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COLOGNE, Allemagne -Jon Cooper vient de compléter sa quatrième saison complète à la barre du Lightning de Tampa Bay. Il est passé par toute la gamme des émotions, passant notamment d'équipe éliminée en quatre matchs en première ronde des séries éliminatoires une année, à finaliste de la Coupe Stanley l'année suivante.
Il a aussi eu l'occasion d'agir comme entraîneur adjoint pour Équipe Amérique du Nord à la Coupe du monde 2016 en septembre dernier, une formation remplie de talent qui a fait tourner bien des têtes et donné du fil à retordre aux plus puissantes nations.

Mais rien ne se compare à ce qu'il vient de vivre avec Équipe Canada, qui a marqué quatre buts en troisième période samedi au Championnat du monde 2017 de la FIHG pour vaincre les Russes 4-2 et garantir sa place en grande finale pour une troisième année de suite. Les Canadiens affrontera la Suède en finale, cette dernière ayant vaincu son grand rival de la Finlande 4-1 dans l'autre demi-finale.
« J'ai été extrêmement chanceux comme entraîneur d'avoir pu diriger dans la Ligue nationale et dans une Finale de la Coupe Stanley, mais ce match est probablement un des matchs de hockey les plus extraordinaires auxquels j'ai participé, a-t-il déclaré. Peu importe l'issue de la rencontre, nous avons vu à l'œuvre deux très bonnes équipes de hockey. »
Le Canada a amorcé le troisième tiers en retard 0-2, mais sur le jeu de puissance puisqu'en toute fin de deuxième, le capitaine russe Anton Belov a été pris en défaut pour coup de bâton. En 1:30 d'avantage numérique pour terminer la période, la troupe de Cooper n'a pas été en mesure de déjouer le gardien Andrei Vasilevskiy, mais ce n'était que partie remise.
Avec seulement 17 secondes d'écoulées au troisième tiers et avant la fin de son jeu de puissance, le Canada a réduit l'écart à 2-1 grâce à une belle manœuvre de Mark Scheifele. L'attaquant des Jets de Winnipeg a redirigé le tir-passe de Nathan MacKinnon dans le filet des Russes et permis aux Canadiens de croire en leurs chances de venir de l'arrière dans ce match.
« C'était énorme. Pendant le deuxième entracte, on ne pensait qu'à une chose; trouver une étincelle. On avait besoin de quelque chose pour nous donner une poussée », a mentionné Ryan O'Reilly, auteur du troisième but du Canada qui s'est avéré être celui de la victoire. « Et après ce but en avantage numérique, on a senti qu'on n'avait plus ce poids sur les épaules et on a recommencé à jouer à notre façon. C'est drôle parce qu'on ne réfléchissait plus vraiment et on obtenait des bonds chanceux, comme sur mon but. »
Avec un peu moins de cinq minutes à faire au troisième engagement, MacKinnon a ramené tout le monde à la case départ en créant l'égalité 2-2 à 15:07. O'Reilly a assuré la victoire aux siens 1:51 plus tard, et Sean Couturier a enfoncé le dernier clou dans le cercueil des Russes en inscrivant le quatrième but du Canada dans un filet désert à 1:07 de la fin du match.
Le mot d'ordre dans le vestiaire entre la deuxième et la troisième période était de demeurer calme et d'avoir confiance en leurs moyens.
« On savait qu'on était capables de revenir, a dit Cooper. On jouait un peu sur les talons parce qu'on avait tellement de désavantages numériques à écouler. Mais en marquant ce but sur le jeu de puissance dans les premiers instants de la troisième, la tonne de pression qu'on avait sur les épaules a disparu et on a connu toute une période par la suite. »
Le Canada a été puni quatre fois au deuxième tiers, ce qui lui a donné du mal à trouver son rythme pendant la période. Mais malheureusement pour les Russes, leur pénalité en fin de deuxième et les trois punitions de suite qu'ils ont obtenues en troisième ont eu le même effet, et permis aux Canadiens de revenir dans le match.
« C'est drôle comment les choses peuvent se dérouler dans ce sport parfois, a ajouté Cooper. Deux excellentes attaques massives s'affrontaient. Je pense que ce qui est arrivé, c'est qu'on a reçu toutes les pénalités en deuxième période, ils ont marqué un but sur le jeu de puissance et ça nous a scié les jambes. Puis ils ont eu des punitions en troisième, et ça leur a scié les jambes. Mais les deux équipes ont très bien joué et c'est un de ces matchs qui aurait pu aller en prolongation, et qui aurait mérité de s'y rendre. Mais je suis très heureux que ça ne soit pas le cas. »
Le gardien canadien Calvin Pickard a réalisé 26 arrêts dans la victoire, lui qui n'a eu à faire face qu'à cinq tirs au troisième vingt.
Vasilevskiy a été magistral dans la défaite, repoussant 34 des 37 lancers qui ont été dirigés vers lui. Les Russes affronteront les perdants du duel Finlande-Suède dans le match pour la médaille de bronze dimanche.
La Russie semblait pourtant en bonne posture pour vaincre le Canada, du moins jusqu'au but de MacKinnon au troisième tiers, elle qui dominait le jeu jusqu'à ce moment-là.
Les Russes avaient ouvert la marque grâce à un but des ligues majeures, autant au sens figuré qu'au sens propre.
Après une magnifique entrée de zone de Dmitri Orlov, Nikita Kucherov du Lightning de Tampa Bay a remis la rondelle à Artemi Panarin des Blackhawks de Chicago, qui a repéré un Evgeny Kuznetsov laissé complètement seul à la gauche de Pickard. L'attaquant des Capitals de Washington n'a eu qu'à pousser la rondelle dans un filet ouvert pour faire 1-0 Russie à 12:16 de la deuxième période.
Alors que le Canada bourdonnait en zone offensive pour tenter de créer l'égalité, l'attaquant Wayne Simmonds a écopé d'une pénalité pour coup de bâton. La puissante attaque massive russe n'en demandait pas tant; moins de trois minutes après le but de Kuznetsov, Nikita Gusev a doublé l'avance des siens en complétant un tic-tac-toe amorcé par Panarin et Vadim Shipachyov des Golden Knights de Vegas sur le jeu de puissance.
Mais la punition de Belov en fin de deuxième a permis au Canada de renverser la vapeur et leur a ultimement été fatale.