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SAN JOSE - Evander Kane semble détendu. Dimanche, alors que le soleil plombe sur San Jose, le vestiaire des Sharks est pratiquement vide après l'entraînement matinal de l'équipe, mis à part deux coéquipiers qui s'affrontent dans un match de tennis de table. Puis soudainement, la balle quitte la table pour se diriger vers Kane, qui la renvoie d'un mouvement de la main, et ce, avec une fluidité déroutante. Tout semble trop facile.
Ce n'est pas le type d'attitude dont on croit pouvoir s'attendre de la part de Kane, l'attaquant qui a eu maille à partir avec plusieurs personnes au cours de ses passages à Winnipeg et Buffalo durant ses neuf saisons dans la LNH. Mais les deux dernières semaines depuis son arrivée avec les Sharks semblent l'avoir rendu moins tendu, plus calme dans ce nouvel environnement qu'il apprivoise rapidement.
« J'adore ça ici jusqu'à présent, dit l'attaquant de 26 ans. Le directeur général Doug Wilson a été génial, tout comme les entraîneurs, qui ont été fantastiques. Pour la première fois, je peux réellement dire qu'il n'y a rien de négatif dans mon entourage. »

Kane n'en est qu'à ses premiers pas avec sa nouvelle équipe, rappelle-t-il lui-même, mais il dit avoir trouvé quelque chose au sein de l'organisation californienne qu'il n'avait pas été en mesure de trouver lors de ses deux premières saisons dans la ligue, quand les Jets de Winnipeg étaient les Trashers d'Atlanta. Il croyait alors que sa carrière dans la LNH allait être simple, sans anicroche et sans distractions.
Ce fut tout le contraire. Mais avec l'ambiance qui règne dans la région de la baie de San Francisco, ainsi que l'attitude des membres des Sharks, qui est tout sauf ennuyante, Kane semble avoir été en mesure de tourner la page, de bien s'intégrer et en est venu à croire qu'il pourrait enfin trouver cette plénitude qui lui a toujours échappé.
« Je suis ici depuis 10 jours et je me sens vraiment bien », souligne Kane qui a récolté six points (1 but, 5 aides) en sept matchs avec San Jose, ainsi que 46 points (21 buts, 25 aides) en 68 rencontres cette saison. « J'ai rapidement appris à connaître les gars, ce qui a beaucoup aidé. C'est un environnement dans lequel je ne me suis jamais retrouvé et j'en profite. »

« L'important ici, c'est de travailler fort et d'être concentré. C'est une culture gagnante, mais lorsqu'on se retrouve loin de la patinoire, c'est très décontracté. C'est un vestiaire accueillant et ça se voit dans les interactions entre les coéquipiers ainsi que les entraîneurs. C'est très différent, C'est sympathique, mais il y a une franchise, une honnêteté. C'est sincère et on s'en rend compte très rapidement. »
Pour obtenir Kane, Doug Wilson a accepté d'échanger, le 26 février, l'attaquant Daniel O'Regan ainsi que des choix conditionnels de première et quatrième ronde du repêchage de la LNH de 2019 aux Sabres de Buffalo. Mais la venue de Kane avait été discutée entre les joueurs des Sharks avant même que la transaction ne soit bouclée. Le directeur général avait consulté son groupe de leaders afin de savoir s'il croyait que l'ailier gauche pouvait bien s'intégrer au groupe malgré la réputation d'élément trouble qui le suivait.
Joe Thornton, l'ex-capitaine et voix forte dans le vestiaire des Sharks, n'a pas hésité.
Oui, a-t-il dit. Complète l'échange.
Thornton s'est par la suite offert pour aller accueillir Kane à l'aéroport. Il allait être en mesure de partager au nouveau venu la philosophie de l'équipe, un groupe de joueurs parmi les plus disparates de la LNH.
« Je ne lui ai pas demandé de faire ça, il s'est offert par lui-même », a indiqué Wilson. « Nous ne sommes pas une organisation où tout doit être parfait, mais tu es mieux d'être professionnel et d'être un bon coéquipier. Je pense qu'il [Kane] voulait venir ici. Et nous voulions qu'il vienne ici. Mais nous avons une manière de faire les choses, dans un groupe qui s'assure du bien d'autrui. C'est mon cas. »
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Ce nouvel environnement est possiblement ce que Kane apprécie le plus, ça et cette possibilité de participer aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour la première fois.
Kane n'a pas réussi à vivre cette expérience à Atlanta, pas plus qu'à Winnipeg et Buffalo. Ce moment est peut-être enfin arrivé, bien que les Sharks ne soient pas assurés de se qualifier dans une Association de l'Ouest, qui est des plus compétitives. Ils ont actuellement une avance d'un point sur les Kings de Los Angeles en deuxième place de la section Pacifique. Voilà en partie pourquoi Wilson a fait l'acquisition de Kane, afin d'ajouter de la vitesse et du mordant au trio complété par Joe Pavelski et Joonas Donskoi.
« C'est ce qui est le plus important pour moi », lance Kane, qui affrontera les Flames de Calgary vendredi soir (21 h HE; SNW, NBCSCA, NHL.TV). « C'est très serré dans l'Ouest en ce moment, mais j'aime me battre et c'est ce que je suis prêt à faire. »