens sous le règne de Bergevin, cet espoir vient de s'envoler en fumée.
Quant à Julien, il ne sera pas donc resté longtemps sur la touche. Congédié le 7 février par les Bruins, il avait sûrement le goût de vite remonter en selle même s'il aurait pu se la couler douce avec une autre année de contrat en poche.
Après avoir passé 10 ans à la barre des Bruins, à la suite d'une saison moins trois matchs comme pilote des Devils du New Jersey en 2006-07, Julien est de retour à Montréal beaucoup mieux outillé qu'il l'était quand il a fait ses débuts dans la LNH comme entraîneur des Canadiens entre janvier 2003 et janvier 2006.
Il a surtout une bague de la Coupe Stanley au doigt, acquise en 2011.
Il aura peu de temps afin d'implanter ses stratégies parce que l'équipe est en pause cette semaine et qu'elle ne reprend l'entraînement que vendredi après-midi, avant de renouer avec l'action dès samedi après-midi en accueillant les Jets de Winnipeg.
Pour ce qui est de Therrien, qui avait répété encore dernièrement que les entraîneurs étaient engagés afin d'être éventuellement congédiés, c'est la répétition de son dernier congédiement comme entraîneur, huit ans moins un jour après avoir dégommé par les Penguins de Pittsburgh, le 15 février 2009.
Cette année-là, les Penguins ont remporté la Coupe Stanley avec Dan Bylsma derrière le banc.