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MONTRÉAL - Dans la fin de saison dénuée d'intérêt des Canadiens de Montréal, la grande intrigue était de voir si Brendan Gallagher atteindrait le plateau des 30 buts. L'increvable attaquant l'a fait avec éclat en y allant d'un doublé en présence de son père qui assistait à un premier match au Centre Bell cette saison, dans la victoire de 4-2 des Canadiens contre les Red Wings, lundi.
Il dispose de cinq rencontres encore afin de tenter de se rendre jusqu'à 40 buts, lui a-t-on lancé à la blague.

« Ça n'arrivera pas », a-t-il rétorqué avec le sourire.
Marquer 30 buts est déjà un très bel accomplissement en soi.
« C'est un bel accomplissement. Je suis heureux de l'avoir fait parce qu'on va cesser de parler de moi », a affirmé Gallagher qui n'apprécie pas de se retrouver sous les projecteurs pour des exploits personnels.
« J'en avais assez de subir les taquineries de "Chucky" (Galchenyuk) sur le sujet tous les jours », a-t-il ajouté en riant.
Pour Gallagher, aider le Tricolore à gagner des matchs revêt une plus grande importance.
« C'est une belle saison sur le plan personnel, mais pas pour l'équipe. Vous jouez pour gagner des matchs et ça laisse un goût acrimonieux en bouche quand ce n'est pas le cas », avait déclaré le farouche compétiteur, lundi matin.

En soirée, quand on lui a demandé à quel point son père serait fier de l'avoir vu obtenir son 30e but en saison régulière pour la première fois, il a répondu :
« Mon père est heureux de nous avoir vu gagner. Ça court dans la famille. Il n'y a rien d'agréable à voir une équipe perdante. »
Il a cultivé ce trait de personnalité en très bas âge.
« J'ai en horreur de perdre. Demandez à ma sœur. Enfant quand je jouais au hockey balle dans la rue avec des amis et que ça ne fonctionnait pas à mon goût, je ramassais la balle et je retournais à la maison », a-t-il raconté.
Gallagher est un des rares rayons de soleil dans le ciel gris des Canadiens cette saison. Après avoir été affecté par les blessures au cours des dernières saisons, il n'a réussi que 10 buts en 68 matchs la saison dernière.
Le hockeyeur natif d'Edmonton, âgé de 25 ans, s'est présenté au camp d'entraînement en ayant le couteau entre les dents et il connaît déjà sa plus fructueuse saison au chapitre des buts dans la LNH et des points (49 points).
« La saison dernière, j'ai eu de la difficulté à marquer des buts, a-t-il fait remarquer. Ce n'était pas que j'avais perdu confiance en mes aptitudes. J'étais incapable de déjouer les gardiens, la rondelle ne voulait pas rentrer. Cette saison, tout ce que je touche rentre dans le but, la chance me favorise.
« Je comprends que ça puisse aller d'un bord comme de l'autre, a-t-il continué. C'est la raison pour laquelle je ne juge jamais mes performances en termes de buts et de points. J'essaie d'être un joueur constant qui peut apporter une contribution à l'attaque. »
Pour l'entraîneur Claude Julien, la chance n'a rien à voir dans les succès de Gallagher.
« Ce qui lui a été le plus nuisible au cours des dernières saisons, ce sont les blessures, a-t-il relevé, avant le match. Il est en santé cette saison et il démontre ce qu'il peut faire. Un gars qui fonce vers le but et qui ne craint pas de rester alentour va toujours marquer des buts dans la Ligue nationale de hockey. Tant qu'il va continuer, il connaîtra du succès. Ce n'est pas une saison chanceuse, au contraire. Il démontre ce qu'il peut apporter à l'équipe. »
Julien a relevé que Gallagher se montre plus futé près des gardiens en évitant d'entrer en contact avec eux. Auparavant, il lui arrivait de priver l'équipe de buts parce qu'il se montrait trop insistant près du but.
Il en a rajouté en soirée :
« On doit lui accorder beaucoup de mérite pour la façon qu'il s'est comporté cette saison. Les 30 buts marqués, c'est mérité. Quand tu réalises les obstacles qu'il a surmontés ces dernières années avec les blessures, d'être capable de revenir et de marquer des buts comme il l'a fait, mais également de jouer comme il le fait, c'est impressionnant. Tout le mérite lui revient. »
Gallagher ne verse jamais dans la demi-mesure. Il se défonce tout le temps, continuellement. Encore lundi, on l'a vu bloquer un tir des Red Wings avec 20 secondes à écouler au troisième vingt.
« C'est la seule façon de jouer qu'il connaît, a réagi Julien. Avec des joueurs comme lui, tu peux aller loin.
« Tant sur la patinoire qu'à l'extérieur, il a la bonne attitude, la bonne approche. Il se soucie du bien de l'équipe. Ce n'est pas seulement ce que vous voyez sur la patinoire, mais aussi ce que vous ne voyez pas dans l'entourage. »