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MONTRÉAL - Dans le meilleur des mondes, Félix Bibeau aurait terminé son parcours junior en soulevant la Coupe du Président et la Coupe Memorial pour la deuxième fois en autant d'années.

Il n'aura pas eu l'occasion de boucler la boucle comme il l'aurait souhaité pour les raisons que l'on connaît, mais il quitte quand même la LHJMQ avec le sentiment du devoir accompli… et un contrat de deux ans avec les Sound Tigers de Bridgeport, le club-école des Islanders de New York, en poche.

Quand même pas mal pour un attaquant qui jouait encore dans le midget AAA à 16 ans, et qui a été repêché à sa troisième année d'admissibilité au repêchage de la LNH (178e au total en 2019) par le club de Lou Lamoriello.

« Pour un gars qui ne jouait pas dans la Ligue à 16 ans et qui a regardé beaucoup de matchs des estrades à 17 ans, je considère que c'est une belle progression et que je peux être fier de ma carrière junior », a-t-il lancé en entrevue avec LNH.com.

« J'ai eu le même parcours que Rafaël Harvey-Pinard (Canadiens). On a commencé en bas de l'échelle. On a dû faire nos preuves et personne ne nous a fait de cadeau. Il a fallu qu'on mérite tout ce qu'on a eu. C'était ça notre mentalité pendant quatre ans. J'ai gardé confiance en moi et j'y ai cru. C'est ça l'important. »

Comme la vie fait bien les choses, Harvey-Pinard vient lui aussi

avec le Tricolore. Il y a un an presque jour pour jour, les deux comparses guidaient les Huskies de Rouyn-Noranda jusqu'à la Coupe Memorial, à Halifax, et n'appartenaient encore à aucune équipe de la LNH.

Dire qu'ils auraient pu refaire le coup, cette fois avec les Saguenéens de Chicoutimi, dans des circonstances un peu plus normales. Ils peuvent malgré tout se contenter d'un beau prix de consolation.

« C'est sûr qu'on n'est pas du tout à la même place que l'année dernière à ce temps-ci de l'année », a fait valoir Bibeau, qui a amorcé la saison avec les Remparts de Québec avant de passer aux Saguenéens durant la période des Fêtes.

« Ç'a été décevant d'apprendre que tout ça s'arrêtait aussi tôt. Je sentais que j'étais sur la pente ascendante vers la fin de la saison et que j'allais atteindre mon plein potentiel en séries. C'est à ce moment que je gagne habituellement des points. »

Auteur de cinq buts et une aide en cinq matchs lors du dernier tournoi de la Coupe Memorial, le patineur de 21 ans ne ment pas quand il dit que c'est au printemps qu'il est à son meilleur. Qu'à cela ne tienne, il semble que les Islanders avaient pris des notes et qu'ils n'avaient pas besoin d'en voir bien plus pour se laisser charmer.

Sa façon de jouer et sa capacité d'adaptation, jumelées à sa récolte de 70 points, dont 29 buts, en 63 matchs auront convaincu l'organisation new-yorkaise de lui offrir sa chance. C'est tout ce que le natif de Mercier demandait, et c'est tout ce dont il a besoin. Il l'a prouvé par le passé.

« Quand la saison s'est terminée, j'ai discuté avec le directeur du développement des Islanders, Eric Cairns, et il m'a dit que mon tour viendrait, a expliqué Bibeau. Je ne pouvais plus me prouver et je n'avais rien à faire à part attendre de toute façon. C'est une opportunité que je voulais et ça va être à moi de la saisir. »

Des crochets partout

Comme il est un peu difficile de se projeter dans l'avenir et de savoir précisément ce qu'elle nous réserve par les temps qui courent, Bibeau a profité des derniers mois pour s'entraîner et guérir des petits bobos, certes, mais aussi pour mettre un point final à ce chapitre de sa carrière.

Son histoire de résilience et de détermination est bonne. Ses conquêtes de la Coupe du Président et de la Coupe Memorial sont impressionnantes. Il a cependant pris encore plus conscience que son parcours ne se limitait pas qu'à ce qui s'est passé sur la patinoire.

« Quand tu arrives dans le junior, tu as deux objectifs, a-t-il amorcé. Le premier, c'est de décrocher un contrat professionnel, et le deuxième c'est d'en sortir avec un diplôme d'études collégiales - c'est ce que j'ai terminé officiellement aujourd'hui (jeudi). C'était important pour moi de concilier les deux aspects.

« En plus de ça, j'en sors avec une Coupe Memorial, une Coupe du Président, des souvenirs incroyables et de nombreux amis. La LHJMQ, ce sont les plus belles années. J'ai tellement tripé, j'ai eu du fun au plus haut point partout où je suis allé. J'ai visité le Québec, je ne suis vraiment pas à plaindre.

« Je suis content d'avoir choisi la LHJMQ et d'y avoir performé. Ce sont des beaux souvenirs dont je vais me rappeler toute ma vie. »