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Même s'il n'a que 21 ans et qu'il ne dispute que sa deuxième saison dans la LNH, le défenseur des Stars de Dallas Miro Heiskanen est déjà comparé à certains membres du Temple de la renommée du hockey.
Et ce sont ces mêmes membres du Temple qui y vont de ces comparaisons.

« Sa vitesse me fait penser à celle de Paul Coffey », a noté le septuple gagnant du trophée Norris Nicklas Lidstrom, en faisant référence à un arrière qui a remporté ce même trophée à trois reprises. « Les deux peuvent battre leur adversaire grâce à leur vitesse pure. Coffey était tellement rapide qu'il n'avait même pas à dribler avec la rondelle pour déjouer un défenseur. Heiskanen possède le même coup de patin, qui semble ne demander aucun effort. »
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Heiskanen a été un véritable pilier pour les Stars au cours de leur parcours jusqu'en Finale de la Coupe Stanley, où ils vont affronter le Lightning de Tampa Bay.
Il a amassé 22 points (cinq buts, 17 passes) en 21 matchs, ce qui inclut 21 points en 16 parties avant d'être limité à une mention d'aide au cours des cinq matchs de Dallas contre les Golden Knights de Vegas en finale de l'Association de l'Ouest.
Il est l'un des huit défenseurs seulement dans l'histoire de la LNH à avoir obtenu 21 points en 16 matchs ou moins en une seule édition des séries éliminatoires. Les sept autres ont été admis au Temple de la renommée et ont remporté le trophée Norris.
Il s'agit de Coffey (12 matchs en 1985), Bobby Orr (13 matchs en 1972), Brian Leetch (15 matchs en 1994), Raymond Bourque (15 matchs en 1991), Al MacInnis (15 matchs en 1989), Denis Potvin (15 matchs en 1981) et Larry Robinson (15 matchs en 1978).
Leetch, qui a remporté le trophée Conn Smythe à titre de joueur par excellence des séries éliminatoires de la Coupe Stanley avec les Rangers de New York en 1994, explique se revoir beaucoup en Heiskanen.
« La manière dont il voit la totalité de la glace et qu'il contrôle le rythme du match, a expliqué Leetch. Il me rappelle la manière dont je jouais. »
L'une des forces de chacun des membres du Temple de la renommée déjà mentionnés jusqu'ici était leur coup de patin, ce qui représente le meilleur atout de Heiskanen.
Teppo Numminen, un Finlandais qui a disputé 1372 matchs en 15 saisons dans la LNH, a comparé le coup de patin de Heiskanen à celui de Scott Niedermayer, qui est considéré comme l'un des meilleurs patineurs de l'histoire parmi les défenseurs, et qui est lui aussi, évidemment, membre du Temple de la renommée et gagnant du trophée Norris.
« Il trouve l'espace sur la glace et ne semble jamais sous pression, peu importe la situation, parce qu'il est tellement rapide et fluide, et qu'il lit tellement bien le jeu », a précisé Numminen.
Heiskanen a raconté qu'il ne se souvient pas exactement à quel moment il s'est rendu compte que son coup de patin allait être sa principale force en tant que joueur de hockey, mais ça ne s'est pas produit récemment.
« J'étais assez jeune, a-t-il dit. J'ai toujours passé beaucoup de temps sur la glace, alors ça vient probablement de là. Quand j'étais plus jeune, je patinais toujours à l'extérieur pendant les mois d'hiver. Ça m'a beaucoup aidé. »
Heiskanen est encore jeune, du moins pour un défenseur de la LNH qui passe en moyenne près de 26 minutes par match sur la glace en séries éliminatoires.
Numminen a ajouté que la capacité de Heiskanen de jouer avec vitesse, mais aussi de faire preuve de patience est ce qui le distinguait des autres arrières de la LNH.
