kesler 5 questions

Pour bien comprendre ce que le joueur de centre des Ducks d'Anaheim Ryan Kesler doit endurer ces temps-ci, tenez vos deux index à six pouces d'écart environ.
« Les aiguilles que j'utilise mesurent à peu près ça », a indiqué Kesler.

Maintenant, imaginez un thérapeute sportif qui vous perce la peau et pousse l'aiguille profondément dans votre corps, habituellement deux fois par semaine, dans le cadre de votre traitement de routine. Et souvenez-vous que c'est pour vous soulager.
« Ça aide les muscles à se détendre, a indiqué Kesler. Et c'est ce dont j'ai besoin en ce moment. »
Kesler, qui a 33 ans, a subi une intervention chirurgicale le 8 juin afin qu'on puisse enlever des fragments osseux à la hanche droite et il a disputé son premier match de la saison le 27 décembre, mais il n'a pas fini de récupérer. Il a obtenu 17:56 de temps de glace par match en moyenne en 21 rencontres, à plus de trois minutes de la moyenne de 21:18 qu'il a maintenue la saison dernière, alors qu'il est éventuellement devenu finaliste au trophée Selke pour la cinquième fois. Il a remporté 52,8 pour cent de ses mises en jeu, en baisse par rapport à sa moyenne de l'hiver dernier (57,4), tandis qu'il a récolté huit points (six buts, deux passes).
« Il ne va pas être le Kesler qu'il était l'an dernier, a noté l'entraîneur Randy Carlyle. Je ne crois pas qu'on puisse s'attendre à ça. »
Les Ducks espèrent que d'ici le début des séries éliminatoires de la Coupe Stanley, Kesler s'approchera le plus possible du niveau qu'il a affiché l'an dernier et qu'ils pourront ainsi y aller d'un autre long parcours ce printemps après avoir atteint la finale de l'Association de l'Ouest l'an dernier.

« C'est le plan, a affirmé Kesler. C'est pourquoi je suis revenu au moment où je suis revenu. »
Mais les Ducks doivent d'abord et avant tout se qualifier en vue des séries. Ils ont 65 points au classement, un de moins que les Flames de Calgary, qui se trouvent au troisième rang dans la section Pacifique, et trois de moins que le Wild du Minnesota, les détenteurs de la deuxième place de quatrième as donnant accès aux séries dans l'Association de l'Ouest. Ils ont disputé un match de plus que les Flames, et deux de plus que le Wild.
Il est fort probable que Kesler ne pourra pas récupérer complément cet hiver, qu'il devra attendre à l'été, après avoir suivi un programme de réadaptation complet.
Il a eu des problèmes avec sa hanche droite, la saison dernière, même s'il a disputé 82 matchs, mais ça ne l'a pas empêché d'être finaliste pour le Selke. Il a amassé 58 points (22 buts 36 passes) en saison régulière, puis il a ajouté huit points (un but, sept aides) en 17 rencontres éliminatoires.
Après avoir subi une opération qui a permis d'y aller de ce qu'il a qualifié de « nettoyage à fond », il s'est rendu à la remise des trophées de la LNH à Las Vegas en béquilles. Il n'a pas pu s'entraîner cet été, ni patiner lors du camp d'entraînement ou disputer des matchs durant les trois premiers mois de la campagne, puis il est revenu au jeu.
« Le processus de réadaptation a été difficile, puis tu te retrouves au milieu de joueurs qui volent sur la glace parce qu'ils sont en pleine forme de mi-saison; et toi, tu essaies de tenir le coup, a fait remarquer le défenseur Kevin Bieksa. Il doit faire preuve de patience. »
Mais Kesler trouve que ce n'est pas toujours facile d'être patient.
« Évidemment, rester à l'écart, c'est la pire situation possible pour un joueur, a affirmé Kesler. Tu réalises à quel point tu adores le hockey quand on ne te laisse pas faire ce que tu adores faire. Je veux simplement aider cette équipe à gagner.
« C'est difficile de rester sur les lignes de côté et de voir tes coéquipiers batailler à chaque match, et j'ai poussé fort pour revenir au niveau où je suis présentement. Je ne dis pas que je ne suis pas prêt à jouer, ce n'est pas ça du tout. Je suis prêt à jouer. C'est pourquoi je joue. Mais c'est dur sur le corps. »
Kesler n'aime pas parler des efforts qu'il doit consentir rien que pour jouer. Mais insistez un peu et il vous en dira juste assez pour vous donner une petite idée.
« C'est juste beaucoup de travail, a-t-il dit. Il faut que tu y travailles 24 heures par jour. »
Des exercices? De la physiothérapie?
« Tout ce que vous pouvez imaginer, a-t-il lancé. Tout ce que vous pouvez imaginer, je le fais. »
L'acupuncture?
« Tout. »
Kesler se fait habituellement traiter à l'aide d'aiguilles sèches, ce qui ressemble à de l'acupuncture, mais sans les principes de la Chine ancienne. On cherche alors à libérer des points de déclenchement, au lieu de rediriger l'énergie. Par ailleurs, il rate plusieurs entraînements afin de se reposer, ce qui aide la hanche, mais n'aide pas la cause du trio composé de Kesler, Andrew Cogliano et Jakob Silfverberg, qui cherche à retrouver sa chimie.
« Ce trio-là a été plutôt solide en défensive et a quand même produit jusqu'à un certain point offensivement, a souligné Carlyle. Ils ont déjà été un des bons trios dans la ligue, et je trouve qu'ils sont encore loin du niveau qu'ils sont capables d'afficher, du niveau qu'ils ont eu par le passé. Le but n'est pas de les dénigrer. C'est juste qu'il s'agit d'une de ces saisons où ils ont été séparés en raison des circonstances, et on aimerait les voir continuer à gagner en cohésion. »
Kesler a déclaré que sa hanche prend du mieux, puis il a soupiré. Il connaît de bonnes journées et des moins bonnes, et puis il y a ces longues aiguilles.

« C'est ce que je dois faire pour le moment, en attendant de suivre un programme complet durant la saison morte, a-t-il noté. La plupart des gens ont besoin d'un an pour retrouver leur niveau après avoir subi le genre d'opération que j'ai subi. C'était une chirurgie importante, très différente des autres que j'ai subies par le passé.
« Je suis encore en mode "retour au jeu". Le personnel ici, les entraîneurs, les dirigeants et les soigneurs, ils ont tous été très bons avec moi. Ils m'ont permis de revenir aussi rapidement. Évidemment, j'ai dans l'idée de vouloir jouer, et ils me permettent de jouer. »