Eric Perrin 1

À la fin de la saison 2014-15 du JYP de Jyväskylä, Éric Perrin s'est retrouvé à la croisée des chemins. Il avait 39 ans, un âge où plusieurs joueurs de hockey prennent leur retraite, et l'avenue logique pour lui aurait été d'accrocher ses patins à son tour.
Il n'y avait qu'un problème : il avait encore envie de jouer.

Après une association fructueuse de cinq années avec le JYP, Perrin était d'attaque pour un nouveau défi.
« Je n'aime pas trop les changements, mais je voulais continuer et j'avais besoin d'une nouvelle étincelle. […] Je voulais encore jouer, j'avais encore le goût de m'amuser et mon corps se sentait bien », a expliqué Perrin lors d'un entretien avec LNH.com.
C'est alors que le TPS de Turku, l'équipe la plus titrée de l'histoire de la Liiga, l'a approché.
Ce club légendaire venait de connaître quelques saisons difficiles et il cherchait à renverser la vapeur. Il a embauché l'ancien défenseur de la LNH Henrik Tallinder, l'ancien attaquant de la LNH Tomi Kallio ainsi que Perrin pour entourer ses jeunes espoirs.
« C'était le nouveau défi que je cherchais pour rester à un haut niveau », a-t-il révélé.
Le projet de reconstruction du TPS semble sur la bonne voie, car l'équipe a terminé au deuxième rang du classement la saison dernière et elle occupe présentement la troisième position. Perrin a été ennuyé par une blessure tôt dans la saison, mais il a renoué avec l'action récemment et il a amassé 12 points en 12 parties jusqu'à présent.
D'ailleurs, s'il garde le même rythme, au cours de la saison, il surpassera le Tchèque Otakar Janecky pour devenir le joueur étranger ayant récolté le plus de points en carrière dans la Liiga. Il est présentement à 12 points du meneur avec ses 467 points en 549 parties.
Un beau parcours avec le JYP
Perrin avait porté les couleurs du JYP en 2002-03 et c'est avec ce club qu'il est revenu en Finlande en 2010-11 et qu'il a remporté le championnat de la Liiga en 2011-12. C'est d'ailleurs dans cet uniforme qu'il a vécu ce qui représente son plus beau souvenir de son séjour dans ce pays jusqu'à présent.
« Dans le sixième match de la finale, j'ai compté le but en prolongation qui nous a fait gagner le championnat. […] Ça ne peut pas être mieux que ça », s'est remémoré Perrin.
Depuis son premier passage avec le JYP, le propriétaire était resté en contact avec lui et dès que l'occasion s'est présentée, Perrin n'a pas hésité à revenir à Jyväskylä. Puis, en 2012-13, il a été nommé capitaine de l'équipe, un honneur plutôt rare pour un joueur étranger.
« J'avais la confiance [du propriétaire] et il m'a assuré que je pourrais jouer à ma manière, sans pression et en m'amusant », a-t-il raconté.
Le public l'a vite adopté et grâce à sa riche expérience, la direction n'a pas hésité à lui donner le titre de capitaine, et ce, même si son finnois n'est pas parfait.
« Je le parle très mal, mais je le comprends très bien », a-t-il admis en riant.
Une après-carrière qui approche à grands pas
Le poids des années commence à se faire sentir, et Perrin sait très bien qu'il ne pourra pas continuer à jouer éternellement. À 42 ans, il fait encore la barbe aux jeunes en Finlande, mais il sait que la fin approche.
« Les enfants grandissent, […] alors il faut commencer à penser à passer à autre chose, à retourner à la maison et à commencer une nouvelle vie », a confié Perrin.
Il a déjà multiplié les appels de ce côté-ci de l'Atlantique afin d'explorer ses options pour demeurer dans l'univers du hockey. Il affirme que toute son expérience ferait de lui le candidat idéal pour venir en aide au développement des jeunes joueurs.
« J'ai appris beaucoup, j'en ai vu beaucoup et je pense que j'ai beaucoup de choses à enseigner, a-t-il déclaré. C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup. »
Avec une carrière aussi bien remplie, Éric Perrin est la preuve vivante que l'on peut continuer de jouer au hockey en s'amusant et en gagnant bien sa vie une fois que les portes de la LNH se sont refermées.
C'est d'ailleurs le message qu'il souhaite transmettre aux jeunes joueurs qui voient leur rêve de jouer dans la LNH leur échapper.
« Si tu as une passion pour le hockey, il y a beaucoup d'autres options [en dehors de la LNH]. J'ai toujours cru en moi, mais parfois, ça ne marchait pas avec certaines organisations, alors j'allais ailleurs. […] Tout le monde peut trouver sa place. Il y a tellement de beaux pays et de belles villes, on peut avoir une très belle vie en jouant en Europe », a-t-il conclu.