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Les Penguins de Pittsburgh tenteront cette année de remporter un troisième championnat de la Coupe Stanley consécutif. Il s'agit là d'un exploit qui n'a pas été réalisé depuis le début des années 1980, alors que les Islanders de New York en avaient remporté quatre de suite (1980 à 1983).
Les dynasties étaient beaucoup plus fréquentes dans le hockey « d'antan ». S'il y en a un qui a bien connu cette époque, c'est Bryan Trottier. L'ancien joueur étoile des Islanders et membre du Temple de la renommée du hockey a fait partie de cette équipe légendaire qui comprenait les Mike Bossy, Denis Potvin et compagnie.

Selon Trottier, bien des choses ont changé au niveau de la patinoire depuis le temps. Les difficultés ne sont peut-être pas les mêmes, mais selon lui, gagner la Coupe Stanley pendant plusieurs saisons de suite est tout aussi difficile à accomplir aujourd'hui que ça l'était à l'époque.
« C'est difficile. C'est une chose qui n'a pas changé au fil des ans, que ce soit dans les années 1950, 1970, ou nos succès dans les années 1980. Cela reste très difficile à accomplir », déclare Trottier.
Même s'il y a bien des similitudes avec ses belles années, le Saskatchewanais d'origine reconnaît que les temps ont changé, et que la Ligue nationale s'est non seulement rajeunie, mais modernisée également.
« La vitesse du jeu a certainement changé, la technologie aussi, de même que les bâtons et la durée des présences sur la glace. Les joueurs sont sur la glace pour environ 30 secondes, alors qu'à mon époque, on restait là pour une minute et demie. On appelait ça une courte présence lorsqu'on passait seulement une minute sur la glace, » ajoute Trottier en riant.
« Ces gars-là jouent aujourd'hui à 100 miles à l'heure. Ils sont tellement prêts, non seulement physiquement, mais mentalement aussi. C'est impressionnant, quand on pense au rythme du jeu, la façon dont ils s'entraînent, leur nutrition. Ce sont des machines. »
Des saisons plus longues et un voyagement différent
Trottier a disputé 1279 matchs dans la LNH, marquant au passage 524 buts et récoltant 1425 points. Il figure au 16e rang de l'histoire de la ligue au chapitre des points. Il a six bagues de la Coupe Stanley en tant que joueur - avec les Islanders et avec les Penguins - et une en tant qu'entraîneur adjoint avec l'Avalanche du Colorado en 2001.
Il a donc eu l'occasion d'expérimenter l'ancienne Ligue nationale des années 1980 et la nouvelle Ligue nationale des années 2000. La plus grande différence selon lui, outre la vitesse et la façon de jouer? Le voyagement.
« Nous avions des horaires de voyage très différents à l'époque et je vous assure que nous aurions aimé voyager comme le font les joueurs d'aujourd'hui. Ils sont dans des vols nolisés presque tous les soirs, alors que nous c'était des vols commerciaux. Nous étions à l'aéroport deux ou trois heures avant les vols, c'était épuisant », raconte Trottier.
Si les saisons d'aujourd'hui nous semblent de plus en plus longues et qu'elles s'étirent jusqu'au mois de juin, Trottier s'empresse de nous rappeler que les camps d'entraînement étaient plus longs à l'époque et qu'il a lui aussi soulevé une Coupe Stanley au mois de juin.
« Nous avons remporté une Coupe Stanley dans les années 1990 avec les Penguins et nous étions la première ou la deuxième équipe à la remporter au mois de juin. Avec les Islanders, nous avons gagné la Coupe à la fin du mois de mai, donc ça se ressemblait. Nous avions aussi de longues années. Nous avions plus de matchs préparatoires, avec de longs camps d'entraînement et plusieurs matchs intraéquipes. »
Une chose n'a cependant pas changé : la passion.
« Personne ne se plaint. Tout cela fait partie du sport. Tu ne penses pas à la durée de la saison ou à tout le reste. Tu ne fais que jouer. »
La complexité du plafond salarial
Pour Trottier, les principaux défis d'un directeur général pour assembler une équipe championne, voire une dynastie, aujourd'hui, sont sans aucun doute le plafond salarial et le marché des joueurs autonomes. Les directeurs généraux doivent trouver de bons joueurs, qui acceptent de signer à rabais, pour le bien-être de l'équipe.
« Quand vous regardez Chicago et ce qu'ils essaient de faire avec leurs joueurs, c'est ça le vrai défi. Il s'agit de garder ce noyau de joueurs intact tout en composant avec les réalités du marché des joueurs autonomes », ajoute-t-il.
« C'est le plus gros obstacle, s'ils veulent garder ces gars-là ensemble, tout en respectant le plafond salarial et en satisfaisant les demandes salariales de tout le monde. C'est un énorme défi pour les directeurs généraux. »
Ce n'est pas évident, car un joueur se retrouve déchiré entre l'idée de faire partie d'une équipe championne et le besoin de penser à sa famille.
« Tout doit être pris en considération. Dieu merci, nous avons des parents pour nous donner de bons conseils et même des agents. Il n'en demeure pas moins que c'est très difficile à faire. Je ne crois pas une seconde ceux qui disent que c'est facile. On doit toujours peser les pour et les contre. »
Une chose est sûre, c'est que Trottier, aujourd'hui âgé de 61 ans, n'a plus à se casser la tête avec ce genre décision. Il profite pleinement de son statut de retraité et se prend un malin plaisir à participer aux différents événements organisés par la LNH pour les anciens joueurs - se remémorant ainsi de merveilleux souvenirs.