McDavid-Domi-Canada

ST-PÉTERSBOURG, Russie -Alors que la Russie s'apprête à dérouler le tapis rouge aux 16 équipes venues des quatre coins du monde pour participer au Championnat du monde 2016 de la FIHG, on ne peut faire autrement que de se remémorer les meilleurs moments du hockey russe et soviétique sur la scène internationale au cours des années.

On n'a qu'à penser à la célèbre Série du siècle en 1972, opposant l'Union soviétique de l'époque au Canada, ou encore à la fameuse passe de Wayne Gretzky vers Mario Lemieux sur le but gagnant de la Coupe Canada 1987.

Mais ce ne sont pas exactement les deux premiers exemples que Connor McDavid, l'un des meilleurs joueurs de l'équipe canadienne actuelle, a évoqués lorsqu'il a rencontré les journalistes, jeudi, à la veille du premier match des Canadiens face aux États-Unis.

Et avec les McDavid, Taylor Hall, Max Domi et Matt Duchene qui seront les porte-étendards de ta formation, tu sais que ton équipe est jeune quand le plus beau souvenir des duels Canada-Russie de l'un de tes meilleurs joueurs est le but égalisateur de Jordan Eberle en toute fin de match contre les Russes lors des demi-finales du Championnat mondial junior 2009 de la FIHG.

Eberle a 25 ans.

Ce n'est là qu'un petit exemple illustrant la jeunesse de la formation canadienne, qui tentera de défendre son titre de championne du monde après avoir remporté l'or à Prague en République tchèque l'an dernier.

La moyenne d'âge d'Équipe Canada cette année est de 23,7 ans, comparativement à 25 ans en 2015. La formation actuelle compte seulement cinq joueurs parmi ses rangs étant âgés de 26 ans et plus, contre sept l'année passée.

« On s'en parlait [Corey] Perry et moi, c'est quand même assez drôle », a mentionné l'attaquant québécois Derick Brassard, considéré comme un des vétérans de l'équipe à 28 ans. « Je suis né en 1987, Perry en [1985], mais les autres sont tellement jeunes. Ils ont du talent, de l'énergie, et ce que j'ai remarqué le plus, c'est leur passion. La manière dont ils travaillent pendant les pratiques, après les pratiques… Quand je leur parle de la LNH, les gars sont vraiment passionnés et je pense que ça explique aussi pourquoi ce sont des joueurs aussi exceptionnels. »

Mais le Canada ne comptera pas que sur une équipe jeune; il pourra aussi se targuer d'en avoir une plutôt expérimentée.

Des 22 joueurs de la formation, 13 d'entre eux ont participé au moins une fois au Championnat mondial junior, tandis que Perry n'a pas gagné une, mais bien deux médailles d'or olympiques.

« Il y a plusieurs bonnes équipes et bons joueurs dans le tournoi, a dit McDavid. Nous n'avons peut-être pas les [Sidney] Crosby, [Claude] Giroux ou [Brent] Burns cette année, mais nous misons sur de très bons joueurs encore une fois. Je sais que notre équipe sera dangereuse. Si nous pouvons créer une bonne chimie, nous devrions faire un bon bout de chemin. »

Bill Peters, l'entraîneur-chef d'Équipe Canada, admet ne pas encore avoir établi de rôle précis pour chacun de ses trios. Mais pour lui, ça ne fait aucun doute; il ramènerait volontiers n'importe lequel de ses trios canadiens à Raleigh, où il dirige les Hurricanes de la Caroline.

« Il y a évidemment des choses que nous attendons de certains joueurs, mais nous allons les laisser jouer selon leurs forces, a déclaré Peters. Dans ce genre de tournoi, il y a toujours un héros obscur qui se démarque. Mais nos quatre trios peuvent marquer des buts. On s'attend donc à du jeu responsable et à de l'attaque de la part de tout le monde. »

« Ce que j'aime de notre équipe, c'est qu'on a un peu de tout, a ajouté Brassard. On a les gars vraiment bons devant le filet comme [Brendan] Gallagher et Perry, on a des gars capables de passer et des gars capables de marquer. [Boone] Jenner par exemple, c'est un gars qui est fatigant, toujours dans ta face, il a 30 buts cette année. Et en défense, on est jeunes et on bouge quand même assez bien. »

Peters n'a pas non plus pris de décision finale concernant ses gardiens de but, précisant que le personnel d'entraîneurs et le groupe de dirigeants allaient se rencontrer plus tard jeudi afin de choisir qui de Cam Talbot ou Calvin Pickard sera le gardien no 1.

« Nous allons avoir une rencontre d'équipe ce soir et [le directeur du développement des joueurs] Sean Burke aura certainement son mot à dire à ce sujet, a évoqué Peters. Nous allons en discuter au souper et il annoncera la nouvelle à celui qui sera élu gardien partant. »

Perry capitaine, Duchene et O'Reilly adjoints
Hockey Canada a annoncé, pendant la séance d'entraînement de jeudi midi, que Perry serait le capitaine de la formation, lui qui est le joueur le plus âgé à 30 ans. Matt Duchene et Ryan O'Reilly porteront quant à eux chacun un « A ».

D'après Peters, le choix du capitaine n'a pas été trop difficile à faire.

« On n'a qu'à penser à toutes ses réussites, a-t-il dit. Si l'on recule jusqu'à 2005, ça commence avec sa Coupe Memorial, [sa médaille d'or] au Championnat mondial junior, encore l'or aux Jeux olympiques de 2010 et 2014, sans oublier sa Coupe Stanley en 2007. C'est un vrai, il adore le hockey, il a toujours le sourire aux lèvres, il veut jouer. Ce sera excitant de l'avoir à la tête de ce groupe. »

Perry s'est quant à lui montré un peu plus modeste, mais sait qu'il devra surtout prêcher par l'exemple dans son rôle de leader.

« C'est clairement un honneur, mais j'ai de grosses pointures à chausser. Il y a eu plusieurs grands capitaines dans l'histoire du Canada, a-t-il mentionné. Je chercherai à agir de la bonne façon et à dire les bonnes choses dans le vestiaire. Mais en même temps, je devrai surtout montrer le chemin à suivre par mon intensité sur la patinoire. »