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Si l'annulation de la dernière saison de la Ligue de hockey de l'Ontario a eu des conséquences désastreuses sur la progression de la majorité des joueurs du circuit, Jacob Perreault, lui, en a plutôt profité. Surtout parce que l'attaquant s'est exilé dans les lointains confins de la Californie.

C'était loin d'être le plan, il y a quelques mois. À peine repêché au premier tour par les Ducks d'Anaheim, les règles en place faisaient en sorte qu'il devait revenir avec le Sting de Sarnia avant de penser amorcer sa carrière chez les professionnels.
Les tergiversations quant à la tenue de la campagne dans la OHL, et son éventuel passage à la trappe, lui ont cependant permis de brûler les étapes puisqu'il s'aligne avec le club-école des Ducks, les Gulls de San Diego, depuis le début de la saison de la Ligue américaine.
« Ç'a joué à mon avantage, a déclaré le 27e choix au total du dernier encan. Ç'a accéléré mon développement et je suis maintenant en avance de quelques années. Ç'a été spécial de jouer avec des pros aussi rapidement. Le jeu est beaucoup plus vite, mais ça m'aide beaucoup en vue de la prochaine étape.
« Beaucoup de gens disent que c'est trop jeune pour jouer dans la Ligue américaine, mais j'ai vu ça comme une belle opportunité. J'ai mis toutes les chances de mon côté et j'ai appris des autres. J'étais prêt pour ce défi. Maintenant, on me dit que j'ai gagné du temps et j'en suis bien content. »
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Perreault vient à peine de souffler ses 19 bougies que la prochaine étape, c'est déjà la LNH. Il a vécu l'expérience d'un premier camp d'entraînement avec les Ducks, en janvier, et compte bien se servir de la saison en cours comme d'un tremplin pour la suite des choses.
Il a jusqu'ici récolté 14 points, dont trois buts, en 22 matchs et s'est rapidement hissé sur les deux premiers trios des Gulls dans un rôle offensif. Disons que son adaptation a été moins longue que les négociations entre la OHL et le gouvernement de la province, qui n'ont finalement mené à rien.
« J'ai toujours été un joueur offensif, et je vais garder cet atout dans mon jeu, peu importe mon rôle, a expliqué celui qui a marqué 39 buts, l'an dernier. J'ai fait des pas de géant dans les dernières semaines pour gagner mon poste. Je sais que les rôles offensifs ne sont pas donnés, et je travaille fort pour demeurer là. »
À ce chapitre, il en doit une à son entraîneur Kevin Dineen, un ancien collègue de son père Yanic - l'ancien attaquant des Canadiens de Montréal - à l'époque où les deux occupaient des postes au sein de l'organigramme hockey des Blackhawks de Chicago.
« Je ne dirais pas que j'avais de la misère au début, mais j'étais un peu nerveux, a raconté Perreault. Je ne voulais pas trop faire d'erreurs et je tenais mon bâton un peu trop serré. Je me suis blessé et à mon retour, je me suis dit que j'allais m'impliquer offensivement comme je l'ai toujours fait. Ça s'est mis à bien aller.
« Kevin m'a beaucoup aidé, je suis content de l'avoir de mon côté. On a fait plusieurs séances vidéo pour améliorer mon jeu, et ils ont bien géré mon utilisation. Ils m'ont fait regarder des matchs des gradins pour me permettre de me reposer et d'avoir de bons entraînements en gymnase qui m'aideront à long terme. »
Colocataire prometteur
En plus de jouer des matchs et de s'approcher peu à peu de son but ultime, Perreault a le privilège de profiter des petits bonheurs de la vie en Californie. Le slogan de Sarnia a beau être « l'endroit où tu veux être », il y a fort à parier que le Québécois ne troquerait pas son ancienne vie avec sa nouvelle.
Depuis maintenant quatre mois, il partage une maison pas trop loin de la plage en compagnie du défenseur Axel Andersson et d'un certain Trevor Zegras. Oui, celui qui a remporté le titre du joueur le plus utile au dernier Championnat mondial junior et qui a récolté sept points en 17 matchs avec les Ducks, cette saison.
« Trevor est au sommet de ma liste des joueurs avec qui j'ai préféré jouer, a vanté Perreault. Il rend tout tellement facile. Tu peux juste lui donner la rondelle, et tu sais qu'il ne la perdra pas et qu'il va trouver un moyen de te trouver. Ça nous rend tous la vie plus facile.
« Il m'a surpris encore plus à l'extérieur de la patinoire. Plusieurs personnes croient qu'il est arrogant, mais il est à l'opposé de ça. Il est énergique et il essaie toujours de faire rire les autres et de les rendre heureux. C'est bon d'avoir un gars toujours énergique comme lui dans le vestiaire. »
Avec un peu de chance et surtout du talent, cette année remplie d'imprévus aura donné naissance à une longue amitié qui se poursuivra à Anaheim.