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Hendrix Lapierre n'est pas encore tout à fait descendu de son nuage.
Entre la surprise qu'il a créée au camp d'entraînement des Capitals de Washington, son premier match - et son premier but - dans la LNH et son éventuel renvoi dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), il s'est écoulé près de trois mois.

Trois mois remplis d'émotions fortes au cours desquels il s'est laissé emporté dans un tourbillon en appréciant chaque petite seconde. Trois mois de rêve qu'il doit savourer, certes, mais aussi mettre derrière lui le plus vite possible pour passer en deuxième vitesse avec le Titan d'Acadie-Bathurst.
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« Ç'a été vraiment intense, j'ai vécu beaucoup d'émotions - beaucoup de hauts, surtout », a déclaré l'attaquant de 19 ans, qui a disputé au total six rencontres avec les Capitals.
« J'étais dans le moment et je ne réalisais pas trop ce qui m'arrivait parce que c'était rendu mon quotidien. Ç'a été une expérience tellement positive et exceptionnelle. Je suis à Bathurst depuis presque deux semaines et j'essaie encore de revenir sur terre. Je dois me concentrer sur le Titan. »
De son propre aveu, ses quatre premiers matchs avec sa nouvelle équipe n'ont pas été à la hauteur. Le défi était quand même de taille puisqu'il n'avait passé que quelques semaines dans le giron du Titan avant de s'envoler vers Washington. Il est encore en mode adaptation.
Il doit s'habituer au niveau de jeu, à un nouveau système et à ses nouveaux coéquipiers. Tout ça, alors que l'équipe traverse des moments difficiles - fiche de 3-7-0 à ses 10 derniers matchs - dans une saison où les attentes de l'état-major sont très élevées. L'entraîneur Mario Durocher a d'ailleurs été congédié, jeudi.
« C'est un système vraiment différent de celui des Capitals, a fait valoir Lapierre. Je dois m'adapter à ça, mais je suis prêt à toute éventualité. Je regarde beaucoup de vidéos pour analyser les tendances de mes compagnons de trio. C'est différent, mais ça fait partie du travail d'un joueur de hockey. »
C'était loin d'être un secret; le Titan souhaitait que le séjour de Lapierre dans la LNH ne soit justement qu'un séjour. Son acquisition au cours de la saison morte avait envoyé un sérieux message quant aux intentions de l'organisation, et sa présence au sein de la formation change assurément la donne.
Le choix de première ronde des Capitals en 2020 a amassé huit buts et 31 points en 21 rencontres avec les Saguenéens de Chicoutimi, la saison dernière.
« Je ne me vois pas comme un sauveur », a prévenu celui qui en est à sa quatrième saison dans la LHJMQ. « Nous avons une très bonne équipe et beaucoup de joueurs qui sont capables de produire. J'essaie d'apporter une énergie positive et d'aider l'équipe en occupant un gros rôle et en jouant dans toutes les situations.
« J'ai encore beaucoup de choses à prouver dans cette ligue étant donné que je n'ai jamais joué de saison complète avec les Sags. Je veux vivre l'expérience de disputer beaucoup de matchs et de sentir que je fais partie du portrait de l'équipe. »
Deuxième chance
Ironiquement, le patineur natif de Gatineau pourrait devoir s'absenter sous peu pour participer au Championnat mondial junior. C'est du moins l'objectif qu'il a placé au sommet de sa liste et qu'il n'a pas manqué de mentionner à plusieurs reprises pendant l'entretien.
La percée qu'il a effectuée dans la grande ligue en début de saison lui permettra de se présenter au camp en pleine confiance. S'il a convaincu les dirigeants des Capitals, il peut refaire le coup avec ceux d'Équipe Canada junior.
« Je n'arriverai pas là-bas avec une longueur d'avance ou avec un statut différent, a-t-il dit. Je suis maintenant dans le junior comme tout le monde, et c'est à moi de faire ma place. Il n'y a rien d'acquis. Ce ne sera pas une promenade dans le parc. […] Je vais arriver avec la même mentalité qu'au camp des Capitals. »
Ce bagage d'expérience nouvellement acquis sera loin d'être un élément négligeable pour Lapierre. Surtout qu'il voulait trouver un moyen de mieux se faire justice, après un camp de sélection qu'il a jugé décevant à sa première tentative, en décembre dernier.
« Je me suis mis trop de pression, a-t-il conclu. J'étais stressé et je me posais trop de questions chaque fois que j'avais la rondelle. Mon rôle, c'est de la transporter, de faire des jeux et d'être créatif. Cette fois, je ne veux pas me mettre de pression. Je veux aider cette équipe dans n'importe quel rôle.
« Je me sens prêt pour ce défi, et je sais ce que je dois faire mieux que l'année dernière. »
CRÉDIT PHOTO : Titan d'Acadie-Bathurst/LHJMQ