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La recette semble pourtant simple, mais elle n'est pas nécessairement facile à suivre; repêcher des jeunes talentueux, les développer dans une culture d'organisation gagnante et les laisser voler de leurs propres ailes dans la LNH lorsque le temps est venu.
Le Lightning de Tampa Bay l'a parfaitement compris et les résultats parlent d'eux-mêmes.

Au cours des six dernières saisons, le club-école de la formation (le Crunch de Syracuse et les Admirals de Norfolk) a participé à la finale de la Coupe Calder à trois occasions, dont au printemps dernier, et a triomphé une fois (2011-12) avec des joueurs qui font désormais partie du noyau du Lightning comme Tyler Johnson, Ondrej Palat et Alex Killorn.
Pendant la même période, le Lightning a atteint la Finale de la Coupe Stanley (2014-15) une fois et s'est incliné en finale de l'Association de l'Est l'année suivante.
« L'organisation a vraiment une mentalité de gagnants et c'est ce qui fait que son développement est aussi bon, a déclaré l'attaquant Yanni Gourde, qui vient de signer le premier contrat à un volet de sa carrière à l'âge de 25 ans.
« Ils développent des gagnants, ils veulent développer des personnes qui veulent gagner et qui sont prêtes à tout faire pour gagner et c'est ce qui explique leurs succès. »
En ce sens, l'arrivée de Benoit Groulx, l'entraîneur détenant le cinquième plus haut total de victoires dans l'histoire de la LHJMQ, à la barre du Crunch au début de la saison dernière n'est pas étrangère à cette culture d'équipe.
Après avoir mis la main sur la Coupe du Président à trois occasions et sur la médaille d'or au Championnat mondial junior, le Québécois a su mener sa troupe à la finale de la Coupe Calder à sa troisième saison dans la Ligue américaine - il a dirigé les Americans de Rochester de 2008 à 2010.
« Benoit, c'est un passionné qui ne vit que pour la victoire, a déclaré Gabriel Dumont, qui en était à sa première saison dans le giron du Lightning. Il veut que tu joues de la bonne façon. Si tu gagnes sans jouer de la bonne façon, il ne va pas se taper dans les mains. »
À l'image de ce que fait le Lightning avec ses joueurs, il n'est pas non plus exclu que le pilote de 49 ans obtienne un jour sa chance avec le grand club puisque l'entraîneur actuel Jon Cooper a lui aussi dirigé le club-école avant de faire le saut à Tampa.
Au mérite
Gourde et Dumont ont tous les deux obtenu la chance de se faire véritablement valoir dans la LNH cette saison après avoir passé respectivement cinq et six saisons dans la Ligue américaine.
Il s'agissait d'une saison cruciale pour Gourde, qui avait considéré l'option de poursuivre sa carrière en Europe avant de signer un contrat d'un an avec le Lightning en juillet dernier.
Le champion marqueur de la LHJMQ en 2011-12 a récolté 22 buts et 24 mentions d'aide en 55 matchs avec Syracuse avant de recevoir l'appel de Steve Yzerman alors que l'équipe était en pleine course aux séries.
« Je voulais jouer de la façon dont je jouais à Syracuse, a indiqué celui qui a amassé six buts et deux aides lors des 20 derniers matchs de la saison. Je voulais amener de l'énergie et de l'offensive comme avec le Crunch. C'est cette recette-là qui a fait que je me suis mis à produire. »
Dans un rôle plus défensif, Dumont a pour la première fois de sa carrière disputé plus de matchs dans la LNH que dans la Ligue américaine. En six saisons dans l'organisation des Canadiens de Montréal, le Québécois n'avait joué que 18 rencontres dans la LNH.
Il en a disputé 39 cette saison, récoltant deux buts et deux aides.
« C'est vraiment une organisation qui y va au mérite, il faut leur donner ça », a expliqué l'attaquant natif de Dégelis en faisant référence au rappel du défenseur Jean-Philippe Côté en 2014, près de huit ans après son rappel précédent.
« Il faut leur lever notre chapeau parce que ce n'est pas facile dans le hockey d'aujourd'hui de faire ça. »