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LOS ANGELES -Marcel Dionne est habitué d'être seul de son camp lors des soirées hommages de la LNH. Quand il rencontre les légendes des Canadiens de Montréal, il ne peut s'empêcher de les taquiner en leur lançant qu'ils sortent en groupe parce qu'ils ont gagné la Coupe Stanley plusieurs fois.
Ce n'est pas le cas de Dionne qui n'a jamais eu la chance de faire inscrire son nom sur le prestigieux trophée.
Ça n'enlève rien à son mérite, lui qui a connu une illustre carrière de 18 saisons dans la LNH, au cours de laquelle il a amassé 1771 points.

« Les gens me disent souvent que c'est de valeur que je n'aie pas gagné la Coupe. Si seulement j'avais gagné la Coupe une fois, une seule fois, ç'aurait changé toute la perception à mon endroit. Moi je comptais des buts. J'étais bon là-dedans. Je n'ai pas eu la chance de faire partie d'équipes compétitives », a noté le joueur de centre natif de Drummondville qui a passé 12 saisons dans l'uniforme des Kings de Los Angeles.
« J'ai pu me mettre en évidence dans des tournois sur la scène internationale et j'ai bien apprécié. »
Gilbert Perreault est une autre légende qui n'a pas remporté la Coupe Stanley. Le Victoriavillois a admis que ça le chicote encore parfois.
« Mon plus beau souvenir dans la LNH a été notre participation en finale de la Coupe Stanley en 1975. Je n'ai pas pu y retourner par après. Ça manque à mon dossier parce que j'avais gagné partout où j'avais joué auparavant.
« J'y pensais ce soir, je ne suis pas le seul qui n'ait jamais gagné la Coupe. Il y en a plusieurs. Peter Stastny en est un autre. On pourrait faire un maudit bon club avec des joueurs qui n'ont pas gagné la Coupe. »
Dionne a fait remarquer qu'il est privilégié de faire partie du groupe des 100 meilleurs joueurs.
« Il y a 8000 joueurs qui ont joué dans la LNH, il y en a des bons qui ne font pas partie du groupe. Mon bon ami Michel Goulet m'a contacté la semaine dernière pour me dire qu'il venait à Los Angeles. Je l'ai donc félicité pour sa sélection dans les 100 grands joueurs. Il m'a répondu : 'Non je vais voir ma fille en Californie. J'étais le 102e sur la liste', m'a-t-il lancé à la blague. Il aurait pu être sur la liste. »
Vingt-quatre Québécois
Il y a autant de Québécois que de joueurs des Canadiens de Montréal au sein des 100 grands joueurs de l'histoire de la LNH, soit 24.
« C'est extraordinaire », s'est exclamé Mike Bossy, vendredi soir, à l'issue de la cérémonie qui a eu lieu à Los Angeles. C'est une grande journée pour le Québec de voir qu'il y a 24 Québécois parmi le groupe. Si vous faisiez la tournée des heureux élus, ils vous exprimeraient leur fierté d'être Québécois et de faire partie du groupe », a avancé le Montréalais Bossy, qui a été un rouage important de la dynastie des Islanders de New York au début des années 1980.
« C'est bien 24 Québécois, a réagi Dionne. Je disais à Yvan Cournoyer tantôt que ce serait un beau souvenir de prendre une photo de tous les Québécois ensemble. »
Lemieux, comme Lafleur
Le plus illustre est Mario Lemieux qui a totalisé 1723 points en seulement 915 matchs, en plus de remporter la Coupe Stanley deux fois. Lemieux a connu une saison de 199 points (85 buts) en 1988-89. Six fois champion marqueur de la LNH, il a remporté le titre de joueur par excellence à trois reprises, en plus d'être sacré joueur par excellence en séries éliminatoires au terme de chacune des deux conquêtes des Penguins de Pittsburgh.
« C'est vraiment un bel honneur d'être dans le groupe des 100 meilleurs de la LNH. La liste est impressionnante. De voir mon nom se retrouver en compagnie des Guy Lafleur, Jean Béliveau, Maurice et Henri Richard, tous des grands qui ont joué au Forum de Montréal, ça me rend très fier.
« Je l'ai souvent dit, mon héros était Guy Lafleur. J'ai grandi dans les années 1970 à Montréal quand les Canadiens avaient de grandes équipes et qu'ils gagnaient souvent la Coupe Stanley. J'essayais d'imiter Guy. »
Il s'est dit content de voir 24 Québécois avoir été honorés.
« Le hockey occupe une place importante au Québec. Nous rêvons tous de jouer dans la LNH. C'est le 'fun' de voir plusieurs Québécois dans le groupe. »
Lemieux a dit que la ligue avait bien fait de ne pas donner de rang aux 100 joueurs. Tous font partie du même groupe.
« C'était la bonne façon de faire. Les gens peuvent discuter à savoir qui est numéro un, deux ou trois. Pour nous, ce n'est pas important. »
Gardiens bien représentés
Quinze gardiens font partie des 100 immortels du Centenaire et Patrick Roy a affirmé que c'est une représentation adéquate.
« Oui je le crois, mais qui suis-je pour porter un jugement? », a ajouté l'ancien gardien qui a remporté la Coupe Stanley à quatre reprises. « D'autres auraient pu faire partie de la liste, mais c'est la même chose pour les attaquants et les défenseurs. Ceux qui ont été honorés sont des gardiens très particuliers. »
On a vu Roy renouer avec Joe Sakic, son ancien coéquipier chez l'Avalanche du Colorado. Roy et Sakic ont travaillé de façon étroite ensemble dans l'organisation de l'Avalanche pendant quelques saisons, avant que Roy ne quitte son poste d'entraîneur avant cette saison. S'il existe de l'animosité entre les deux, ça n'a pas paru vendredi.
« J'ai voulu décrocher pendant un an et je passe du bon temps en Floride, a réitéré Roy. Je serai de retour à Québec en avril. »
Quand un journaliste lui a demandé ce qu'il pensait de la déconfiture de l'Avalanche cette saison, il a répondu poliment: « Je ne suis pas ici pour parler de ça ».