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BOSTON - Les Bruins de Boston n'étaient pas censés être une des équipes de premier plan dans la LNH cette saison. Et pourtant, à la suite d'une montée en puissance qui a commencé à la mi-novembre, les Bruins ont fait leur nid au milieu des formations les mieux placées au classement à l'approche des séries éliminatoires de la Coupe Stanley; et voilà qu'ils ont officiellement décroché une place en séries d'après-saison après avoir réussi à récolter un point à l'occasion d'une défaite de 2-1 en prolongation aux mains des Blues de St. Louis, mercredi.
C'est la deuxième fois de suite que Boston se qualifie pour les séries sous les ordres de l'entraîneur Bruce Cassidy, qui est en voie de terminer sa première saison complète à la barre de l'équipe après avoir remplacé Claude Julien le 7 février 2017.

Pour les Bruins (45-17-10), il s'agit de leur première campagne de 100 points depuis 2013-14, quand ils avaient amassé 117 points et remporté le trophée des Présidents, pour ensuite se faire éliminer par les Canadiens de Montréal au deuxième tour éliminatoire.
Boston se trouve présentement en deuxième place du classement de la section Atlantique, à quatre points du premier rang et du Lightning de Tampa Bay et sept points devant la troisième place, qui appartient aux Maple Leafs de Toronto. Les Bruins ont un match de plus à disputer que chacune de ces deux formations.
Si la saison se terminait aujourd'hui, Boston profiterait de l'avantage de la glace dans une série du premier tour dans l'Association de l'Est qui l'opposerait aux Maple Leafs.
Voici les cinq principaux facteurs qui ont permis aux Bruins de décrocher une place en séries:
1. Des jeunes qui affichent de la maturité
À l'automne, on avait l'impression que les Bruins aligneraient bien trop de recrues pour espérer connaître du succès dès cette saison. Mais ces joueurs de première année ont pour la plupart dépassé les attentes, qu'il s'agisse du défenseur Charlie McAvoy, de l'attaquant Danton Heinen, de l'attaquant Jake DeBrusk ou du joueur de centre récemment embauché Ryan Donato, qui a inscrit deux buts à ses deux premières sorties dans la LNH.

CBJ@BOS: Donato inscrit son premier dans la LNH

Pas moins de six recrues des Bruins ont disputé au moins 30 matchs - Heinen, DeBrusk, McAvoy, l'attaquant Sean Kuraly, le défenseur Matt Grzelcyk et l'attaquant Anders Bjork - mais personne n'a été plus impressionnant que McAvoy, que l'ancien directeur général des Kings de Los Angeles Dean Lombardi a récemment comparé à Drew Doughty.
McAvoy, qui a 20 ans, n'a pas joué depuis le 3 mars en raison d'une entorse ligamentaire au genou droit et on s'attend à ce que son absence se prolonge d'une autre semaine au moins.
« Quand nous avons commencé à avoir des blessés, des joueurs se sont retrouvés avec des responsabilités qui ne leur seraient sans doute jamais revenues en début de saison, a noté le président des Bruins Cam Neely. Mais je pense que tout le monde a accepté le défi et s'est dit, OK, au suivant. Mettons-nous au travail. »

2. Un duo dynamique qui se transforme en trio
Le joueur de centre Patrice Bergeron et l'ailier Brad Marchand, un des meilleurs duos d'attaquants dans la LNH, évoluent au sein du même trio depuis 2010-11 et ils semblent s'améliorer avec le temps. Et c'est encore plus le cas depuis que David Pastrnak se trouve à leur droite.

MTL@BOS: Pastrnak profite de la passe de Bergeron

Bergeron, qui a 32 ans, était considéré comme un candidat pour le trophée Hart plus tôt cette saison quand il a récolté 54 points (27 buts, 27 passes) en 55 matchs avant de subir une fracture au pied le 24 février. Il a recommencé à s'entraîner avec les Bruins, lundi, mais aucun échéancier n'a été établi pour son retour au jeu.
En l'absence de Bergeron, Marchand, 29 ans, et Pastrnak, 21 ans, ont continué d'animer le trio. Et ce, avec l'aide du joueur de centre Riley Nash, qui a amassé 12 points (cinq buts, sept aides) en 13 matchs depuis qu'il évolue avec eux.
Marchand, qui a 75 points (31 buts, 44 passes) en 58 rencontres, et Pastrnak, qui a récolté 70 points (28 buts, 42 aides) en 72 matchs, occupent les premier et deuxième rangs chez les marqueurs des Bruins.

