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MONTRÉAL- Le Québécois Frédérick Gaudreau a beau avoir 25 ans, il a avoué qu'il se sentait comme un enfant lorsqu'il a sauté sur la patinoire du Centre Bell samedi pour affronter les Canadiens de Montréal. Il n'avait jamais eu la chance d'y mettre les patins.

« C'est spécial », a-t-il lancé avec le sourire après la rencontre de samedi. « Tout le monde sait qu'au Québec, les Canadiens, c'est gros. Je suis venu ici pour quelques matchs quand j'étais plus jeune et c'est un rêve de juste embarquer sur la patinoire. C'est la première fois que je le fais, et ça arrive alors que je suis dans la Ligue nationale. C'est spécial et émotif. »
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À sa cinquième saison chez les professionnels, Gaudreau semble s'être déniché un poste pour de bon avec les Predators de Nashville. Il a disputé 34 des 43 matchs de l'équipe et a amassé trois buts. Après avoir fait fureur avec Nashville lors des séries éliminatoires 2017 - il avait inscrit trois buts en huit rencontres après avoir été rappelé de la Ligue américaine - Gaudreau n'a disputé que 20 rencontres avec le grand club la saison dernière, passant plutôt 54 parties avec le club-école de Milwaukee, où il a amassé 43 points.
Gaudreau n'avait donc pas eu la chance d'être de la partie quand les Predators se sont pointés à Montréal le 10 février. Il était plutôt à Milwaukee et faisait face au Rampage de San Antonio.
Mais le Québécois n'avait peut-être pas eu la chance de traverser le tunnel menant à la glace du Centre Bell plus tôt dans sa carrière parce que les chances qu'il s'y retrouve semblaient extrêmement minces. Jamais repêché au hockey junior, le natif de Bromont jouait encore dans le calibre midget AAA à 17 ans lorsqu'il a été invité au camp d'entraînement des Cataractes de Shawinigan.
Ignoré au repêchage de la LNH, il a finalement terminé son stage junior avec une bague de la Coupe Memorial, mais surtout, avec 71 points à son année de 20 ans. Les Predators, par l'entremise de leur club-école, ont tenté leur chance en lui offrant un contrat et en lui faisant passer sa première saison entre Milwaukee et Cincinnati dans l'ECHL.

Deux ans plus tard, il marquait trois buts en Finale de la Coupe Stanley contre les Penguins de Pittsburgh.
C'est donc la tête remplie de souvenirs de son parcours des plus atypiques, et devant toute sa famille et de nombreux amis qui s'étaient déplacés pour le voir à l'œuvre, que l'attaquant a sauté sur la glace, samedi.
« C'était un peu comme la première fois que j'ai joué dans la LNH. J'avais tous les souvenirs qui me revenaient. C'était vraiment quelque chose de spécial. Le Centre Bell, c'est prestigieux, c'est gros. D'arriver à jouer ici… je manque de mots. »