C'est un peu la responsabilité d'une organisation d'assurer l'encadrement de ses jeunes joueurs par des vétérans. Ça fait en sorte que ce noyau de jeunes, qui vont devenir les vétérans quelques années plus tard, va avoir le bagage nécessaire afin de jouer le même rôle avec les futures recrues. Si on ne montre pas aux jeunes vedettes comment se comporter pour arriver à leurs fins, comment vont-ils y arriver?
Quand j'étais avec les Penguins de Pittsburgh en 2009, je peux vous garantir que sans l'arrivée de vétérans de la trempe de Bill Guerin, Chris Kunitz et Philippe Boucher, je ne suis pas certain que nous aurions remporté la Coupe Stanley cette année-là. Guerin en particulier m'avait impressionné. Son impact a été immédiat. Il a beaucoup aidé un joueur comme Sidney Crosby à comprendre et à gérer tous les petits éléments qui entourent la game. Gérer les petits bobos, gérer son énergie, comment interagir avec les arbitres. Ce sont des choses que Sid aurait comprises par lui-même, mais Guerin l'a aidé à progresser plus rapidement.
Il n'est jamais trop tard pour ajouter un tel vétéran à une équipe. En 2016, même si Crosby et compagnie étaient devenus des vétérans, l'arrivée d'un gars comme Matt Cullen avait été excessivement importante. Il avait été très rassembleur avec les jeunes, et avait joué un rôle clé pour nous.
Chemin plus long
Des organisations vont préférer donner le plein contrôle de l'équipe à leurs jeunes vedettes, mais on voit souvent qu'il s'agit d'une méthode qui demande plus de temps avant de porter ses fruits.
Il ne faudrait pas se surprendre de voir les Oilers d'Edmonton tenter d'ajouter un vétéran - taillé dans le même moule que Perry et Chara - pour épauler Connor McDavid et Leon Draisaitl d'ici la date limite de transactions. On parle ici de deux des meilleurs joueurs de toute la LNH, qui vont inévitablement finir par trouver la recette du succès, ce sont des joueurs trop intelligents pour ne pas le faire. Le processus pourrait être accéléré si on trouve les bons vétérans pour les guider.
Il est aussi possible de faire un parallèle avec ce qui se passe chez les Rangers de New York cette saison. L'an dernier, tout le monde louangeait la manière dont cette équipe avait réussi à se rebâtir. Ils avaient connu une saison qui avait dépassé les attentes, et on s'attendait à beaucoup de leur part cette année.
Des vétérans importants ont toutefois quitté l'organisation au cours de la saison morte, notamment Henrik Lundqvist et Marc Staal. L'équipe connaît un départ difficile, et la situation du défenseur Tony DeAngelo a semblé déranger, au point d'atteindre un point de non-retour.
Attention, je ne dis pas que rien ne se serait passé avec DeAngelo si Lundqvist et Staal étaient demeurés à New York. Il est toutefois important de comprendre l'importance du noyau de leaders quand vient le temps de gérer des situations comme celle-là. Chez les Rangers, on a décidé de régler le problème une bonne fois pour toutes et de retirer DeAngelo de l'entourage de l'équipe.
Reste à voir si on va le revoir dans la LNH, mais quand un défenseur de 25 ans seulement qui a récolté 53 points en 68 matchs la saison précédente n'est pas réclamé au ballottage, ça envoie un message assez fort.
\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com*