Galchenyuk-Radulov

MONTRÉAL -Alex Galchenyuk discourait au sujet des qualités d'Alexander Radulov depuis quelques questions déjà dans le vestiaire des Canadiens quand il a interrompu la discussion afin de s'adresser à son coéquipier, qui se trouvait non loin de lui.
« Tu me dois une bouffe au resto parce que ça fait 10 minutes que je dis de bonnes choses à ton endroit », lui a-t-il lancé en s'esclaffant.

Radulov l'a trouvé bien bonne et on a compris, pour le repas gratuit au restaurant, que Galchenyuk ne doit pas compter là-dessus.
Au rythme où Radulov l'aide à amasser des points, c'est plutôt Galchenyuk qui devra emmener Radulov au restaurant à ses frais à la conclusion de la saison.
Avec 19 points (sept buts, 12 passes) en autant de rencontres cette saison, le jeune joueur de centre, qui écoule la dernière année de son contrat, éprouve beaucoup de plaisir à évoluer en compagnie du vétéran ailier russe, qui est sous contrat pour cette saison uniquement.
« Il est tellement créatif, l'a-t-il encensé. Quand vous lui remettez la rondelle, vous essayez sur-le-champ de vous démarquer parce que vous savez que la rondelle va vite vous revenir. Il est rapide, il fait tellement de bonnes choses. C'est agréable de jouer avec deux ailiers rapides. Alexander et Paul (Byron) me facilitent grandement la tâche. »
Le dynamique Radulov, qui a récolté ses 15e et 16e points en 17 matchs cette saison, a dit s'amuser comme un petit fou.
« Comment ne pas avoir de plaisir quand on joue au Centre Bell devant plus de 20 000 spectateurs », a lancé l'ancien joueur vedette des Remparts de Québec, visiblement rétabli du virus qui l'a mis K.-O. au retour de l'équipe de Chicago, dimanche dernier.
Radulov, qui a expliqué qu'il a dû se rendre à l'hôpital parce qu'il était mal en point, a dit qu'il ne se voit pas comme un rouage plus important qu'un autre dans l'équipe.
« Ce n'est pas que moi. C'est toute l'équipe, a-t-il répondu à la question. Carey Price a été encore très bon et la défense a fait du bon travail, surtout vers la fin en situation d'infériorité numérique. »
« Je te l'avais dit »
Les choses n'allaient pas au goût de Galchenyuk après la première période. Radulov lui a dit de ne pas s'en faire, qu'il lui ferait une passe pour qu'il marque un but.
Dès la 32e seconde d'action du deuxième vingt, Galchenyuk a fait mouche sur une magnifique passe de Radulov.
« Il est venu me voir par après pour me dire : "Hé, je te l'avais bien dit!" », a-t-il relaté.
« Ç'a été un jeu d'enfant pour moi. Je n'ai eu qu'à envoyer la rondelle dans le but complètement ouvert, a continué Galchenyuk. Il s'était attiré tous les regards des adversaires. »
Le facteur russe
La fougue de Radulov est contagieuse au sein de toute l'équipe, mais elle s'est particulièrement propagée chez ses compatriotes russes : les défenseurs Andrei Markov et Alexei Emelin.
Jusqu'à samedi, Markov dominait les défenseurs de la LNH avec 14 points (deux buts, 12 passes) à l'âge vénérable de 37 ans. Son coéquipier Shea Weber lui a ravi le titre en glanant une passe sur chacun des deux buts du Tricolore, samedi. Weber totalise 15 points (sept buts, huit passes).
Emelin, lui, est méconnaissable en compagnie de Weber. On le voit s'impliquer à l'attaque comme on l'a rarement vu le faire et tenter des jeux de finesse comme on ne l'avait jamais vu en faire.
Emelin a quatre points à son dossier et il montre un différentiel de plus-6. Alex Galchenyuk est plus-12 et Radulov plus-8.
Galchenyuk reconnaît qu'il doit même une fière chandelle à Radulov pour l'amélioration de son rendement en défense.
On connaissait les talents de passeur de Radulov et ses aptitudes à l'attaque. On ne lui soupçonnait pas une implication semblable dans son territoire.
« Il est très fiable dans sa zone et "Chucky" en bénéficie », a argué l'entraîneur Michel Therrien.