3. Bruce Cassidy
Ce n'est pas tout le monde qui était d'accord au départ pour dire que mettre Cassidy en poste au lieu de Julien représentait une bonne décision, mais ça s'est avéré le cas.
Cassidy, un homme de 52 ans, a été l'entraîneur de Providence dans la Ligue américaine de hockey pendant huit années avant de devenir entraîneur adjoint, puis entraîneur-chef des Bruins. Il a beaucoup d'expérience de travail avec les jeunes joueurs; il sait comment leur enseigner les rudiments du métier, comment leur parler et comment les diriger, toutes des qualités qu'il a pu mettre en valeur cet hiver.
« Je suis une personne très passionnée, et tu peux donner tes explications [aux jeunes joueurs] d'une certaine façon et t'en tirer, alors que tu ne peux pas te le permettre avec les vétérans, a indiqué Cassidy. Tant et aussi longtemps que tu as la capacité de les ramener, j'ai toujours trouvé que ça aidait, parce que j'ai tendance à diriger selon l'inspiration du moment, laisser ça sortir, aller de l'avant, enseigner… Donc, ç'a aidé. »
Il a eu besoin de 12 ans pour revenir dans le rôle d'entraîneur dans la LNH après avoir eu droit à un séjour de 110 rencontres avec les Capitals de Washington en 2002-04, mais le retour au boulot a été triomphal.

4. Une brigade défensive qui tient bon
Quand tu as trois joueurs de première ou deuxième année au sein de ton groupe des six premiers défenseurs, ce n'est pas tout à fait la meilleure recette pour connaître du succès. Mais l'arrière de 21 ans Brandon Carlo, qui en est à sa deuxième campagne dans la LNH, a été jumelé à McAvoy et Grzelcyk, ce dernier étant à 24 ans un joueur de deuxième année lui aussi, et ceux-ci ont donné de la stabilité à une brigade défensive qui aurait pu très bien être plutôt moyenne.

CAR@PIT: McAvoy procure la victoire aux Bruins

Zdeno Chara, qui a eu 41 ans le 18 mars, a bien rebondi cette saison alors qu'il a surtout joué avec McAvoy, puis avec Carlo depuis que McAvoy est blessé. Chara, qui est présentement blessé au haut du corps et dont l'état de santé est réévalué quotidiennement, demeure toujours un élément aussi important au sein d'un groupe d'arrières qui a accordé le troisième plus petit nombre de buts par match cette saison (2,56). Seuls les Predators de Nashville (2,39) et les Kings de Los Angeles (2,50) ont mieux fait à ce chapitre.
Ils ont également montré qu'ils ont de la profondeur, eux qui ont également utilisé Nick Holden, que les Bruins ont obtenu dans une transaction avec les Rangers de New York le 20 février, et le vétéran d'équipe Adam McQuaid.

5. Les meneurs mènent
Avec toutes ces recrues, le leadership s'est avéré un élément crucial chez les Bruins, comme l'a mentionné un dirigeant de l'Association de l'Ouest plus tôt cette saison. Et c'est venu de Chara, le capitaine de Boston, mais aussi du noyau de joueurs qui est là depuis que les Bruins ont remporté la Coupe en 2011, groupe qui comprend Bergeron, Marchand et le joueur de centre David Krejci, en plus des joueurs arrivés plus récemment tels que le défenseur Torey Krug et l'attaquant David Backes, l'ancien capitaine des Blues de St. Louis.
« Nous donnons crédit au personnel d'entraîneurs de s'être mis au travail, et aussi à nos meneurs qui ont convaincu tout le monde qu'il fallait travailler avec le matériel que nous avions sous la main », a indiqué Neely.