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Joakim Kemell sait exactement ce qu'il peut offrir quand il est au sommet de son art.
« Personne ne peut m'arrêter. Je patine et je décoche des tirs. J'essaie de marquer chaque fois que je suis sur la glace », lance l'attaquant finlandais avec aplomb, malgré un anglais plus approximatif.

Le hic, c'est que le jeune homme n'a pas eu beaucoup d'occasions de démontrer de quel bois il se chauffait au cours de cette saison qu'il qualifie lui-même de « bizarre ». Il a pu le faire le temps de quelques semaines en début de saison, alors qu'il s'est hissé au sommet des marqueurs de la Liiga, la meilleure ligue professionnelle finlandaise.
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Après les 16 premiers matchs de sa carrière chez les pros avec JYP, il avait amassé 12 buts et six aides.
« Il a connu un début de saison sensationnel. C'est fou, il menait la Liiga à seulement 17 ans », a vanté le directeur européeen du Bureau central de dépistage de la LNH, Goran Stubb.
Puis, il a subi une blessure à une épaule - le résultat d'un dur contact - et la partie de plaisir s'est terminée abruptement. Il a été tenu à l'écart du jeu jusqu'au début du mois de décembre, alors qu'il voulait se préparer pour le Championnat mondial junior (CMJ). Mais il n'était pas encore tout à fait prêt.
« J'ai beaucoup aimé mon début de saison, a-t-il commenté en entrevue avec LNH.com. Mais ma blessure m'a ralenti et ç'a pris plus de temps que prévu pour guérir. Ça n'a pas bien été au CMJ parce que je n'étais pas encore complètement rétabli.
« Ç'a été difficile mentalement pour moi parce que je savais que j'étais sur une bonne lancée. À mon retour, je voulais reprendre là où j'avais laissé, mais ça ne s'est pas produit. Au moins, je me dis que j'ai appris de cette expérience-là et que je gérerai mieux ça si ça se reproduit. »
À son retour du tournoi, où il a disputé deux matchs avant l'annulation, il a passé un autre mois sur la liste des blessés avant de finalement pouvoir conclure la campagne au ralenti. Il a notamment été blanchi de la feuille de pointage lors de 11 de ses 12 premiers matchs à son retour.
S'il avait pu afficher le même niveau de jeu qu'en début de saison, il aurait probablement pu rivaliser encore davantage avec Juraj Slafkovsky, le seul joueur qui le précède sur la liste finale des patineurs internationaux du Bureau central de dépistage de la LNH.
« Kemell est plus un joueur de finesse que ne l'est Slafkovsky, mais il n'a pas peur du jeu robuste, a décrit Stubb. Il est très bon devant le filet, et il ne fait aucun doute qu'il sait comment marquer des buts. »
L'ailier droit de 5 pieds 11 pouces et 171 livres a finalement conclu le calendrier avec 15 buts et huit aides en 39 rencontres. Mais il n'a pas manqué sa dernière occasion de laisser une bonne impression en redevenant le joueur dominant qu'il est au Championnat du monde des moins de 18 ans.
Contre les meilleurs de son groupe d'âge, il a inscrit six buts et deux aides en cinq matchs pour aider la Finlande à décrocher la médaille de bronze.
« Il n'a jamais retrouvé le niveau de jeu qu'il avait en début de saison, mais on l'a un peu revu au Mondial des moins de 18 ans, a observé Stubb. Il a connu un très bon tournoi. Je lui souhaite de pouvoir jouer une saison complète l'an prochain parce que celle qui vient de passer en était une difficile. »
C'est surtout en raison de tout ce qu'il vient de traverser que le Finlandais de 18 ans n'a pas encore les yeux sur la LNH. Il sait qu'il doit rattraper le temps perdu.
« Jouer dans la LNH dès l'an prochain serait fantastique, a-t-il conclu. Je sais toutefois que ce serait mieux pour mon développement de jouer une autre saison en Finlande. »
\Avec la collaboration de Mike G. Morreale, journaliste NHL.com*