Pelletier - Foreurs - Lepage

MONTRÉAL - Jakob Pelletier a regardé le dernier Championnat mondial junior à la télévision en sachant pertinemment qu'il aurait pu être là, lui aussi, sur la glace en train de célébrer le retour du Canada sur la plus haute marche du podium.

Une commotion cérébrale subie quelques jours seulement avant le camp de sélection, l'an dernier, l'avait forcé à faire l'impasse sur sa première de deux chances de représenter le Canada au prestigieux tournoi. Il est maintenant de retour en pleine santé et n'a assurément pas l'intention de passer son tour une autre fois.
« Pendant la première semaine du camp, l'an dernier, ç'a été quand même dur, a reconnu l'espoir des Flames de Calgary. J'étais frustré et déçu, mais une fois que le tournoi a commencé, je suis devenu comme un partisan. Tout ça mis ensemble, ça fait en sorte que je suis ici en mission et que je suis affamé. »
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En fait, Pelletier n'a pas que cette mésaventure à son actif dans le giron de Hockey Canada.
À l'été 2018, il s'est fracturé le poignet pendant la ronde préliminaire de la Coupe Hlinka-Gretzky, et n'avait pu poursuivre l'aventure jusqu'en grande finale. Il avait tout de même enfilé son équipement pour recevoir sa médaille d'or et fêter le triomphe avec ses coéquipiers.
L'entraîneur-chef André Tourigny était le pilote de la formation des moins de 18 ans à l'époque. Il avait déjà entendu de bonnes choses à propos de l'attaquant québécois, mais il a été à même de constater ce qui composait réellement l'ADN de Pelletier.
« À cette époque, son anglais était assez rudimentaire, mais il arrivait dans le vestiaire et c'était lui qui divertissait les gars, a raconté Tourigny, qui dirigera cette fois Équipe Canada junior. Il faisait des discours et il n'avait aucune gêne. Tu pouvais sentir sa présence. Les gars l'aimaient, ils collaient autour.
« Même quand il s'est blessé, les gars lui demandaient d'annoncer la formation de départ dans le vestiaire. […] Tous les gens me disaient à quel point c'est un leader, un gagnant et à quel point il amène de l'énergie à une équipe. J'ai eu la chance d'en être témoin, et j'ai juste du bon à dire sur ce jeune-là. »
Plusieurs des joueurs qui ont pu assister aux discours enflammés de l'espoir des Flames de Calgary se retrouvent d'ailleurs à ce camp de sélection.
Les Kirby Dach, Dylan Cozens, Peyton Krebs, Samuel Poulin - pour ne nommer que ceux-là - le connaissent tous, et savent ce que le Québécois peut apporter dans un vestiaire. Ils sont aussi bien au courant de ce qu'il est en mesure de faire sur la patinoire.
Ils se retrouvent désormais en compétition, un aspect auquel ils sont un peu moins habitués.
« La plupart des gars qui sont ici ont déjà été mes coéquipiers, a expliqué le capitaine des Foreurs de Val-d'Or. Ça rend les choses un peu spéciales, mais une fois sur la glace, on essaie tous de faire notre place. C'est une grosse guerre et tout le monde a ses chances.
« Je suis un gars qui est bon dans les deux sens de la patinoire. Je sais que si je fais le club, ce sera probablement sur les trios de profondeur et je suis prêt à ça. Je suis aussi un leader et un gars qui est bon dans le vestiaire. Tout ça ensemble peut faire en sorte d'améliorer mes chances. »
En bonne compagnie
Pendant les premières journées du camp, Pelletier s'est retrouvé à l'aile droite d'un trio complété par Hendrix Lapierre et Cole Perfetti, deux complices qui ont dominé à la Coupe Hlinka-Gretzky, l'été dernier. Il est encore tôt, mais il est assez clair que Tourigny effectue ses premiers tests.
Le natif de Neufchâtel pourrait déjà gagner des points en connaissant du succès avec ces deux canons offensifs.
« Ç'a bien été dans les trois premiers entraînements, a fait valoir Pelletier. Je suis un joueur qui travaille fort et qui va chercher la rondelle. Perfetti est plus un franc-tireur tandis que Lapierre est un fabricant de jeu. Je pense qu'on forme un très bon trio. »
Un bon trio, certes, mais on a senti que l'entraîneur n'avait pas beaucoup de doutes quant à la capacité de Pelletier à s'adapter à n'importe quel coéquipier.
« Tous les gens qui le connaissent savent que c'est un gagnant et qu'il est capable de jouer sous pression, a vanté Tourigny. Il fait un peu de tout sur la glace. […] Si j'arrive à l'aréna et que je vois que je joue avec Jakob Pelletier, je sais que ça va être une bonne journée. C'est ce genre de joueur. »