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TORONTO - La Coupe du monde de hockey 2016 n'est commencée que depuis trois jours, mais le commissaire de la LNH Gary Bettman et le directeur de l'Association des joueurs de la LNH Donald Fehr ont déjà remarqué plusieurs points positifs.

« Nous sommes très satisfaits », a déclaré le commissaire Bettman, lundi matin, au Temple de la renommée du hockey à l'occasion de l'événement Hockey SENSE, une initiative de la LNH et de l'AJLNH abordant les questions de l'égalité sociale et de l'environnement durable.
« Les organisations de la LNH et de l'AJLNH ont cherché à créer un tournoi (de la Coupe du monde) des plus excitants. La compétition sur la glace a bien commencé et tous les événements connexes, que ce soit le Village des partisans ou le programme Legacy, se déroulent exactement comme prévu.
« L'ambiance à Toronto est extraordinaire. On joue pratiquement à guichets fermés. Je crois que nos partenaires ont encore quelques billets à vendre, mais comparativement à tous les autres tournois internationaux auxquels j'ai assisté, dont les Jeux olympiques, nos assistances sont les meilleures que j'ai vues. »
Le tournoi de la Coupe du monde à huit équipes, soit six équipes nationales et deux formations hybrides nommées Équipe Amérique du Nord et Équipe Europe, nous a déjà réservé son lot de surprises. Équipe États-Unis a été renversée 3-0 par Équipe Europe lors du match inaugural, tandis qu'Équipe Suède, menée par le gardien auxiliaire Jacob Markstrom, a défait Équipe Russie 2-1 et que la jeune Équipe Amérique du Nord a vaincu Équipe Finlande 4-1. La victoire d'Équipe Canada contre Équipe République tchèque ne constitue pas une surprise, mais le pointage de 6-0 en a fait sursauter plus d'un.

Crosby Goal

« En fait, la raison pour laquelle les gens regardent les sports, c'est les rebondissements, a affirmé Fehr. Peu importe ce qu'on pense, on ne sait jamais ce qui va arriver. Chaque fois qu'une partie se termine selon le résultat prévu, il y en a plusieurs autres qui déjouent tous les pronostics. C'est merveilleux à regarder et de voir les joueurs s'adapter. »
« Je crois qu'on a vu de bons matchs initiaux et de belles performances. Ça met la table pour le reste du tournoi. Les équipes vont adapter leur style et l'intensité grimpera au même rythme que les enjeux et c'est ce qu'on souhaite.
« Pendant le tournoi, on ne mène pas d'enquêtes précises », a mentionné Fehr à propos de ses membres. « Par contre, c'est évident depuis une semaine. Quiconque doutait du niveau d'intensité des joueurs a pu constater qu'il est très élevé et c'est ce qu'on espérait. »
Les deux formations hybrides ont été particulièrement bien reçues par les amateurs : Équipe Amérique du Nord est jeune et Équipe Europe réunit des joueurs d'une vaste zone géographique.
« Les résultats sont fantastiques et c'est pour ça qu'on dispute des matchs, a indiqué le commissaire Bettman. On espère avoir créé un cadre, particulièrement pour Équipe Europe et Équipe Amérique du Nord, qui fera de cet événement le tournoi de hockey international le plus compétitif, ou plutôt le plus imprévisible, au monde. On dirait que c'est ce qui semble vouloir se produire. […] Le tournoi est encore jeune. Alors, on verra bien comment ça finira, mais il est évident que ces deux formations sont très compétitives. »
« Chaque fois qu'on fait quelque chose comme [ce tournoi], on crée quelque chose de nouveau, a ajouté Fehr. C'est différent, alors il y a des gens qui disent : "Oh, ce n'est pas comme ce qu'on a l'habitude de voir." Avec Équipe Europe, on a l'occasion de réunir des joueurs de plusieurs pays pour former une équipe extrêmement compétitive et pour atteindre plus de marchés. Avec les jeunes joueurs, c'est l'avenir de la ligue qui est mis en valeur, alors c'est difficile de ne pas s'y attacher. »

