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MONTRÉAL - Karl Alzner avoue qu'il a encaissé le coup très durement au cours des deux premières journées. Le vétéran défenseur ajoute qu'il n'avait absolument pas vu venir son retrait de la formation pour le match inaugural de la saison régulière des Canadiens de Montréal à Toronto, le 3 octobre.

Avec le temps et les matchs passés en veston-cravate sur les tribunes de presse, Alzner s'est résigné à accepter son sort.
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« Les deux premières journées ont été très difficiles. J'étais passablement démoralisé », a-t-il confié après avoir fait ses débuts cette saison dans la victoire de 3-2 du CH contre les Blues de St.Louis. « Par après, j'ai cessé de m'en faire. J'ai réalisé que plusieurs gars dans l'équipe ont déjà vécu bien pire que moi.
« C'était la première fois que ça m'arrivait, j'étais fâché, a-t-il continué. Quand vous analysez la situation avec du recul, vous réapprenez à apprécier la vie d'athlète. J'ai profité à plein de ma période d'inactivité. Je ne suis pas le premier à qui ça arrive. »
Ce qui a ajouté à sa frustration, c'est le fait que son retranchement a mis fin à une séquence personnelle de 622 rencontres disputées consécutivement.
« Quand j'y pense, je n'ai pas voulu faire carrière dans la LNH pour connaître une séquence semblable, a-t-il relativisé. Je n'avais jamais dit que c'était quelque chose sur laquelle je mettais l'accent. Les équipes savent que j'essaie d'être un joueur durable. J'ai joué malgré des blessures importantes comme un pouce cassé ou une main fracturée. »
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Alzner a souligné tout le soutien qu'il a reçu de ses coéquipiers et même d'anciens coéquipiers.
« Pas plus tard que mardi, Dennis Wideman m'a envoyé un message texte de réconfort, a-t-il raconté. Il me disait de ne pas m'en faire parce qu'il a été retranché de la formation des Flames de Calgary pendant 25 matchs d'affilée à sa dernière saison dans la LNH. Il m'a dit : 'tu peux le faire si je l'ai fait'. Ce sont de petites attentions comme celle-là qui vous redonne le sourire afin de mieux composer avec la situation. C'est chose du passé maintenant pour moi. »
Alzner se dit maintenant prêt à aider l'équipe comme bon on le voudra. Il veut être un bon coéquipier, un vétéran qui guide les jeunes. Il n'a pas paru rouillé à sa première sortie, terminant le match avec 17:23 minutes de temps d'utilisation et une fiche en défense de plus-1.
« J'étais nerveux parce que comme l'équipe va très bien vous ne voulez pas gaffer. Vous voulez faire en sorte que les succès se poursuivent et que l'atmosphère demeure positive. J'avais des papillons dans le ventre au début, mais c'est vite rentré dans l'ordre. Il y a de la rouille dans mon jeu, je travaille là-dessus. »
L'entraîneur Claude Julien lui a attribué une bonne note.
« Karl a bien joué. Il a patienté longtemps avant d'avoir sa chance. Personne n'a jamais dit que Karl Alzner avait connu un mauvais camp. Ce qui est arrivé, c'est que nous jugions que les six défenseurs que nous avons choisis avaient connu un meilleur camp que lui et qu'ils méritaient d'être les six défenseurs de confiance. »
Alzner a été inséré dans la formation à la place du jeune Victor Mete qui soigne une blessure mineure.
« Nous ne dirons rien de plus que Victor est amoché et qu'on a décidé de lui accorder un répit. Il aurait pu jouer si nous n'avions pas eu de remplaçant. »
Du calme S.V.P.
Les Canadiens connaissent un début de saison inespéré, avec une récolte de neuf points sur une possibilité de 12. Julien voit à ce que personne dans l'entourage de l'équipe n'ait la grosse tête.
« Je ne suis pas fier de rien parce que ce ne sont que six matchs, n'est-ce pas? », a-t-il réagi quand on lui a demandé à quel point il est fier de ses troupiers. « Je suis très satisfait de la façon que les choses se déroulent, mais il n'y a pas lieu de s'enflammer. Il reste beaucoup à accomplir. Je suis content de notre début de saison et ça me rend fier, mais ça s'arrête là.
« Nous faisons plusieurs bonnes choses et ça va bien, mais je préfère demeurer modeste parce que tout peut changer rapidement : la chance peut tourner, le facteur blessure ou différentes choses. Nous profitons d'une situation favorable, il nous faut continuer. Comme je le disais en début de semaine, c'était important de commencer la saison sur un sprint, ce que nous faisons. Mais à mesure que la saison progressera, ce sera alors un marathon marqué de hauts et de bas. »