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Mathieu Garon a disputé 12 saisons dans la LNH et signé 144 victoires en 341 matchs. Il a porté les couleurs des Canadiens de Montréal, des Kings de Los Angeles, des Oilers d'Edmonton, des Penguins de Pittsburgh, des Blue Jackets de Columbus et du Lightning de Tampa Bay. Mathieu a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com chaque semaine pour nous faire découvrir l'univers des gardiens de la LNH.

Le monde du hockey est reconnu pour ses nombreuses superstitions, et les gardiens sont souvent ceux qui apparaissent en tête de lice. Quand on y porte une attention particulière, il est souvent possible de déceler un grand nombre d'entre elles. Les joueurs aiment mieux parler de routines, mais la ligne est mince entre les deux.
La plupart de ces superstitions se manifestent en coulisses lors de la préparation le jour d'un match. Que ce soit porter les mêmes vêtements, prendre un chemin identique pour se rendre à l'aréna, mettre son patin gauche avant le droit ou frapper ses poteaux avec son bâton, ces superstitions ou routines ne doivent toutefois pas devenir trop extrêmes. De nombreux gardiens refusent de parler aux médias le jour d'un match, alors que d'autres, pire encore, ne parlent à personne.
J'ai côtoyé plusieurs gardiens durant ma carrière et je peux dire que nous avons tous des rituels qui se ressemblent. Certains poussent la note à l'extrême, mais en général, la raison pour laquelle on devient superstitieux et que l'on a besoin d'une routine est simplement pour nous apporter du confort et surtout de la confiance. On veut recréer une situation au cours de laquelle nous avons connu du succès par le passé. Répéter les mêmes gestes nous fait croire que nos performances seront identiques parce que l'on s'est préparé de la même manière.
Depuis toujours
Les gardiens ont toujours été considérés comme différents, voire même spéciaux dans certains cas.
Parmi les grands gardiens de l'histoire de la LNH, on se souvient tous de certaines superstitions que Patrick Roy avait durant les parties. À maintes reprises, on pouvait l'apercevoir discuter avec ses poteaux. Il n'était pas question pour lui de toucher les lignes bleues ainsi que la ligne rouge lorsqu'il devait se diriger au banc des joueurs ou débarquer de la patinoire. Il était devenu naturel pour lui de les enjamber, même lorsqu'il était distrait et discutait avec un coéquipier ou un arbitre.
Même Ken Dryden avait ses superstitions. Il devait toujours terminer la pratique ou la séance d'échauffement avec un arrêt. Je dois admettre n'avoir jamais côtoyé un gardien qui quittait la période d'échauffement après avoir accordé un but.
De nos jours
Un moment cocasse s'est produit durant le dernier Championnat mondial junior, lorsque le gardien auxiliaire suisse a découvert une superstition du gardien canadien Carter Hart. Ce dernier tient toujours à être le dernier à quitter la patinoire avant les entractes. Or, le Suisse a décidé de sauter sur la glace à la fin de la période et y est demeuré pendant près de cinq minutes malgré le fait que les resurfaceuses étaient actives. Le gardien Hart était incapable de quitter la glace et retraiter au vestiaire du fait de sa grande superstition.
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Marc-Andre Fleury a sans aucun doute une de mes superstitions préférées. Sa réaction après qu'un tir touche un poteau ou la barre transversale est très amusante. Il s'assure de les remercier dès qu'il le peut.
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N'allez pas croire qu'il y a simplement les gardiens qui agissent ainsi. Le monde du hockey est très superstitieux à tous les niveaux. On peut facilement devenir confus avec toutes les routines de chacun, quand un joueur doit donner un coup de bâton sur nos jambières avant de sauter sur la glace ou qu'un autre doit s'asseoir à un endroit précis durant la rencontre d'avant-match. D'autant plus que, généralement, de plus en plus de routines font leur apparition au fil de la saison.