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Sidney Crosby vient de se remettre en marche. Le capitaine des Penguins a récolté huit points (quatre buts, quatre passes) à ses trois derniers matchs - offrant deux victoires consécutives à sa formation.
Pittsburgh croyait donc être de retour sur la bonne voie, tout ça en l'absence d'Evgeni Malkin.

Ça, c'était avant de voir leur gardien numéro un, Matt Murray, tomber au combat. Ce dernier est à l'écart du jeu et sera réévalué sur une base hebdomadaire. Rappelons que le gardien de 23 ans a été forcé de quitter la rencontre de lundi soir face aux Flyers à la suite d'une collision avec l'attaquant Jakub Voracek.
Cette perte risque de causer des dommages. Les Penguins ne connaissent pas un début de saison à tout casser avec une fiche de 13-10-3, surtout qu'ils évoluent au sein d'une section Métropolitaine extrêmement compétitive.
La formation de la Pennsylvanie occupe présentement la deuxième place de quatrième as dans l'Association de l'Est, un petit point devant les Rangers.
Même si Crosby a repris du poil de la bête, sans Malkin et Murray, Mike Sullivan devra espérer que d'autres joueurs vont se lever, sans quoi le directeur général, Jim Rutherford, sera peut-être forcé de bouger.
Moins de profondeur qu'avant
Malkin qui rate une douzaine de matchs par année, il s'agit d'une situation avec laquelle Pittsburgh a appris à vivre au fil du temps. En effet, Geno n'a pas disputé une saison complète depuis 2008-09.
Au cours des dernières années, surtout lors de ces deux conquêtes consécutives, les Penguins avaient la profondeur nécessaire, particulièrement au centre, pour s'en sortir sans Malkin. Le hic, c'est que cette fois ce n'est pas vraiment le cas.
Durant la saison morte, la troupe de Mike Sullivan a perdu les services de Marc-André Fleury, Chris Kunitz, Nick Bonino, Ron Hainsey et Matt Cullen, entre autres. En tout, Pittsburgh a vu partir 11 de ses joueurs de l'édition 2016-17, comparativement à seulement trois après leur conquête de 2016.
Ainsi, avec l'absence de Malkin et le manque de profondeur, Sullivan doit se tourner vers Riley Sheahan pour pivoter son deuxième trio. Sans rien enlever à Sheahan, il reste qu'il n'est pas Malkin.
Puis, sur la troisième unité, on utilise Carter Rowney au centre. Encore une fois, on est loin de Nick Bonino.
Bref, une flagrante différence par rapport à l'an dernier qui fait en sorte que la perte du joueur de centre russe pèse encore plus lourd.
Pas facile de défendre son titre
Remporter deux fois de suite la Coupe Stanley n'est pas un exploit facile, tout le monde le sait. Encore moins dans le contexte actuel de la Ligue nationale.
En fait, avant que les Penguins ne réussissent l'exploit l'an dernier, ce fait d'armes datait de l'ère d'avant le plafond salarial, alors que les Red Wings de Detroit avaient remporté le titre en 1997 et 1998. À cette époque, Detroit avait sorti le chéquier et dépensé des sommes astronomiques pour construire son équipe.
Pourquoi est-ce si difficile de reproduire l'exploit? C'est simple. Avec les championnats, la valeur des joueurs augmente et ceux-ci exigent plus d'argent. Avec un plafond salarial, ça devient compliqué. Chose certaine, les Penguins y ont perdu au change cette année, étant incapables de conserver certains joueurs clés.
C'est pourquoi aujourd'hui, la formation de la Pennsylvanie a de la difficulté à se remettre des pertes de Kunitz et Bonino, qui remplissaient de rôles importants, tout comme Matt Cullen d'ailleurs, qui était un leader incontesté au sein du vestiaire.
Quoi faire pour s'en sortir?
C'est évident, Crosby devra continuer de produire si les Penguins espèrent à tout de moins participer aux séries. Le succès de Penguins passe indéniablement par les performances de leur capitaine, et c'est encore plus vrai en l'absence de Malkin et de Murray.
Donc, même s'il a pratiquement une moyenne d'un point par match (25 points en 26 matchs), Sid the Kid devra trouver le moyen d'en donner encore plus à son équipe.
Phil Kessel produit à un bon rythme depuis le début de la campagne, du haut de ses 32 points en 26 matchs. Il doit continuer ainsi.
Jake Guentzel, qui a été une révélation l'an dernier avec 33 points en 40 matchs, doit en donner un peu plus (17 points en 26 matchs). Conor Sheary et Carl Hagelin devront sortir de leur torpeur. Le premier a 11 points en 26 matchs, le deuxième en a seulement trois.
Défensivement, on devra trouver le moyen de resserrer le jeu. Les Penguins sont bons derniers dans l'Association de l'Est au chapitre des buts alloués, avec 90 buts accordés en 26 matchs, une moyenne de 3,46 par rencontre. Quand on compare ça aux 2,92 buts que l'équipe marque en moyenne par match, ça cloche.
Devant le filet, après avoir soumis Antti Niemi au ballottage dans les dernières semaines, les Penguins se tournent actuellement vers Tristan Jarry. Le jeune homme de 22 ans n'a que cinq matchs d'expérience dans la LNH. Son auxiliaire? Casey DeSmith, qui n'a qu'un match derrière la cravate.
« Nous avons confiance en chacun des gardiens qui se présentent devant le filet, a affirmé Crosby. [Jarry] a très bien fait pour nous. [DeSmith] a été très bon lorsqu'il a été envoyé dans la mêlée. Il a été confronté à une situation très difficile, mais il a bien joué. Je crois donc que nous allons faire de notre mieux devant eux afin de les aider. Ces gars-là peuvent assurément tenir leur bout. »
Bref, avec Murray sur le carreau pour les prochaines semaines et Malkin qui représente toujours un cas incertain, si les Penguins devaient échapper deux ou trois matchs consécutifs, Rutheford pourrait être tenté de passer quelques coups de fil pour demander du renfort.
Les doubles champions en titre nagent peut-être en eaux troubles, mais avec un leader et joueur étoile comme Crosby dans leur équipe, il ne serait pas surprenant qu'ils réussissent à garder la tête hors de l'eau jusqu'au retour des blessés.
Or, il leur faudra en obtenir beaucoup plus de la part des joueurs qui forment leur profondeur s'ils espèrent aller jusqu'au bout encore une fois.