North America Finland World Cup of Hockey

Le commissaire Bettman a abordé divers autres sujets lors d'un bref entretien avec les journalistes.
- À propos de l'impact de la Coupe du monde sur la prochaine saison de la LNH :
« Je crois que c'est une façon spectaculaire de créer de l'engouement pour le début de notre saison. Beaucoup de joueurs, environ 169, retourneront dans leurs formations déjà en pleine forme. Je pense donc que c'est de très bon augure pour le début de la campagne. »
- À propos des matchs de la Coupe du monde qui sont tous disputés dans la même ville :
« On n'a pas organisé de Coupe du monde depuis plus d'une décennie, alors on voulait créer un événement qui amplifierait l'énergie, la fébrilité et l'importance de ce tournoi. Pour relancer un événement aussi gros, il fallait le faire à un seul endroit, car on ne pouvait pas faire un Village des partisans et le programme Legacy sur des sites différents. Qu'est-ce qu'on fera ensuite? Je ne sais pas encore, mais ce qui est certain, c'est que la Coupe du monde est bel et bien de retour. Après le tournoi, la LNH et l'Association des joueurs prendront un peu de recul pour tout réévaluer. On analysera ce qui nous a semblé marcher extrêmement bien et ce que l'on pourrait améliorer. Ensuite, on décidera de ce qu'on fera. Par contre, notre intention est d'utiliser [ce tournoi] comme pierre d'assise pour l'avenir. […] À mon avis, on va prendre quelques mois, et non quelques jours ou quelques semaines, pour [tout évaluer] parce qu'il faudra effectuer une analyse interne au sein de chacune des organisations avant de se réunir. »
- À propos des déclarations de René Fasel, le président de la Fédération internationale de hockey sur glace, mentionnant que la LNH était plus intéressée par l'argent que par le sport en ce qui a trait aux Jeux olympiques d'hiver de 2018 à Pyeongchang, en Corée du Sud :
« Je crois que monsieur Fasel exagère parfois la nature des véritables discussions en cours. Il n'y a pas encore de date d'échéance. En fait, on nous a avisés qu'à un moment donné cet hiver, en janvier ou en février, on allait devoir prendre une décision. Plusieurs questions demeurent sans réponses parce que beaucoup de dépenses relatives à la présence des joueurs de la LNH ne seront apparemment plus couvertes par le CIO, contrairement aux cinq derniers jeux. Je l'ai souvent répété, mais j'imagine mal un scénario où les propriétaires de la LNH voudront payer pour interrompre la saison pendant deux semaines et demie. »
- À propos d'Alex Ovechkin, la vedette des Capitals de Washington, qui a affirmé qu'il représenterait la Russie aux Jeux olympiques même si la LNH refuse d'y participer :
« Si on se retrouve dans cette situation, car on n'a toujours pas pris de décision concernant les Jeux olympiques, on s'en occupera à ce moment-là et on trouvera une solution. Je respecte profondément Alex et j'admire sa passion pour le sport et pour son pays. »
- À propos de l'introduction possible des caméras sur les casques des arbitres dans la LNH, nouveauté qui s'est avérée très populaire auprès des téléspectateurs pendant la Coupe du monde :
« C'est toujours en chantier. Les officiels doivent s'y habituer. On l'a déjà testé lors de saisons précédentes en collaboration avec Rogers. C'est une des innovations qu'ils ont apportées et c'est quelque chose que l'on continue d'étudier. Comme vous savez, que ce soit les bandes avec affichage numérique ou les technologies de suivi des joueurs ou de la rondelle, on est prêts à accueillir toute nouvelle technologie fonctionnelle qui n'est pas qu'un simple gadget. Quand j'ai été nommé commissaire [le 1er février 1993], le courriel n'en était qu'à ses débuts, la ligue n'avait pas de site Web, de chaîne de télévision ou de radio et c'était la même chose pour toutes les ligues sportives. Il n'y avait pas de réseaux sociaux. C'est quelque chose qui m'emballe, mais il faut être flexible. Ce qui est génial [avec la technologie], c'est qu'elle permet à nos amateurs de suivre notre sport d'une façon que personne n'aurait imaginée auparavant et ils peuvent le faire à leur manière. On peut regarder ce qu'on veut, quand on veut et comme on veut. »
- À propos de la collaboration entre la LNH et l'AJLNH pour l'organisation de la Coupe du monde :
« Cet événement et tout ce qui l'entoure offrent à la ligue et à l'AJLNH, à Don et à moi-même ainsi qu'à tout le monde [au sein] de ces merveilleuses organisations l'occasion de travailler ensemble. On n'est peut-être pas toujours d'accord sur tous les sujets, mais même dans ces circonstances, on a un cadre de travail collectif qui repose sur la confiance, la compréhension et la communication. Ça devrait permettre de régler certains problèmes à venir, en espérant évidemment qu'il n'y en aura pas. Pour la LNH et l'AJLNH, c'est un projet important pour notre relation. »
- Fehr, sur le même sujet de la collaboration entre l'AJLNH et la LNH :
« On veut que notre relation avec la LNH en soit une de coopération. On veut mieux travailler ensemble qu'à l'habitude et quand ce ne sera pas possible, on pourra revenir à nos vieilles méthodes [rire]. Le droit du travail ne joue pas en notre faveur. Ce n'est pas sans raison qu'on l'appelle le système adversatif. […] Quand on veut rassembler le sport et les amateurs en dehors de l'Amérique du Nord, on a besoin de ce genre d'événement pour y parvenir. Ça met en valeur non pas les différences, mais les intérêts communs des gens et des amateurs tout comme les liens qui les unissent. Mon espoir, et je sais que c'est celui des joueurs aussi, c'est que cela relance un projet permanent qui pourra améliorer la place du hockey dans le monde. »