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RIMOUSKI - Sidney Crosby n'était encore qu'un jeune adolescent sur lequel on fondait énormément d'espoir quand il a mis les pieds à Rimouski, à l'âge de 16 ans.
Réclamé au tout premier rang du repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec par l'Océanic en 2003, le joueur de centre néo-écossais était déjà comparé aux plus grands de l'histoire de son sport.

Quatorze ans presque jour pour jour après avoir foulé la glace du Colisée de Rimouski pour la première fois, Crosby est revenu de son propre chef dans la ville qui l'a vu grandir, lundi, en compagnie de la Coupe Stanley - qu'il a remporté pour la troisième fois dans l'uniforme des Penguins de Pittsburgh.
« C'est quelque chose que je n'avais pas été capable de faire dans les dernières années parce que je n'ai pas eu beaucoup de temps, a expliqué Crosby, qui célébrait du même coup son 30e anniversaire.
« J'ai pensé que ce serait bien de passer quelques heures ici et de revenir à un endroit qui est assez spécial pour moi. C'est bien de partager ce moment avec tout le monde ici. »
Le désormais célèbre numéro 87 a parcouru le boulevard René-Lepage, qui longe le Saint-Laurent, dans la boîte d'une camionnette lettrée avec son nom et son numéro.
Le convoi a terminé le parcours dans le stationnement du Colisée de Rimouski où Crosby a attiré match après match plusieurs milliers de spectateurs au cours de son passage de deux saisons avec l'Océanic.

Crosby Cup Rimouski-2

Parmi la foule de plusieurs centaines de personnes se trouvaient de nombreux jeunes enfants qui n'ont probablement pas eu l'occasion d'admirer le talent du jeune prodige dans la ville côtière Bas-Saint-Laurent entre 2003 et 2005.
Mais leurs parents, eux, étaient venus saluer celui qui les a fait vibrer en menant notamment l'équipe à la Coupe du Président et jusqu'en finale de la Coupe Memorial à sa deuxième et dernière saison dans l'uniforme des « Nics ».
Cette année-là, il avait récolté 168 points, dont 66 buts, en seulement 62 rencontres.
« La deuxième année était assez amusante, a lancé Crosby. Surtout le parcours que nous avons eu en séries, nous avions tellement une bonne équipe.
« Nous n'avons pas atteint notre objectif à la Coupe Memorial, mais je me rappelle du soutien que nous avons reçu ici, de l'ambiance à Rimouski et de l'expérience de jouer dans une très belle ville de hockey. »
Ces souvenirs étaient également bien frais à la mémoire de Doris Labonté, qui occupait les fonctions de directeur général de l'Océanic à l'arrivée de Crosby dans la LHJMQ et qui a aussi été nommé entraîneur-chef lors de cette fameuse deuxième saison, en 2004-05.
« Quand on l'a repêché, les gens me disaient qu'il allait être notre joueur-vedette et qu'on devait l'utiliser dans toutes les situations, a raconté l'ancien pilote rimouskois. J'ai eu une discussion avec lui et son agent Pat Brisson et je lui ai dit qu'il allait devoir franchir les étapes et mériter sa place.
« Lors du premier match préparatoire, il a récolté huit points. Lors du premier match de la saison, nous perdions après deux périodes... Il a inscrit trois buts et nous avons gagné le match. Sidney n'a rien fait pour éteindre le feu, il l'a alimenté et ç'a toujours continué de monter. »
Il est vrai que Crosby avait tout le talent nécessaire pour réussir à son arrivée à Rimouski. Mais on sent, lorsqu'il évoque ses débuts dans la LHJMQ, que l'organisation a eu un rôle très important à jouer dans son développement et dans la personne qu'il est devenu.
« Ces années dans le junior, ce sont celles qui vous préparent à la LNH, a expliqué Crosby. Ce que j'ai appris sur la patinoire et à l'extérieur, avec les gens ici, c'était tellement un bel environnement, un bel endroit où jouer. Les gens que j'ai rencontrés ici sont encore mes amis aujourd'hui, alors ça vous montre l'impact que ces années ont eu sur moi. »
Après avoir dominé à outrance le circuit Courteau durant deux saisons - 120 buts, 183 aides en 121 matchs - Crosby a été sélectionné au premier rang par les Penguins de Pittsburgh au repêchage de 2005. Il a fait le saut dans la LNH dès la saison suivante, une campagne au cours de laquelle il a récolté 102 points en 81 rencontres.
Le reste appartient maintenant à l'histoire.