Jonathan Drouin CHUM 2

MONTRÉAL - Sans même avoir donné son premier coup de patin dans l'uniforme de Canadiens de Montréal, l'attaquant Jonathan Drouin a déjà réussi son premier tour du chapeau.
Le Québécois de 22 ans s'est engagé, mardi, à verser la somme de 500 000$ sur une période de 10 ans à la Fondation du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) puis à aider à amasser 5 millions $ de diverses manières dans les prochaines années en devenant ambassadeur.

Tout cela, quelques mois seulement après qu'il eut été acquis du Lightning de Tampa Bay en retour de Mikhail Sergachev, paraphant au passage un contrat de six saisons et 33 millions $ avec le Tricolore.
L'association entre Drouin et la Fondation a été facilitée par l'ancien défenseur et directeur général des Canadiens, Serge Savard, mais le jeune joueur de centre du Tricolore n'a pas mis trop de temps à accepter ce qui lui était proposé.
« Je me souviens qu'à Tampa, Ryan Callahan allait souvent à l'hôpital et ça m'a touché, a expliqué le natif de Sainte-Agathe-des-Monts. Quand j'ai été échangé ici, j'ai dit à mon agent que je voulais faire un don, aider un hôpital ou les enfants malades. Quand ils m'ont appelé, ç'a été facile de dire oui. »
Mais au-delà de l'aspect financier de la chose, c'est surtout son temps et sa visibilité que Drouin offrira à la Fondation. Déjà, le nouvel ambassadeur prévoit organiser des tournois de golf, des matchs de hockey-balle et des séances de signatures d'autographes afin d'atteindre l'objectif de 5 millions $ qu'il s'est fixé.
« La chose la plus facile pour un athlète, c'est d'aller aux pratiques, jouer ses matchs, encaisser son chèque et retourner à la maison sans rien faire, a déclaré Savard. De vouloir redonner à la société qui t'en a donné beaucoup, dont les hôpitaux, dont ce magnifique édifice qui est parmi les plus beaux au monde, il ne faut jamais perdre ça de vue. »
La Fondation du CHUM soutient plus de 17 chaires de recherche, a permis l'achat d'équipements à la fine pointe de la technologie et a entre autres participé à l'octroi de plus de 220 bourses postdoctorales.
Par son implication, Drouin contribuera donc à assurer le bien-être des familles québécoises.
« Honnêtement, quand tu entres dans un hôpital et que tu vois un enfant qui est branché sur des machines, c'est touchant, a-t-il déclaré. Je suis privilégié de jouer au hockey, d'avoir cette chance, surtout de jouer pour les Canadiens.
« Ces jeunes n'ont pas cette chance-là alors que ce soit quelques heures par jour, moi ça me fait plaisir de venir ici aider les jeunes, mettre des sourires dans leur visage. Ça va être à moi de faire ça et je suis content de le faire. »
La manière Drouin
Bien évidemment, ce geste rappelle à plusieurs la généreuse contribution de 10 millions $ sur sept ans à la Fondation de l'Hôpital de Montréal pour enfants qu'avait annoncée P.K. Subban en 2015, à l'époque où il évoluait toujours pour les Canadiens.
Bien qu'il avoue avoir été inspiré en partie par le geste de l'ancien défenseur du Tricolore, Drouin a été bien clair sur ses intentions.
« Moi, je suis Jonathan Drouin alors je veux faire ça pour moi et pour les jeunes qu'il y a ici, a-t-il lancé. Je pense que ce P.K. a fait de son côté dans les dernières années, c'est gros et c'est une belle implication. C'est un honneur pour lui et pour l'hôpital. »
Cette attitude en dit beaucoup sur la personnalité du jeune homme, qui n'a pas mis de temps à s'établir comme le nouveau visage québécois de l'équipe.
Il s'agit évidemment d'un rôle qui vient avec des responsabilités, mais Drouin semble rapidement avoir compris l'ampleur de la tâche.
« Je suis un peu surpris qu'à son âge il comprenne déjà ce qui est important, a lancé le capitaine Max Pacioretty, qui était aux côtés de son nouvel acolyte pour cette annonce. C'est vraiment un privilège que de porter ce chandail et de redonner à la ville. Ce n'est pas une ville comme les autres.
« Quand tu redonnes à une ville comme Montréal et quand vous jouez pour les Canadiens, ça vient avec beaucoup de responsabilités. Il a compris ça dès le départ et peut-être que le fait d'avoir grandi dans la région a accéléré ce processus dans son cas, mais je suis certain qu'aujourd'hui est une journée très spéciale pour lui. »