« Il comprend quand utiliser sa vitesse, et comment le faire, a précisé Numminen. Tout commence avec le coup de patin, puis c'est le sens du jeu qui fait de lui le joueur qu'il est. On entend souvent, surtout pour les jeunes défenseurs "Oh, c'est tout un joueur, il est capable de traverser la patinoire d'un bout à l'autre", mais quand on y prête attention, les joueurs qui ne comprennent pas bien le jeu ont toujours l'air pressés dans leurs mouvements, contrairement à lui. Ils sont peut-être les joueurs les plus rapides sur la glace, mais ils ne ralentissent jamais le jeu ou ils ne jouent pas de la bonne façon, ce qui fait qu'ils ne trouvent pas l'espace libre. Même si tu es un bon patineur et que tu possèdes beaucoup de vitesse, il est possible que tu ne fasses pas la bonne chose et que tu ne crées aucun espace si tu vas trop vite. C'est ce qui me plaît le plus à propos du jeu de Miro, il ne semble jamais précipiter ses gestes. »
Le sens du jeu de Heiskanen a été évident dès son arrivée à Dallas à l'âge de 19 ans après avoir disputé une dernière campagne en Finlande, au cours de laquelle il a participé au Championnat mondial junior 2018 de la FIHG, aux Jeux olympiques de PyeongChang et au Championnat du monde 2018 de la FIHG.
« C'est comme s'il possédait une intelligence artificielle, ou qu'il était un robot, avec la manière dont il absorbe l'information », a déclaré le commentateur des Stars Darryl Reaugh au balado de la LNH @TheRink. « Je me souviens de ce que les entraîneurs disaient au cours de sa saison recrue, lorsqu'il revenait au banc après ses premières présences dans la Ligue. C'est Rick Bowness qui s'occupait de la défensive, et il expliquait que quand il lui prodiguait des conseils, il avait le sentiment que le jeune avait déjà assimilé ce qu'il disait au moment même où les mots sortaient de sa bouche. Il avait aussi le sentiment de ne jamais le voir commettre la même erreur à nouveau. Il est un joueur très spécial. »

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À un point tel que Bowness, qui est maintenant entraîneur-chef des Stars, ne veut pas entrer dans le jeu des comparaisons en ce qui concerne Heiskanen parce que ça ne serait pas juste.
« Il est difficile de trouver des comparaisons pour les joueurs d'élite dans notre ligue, a affirmé Bowness. Miro est un joueur à part, avec son propre style. Il est un joueur d'élite à un très jeune âge, mais effectuer une comparaison serait difficile en raison de la manière dont il joue. Il est tellement fiable. Il n'est pas le plus physique, mais on ne le voit pas souvent se faire battre. Son potentiel offensif est incroyable en raison de son coup de patin, de son calme et de ses aptitudes avec la rondelle. J'aurais vraiment de la difficulté à le comparer à qui que ce soit. »
Le temps de glace de Heiskanen reflète le sentiment de son entraîneur.
Il passe en moyenne 25:43 par match sur la glace depuis le début des séries, un sommet chez les Stars - 21:05 à forces égales, 2:25 en avantage numérique et 2:13 en infériorité numérique. Il a aussi été le meneur de son équipe en saison régulière avec une moyenne de 23:46 par rencontre - 19:24 à égalité numérique, 2:17 sur le jeu de puissance et 2:04 à court d'un homme.
« Et il a toujours été opposé aux meilleurs trios adverses et aux premières vagues du jeu de puissance », a souligné Bowness.
Cette charge de travail semble lui donner de l'énergie.
« J'aime qu'on m'emploie à toutes les sauces, a assuré Heiskanen. Je tente d'aider l'équipe du mieux possible. J'adore jouer au hockey, alors je suis content de sauter sur la glace, de m'amuser, de travailler fort et de faire de mon mieux. C'est tout. J'adore être sur la glace. »
Numminen a ajouté que ce temps de glace était le reflet de la compréhension de Heiskanen du travail qu'il doit faire.
« La défensive passe en premier, a-t-il précisé. Les gens disent qu'une bonne défensive génère de l'attaque, mais une bonne défensive donne surtout plus de temps de glace. »
« Je n'ai jamais dirigé un joueur de son âge capable de faire tout ce qu'il fait », a renchéri Bowness.
Heiskanen a encore la chance d'en faire plus en Finale de la Coupe Stanley, comme devenir le plus jeune joueur à remporter le trophée Conn Smythe depuis que Patrick Roy l'a gagné à 20 ans avec les Canadiens de Montréal en 1986.
Le trophée Norris devrait aussi apparaître dans son avenir. Peut-être même le Temple de la renommée.
« Si nous voulons identifier un joueur qui en a fait le plus pour donner confiance à notre équipe, c'est lui, a affirmé l'ancien gardien des Stars Marty Turco au cours du balado @TheRink. Heiskanen est un joueur qui va marquer sa génération. Il ne devrait pas être exclu des finalistes du trophée Norris très souvent au cours des prochaines années. »