Seidl Family COH

William Douglas a joint NHL.com en mars. Aujourd'hui, il montre le profil de Sawyer et Simon Seidl, qui sont natifs de la République démocratique du Congo et qui ont été adoptés par une famille du Minnesota. Les deux jeunes hommes rêvent de jouer dans la LNH.

Ç'a pris quelque temps pour Sawyer et Simon à s'adapter aux hivers du Minnesota lorsque leurs parents adoptifs les ont ramenés d'un orphelinat en République démocratique du Congo il y a environ 10 ans.
« Le changement était brutal pour eux parce que c'est très chaud en Afrique et si froid ici, a dit la mère Molly Seidl à propos de ses garçons, qui étaient âgés de trois et cinq ans à l'époque. Il s'agissait d'un changement drastique - ils ne comprenaient pas qu'il fallait porter des manteaux et des bottes. Je devais leur rappeler tout le temps, sans quoi ils sortaient dehors pieds nus. Je devais les pourchasser à l'extérieur pour leur enfiler bottes et manteaux. »
Sawyer et Simon, maintenant adolescents, se sont bien adaptés aux hivers enneigés du Minnesota. Ils ont également eu la piqûre du hockey et ils aspirent à devenir les premiers joueurs en provenance du Congo, un pays d'Afrique centrale de plus de 86 millions d'habitants, à jouer dans la Ligue nationale.
« J'adore le hockey, a admis Simon, un défenseur de 13 ans. Si je travaille assez fort, je me dis que je pourrai peut-être atteindre les grosses ligues. »
Bobby Dustin, qui a entraîné les deux garçons dans l'Association de hockey de la région de Stillwater et qui était attaquant pour l'Université du Minnesota de 1992 à 1996, a dit qu'ils démontrent un potentiel énorme pouvant les mener loin. Selon Dustin, Sawyer et Simon ont régulièrement évolué pour les meilleures équipes en tant que joueurs de première année selon leur groupe d'âge.
Les deux ont participé à des tournois à travers le pays et de l'autre côté de l'océan; Simon a remporté plusieurs prix à titre de meilleur joueur.
« Je crois que chacun des deux a les capacités pour se rendre en division 1 [de la NCAA], et même plus loin possiblement, a mentionné Dustin. Pour son âge, Simon est loin devant les autres en raison de sa vitesse et de sa force physique. Même chose pour Sawyer, sa vitesse et sa force sont inhabituelles à cet âge. »
Les Seidl ont attiré l'attention du programme « Today » à NBC, qui a présenté les frères en octobre. Le défenseur des Devils du New Jersey, P.K. Subban, a écrit un tweet à propos de ce segment : « J'espère que je jouerai encore quand Sawyer et Simon se rendront au niveau supérieur! Molly et Steven Seidl… Le monde a besoin de plus de gens comme vous! »
« C'est très bon pour le hockey, une histoire géniale. Tout le monde regarde le programme ''Today'', et ils ont fait un excellent travail avec eux, a déclaré Subban après l'entraînement des Devils jeudi. On verra si on peut faire quelque chose avec eux, mais c'est vraiment une histoire fabuleuse. »
Attirer l'attention de leur idole, dont un autocollant géant est tapissé sur un mur de la maison des Seidl, a ravi les frères.
« C'était vraiment cool de voir quelqu'un que j'admire depuis que je suis tout jeune dire quelque chose de la sorte », a affirmé Sawyer, un attaquant de 15 ans.
Les Seidl ont avoué avoir aussi reçu de l'attention négative. Des insultes racistes ont souvent été lancées envers les garçons sur la glace. Des équipes adverses et des parents ont également accusé les deux jeunes joueurs de jouer dans un niveau d'âge plus bas, ce qui est faux nous dit Dustin.
« Ce qu'on entendait était que les jeunes n'étaient pas dans la bonne catégorie puisqu'ils étaient plus gros, plus rapides et plus forts, a expliqué Dustin. Il y a de jeunes blancs qui sont aussi gros, mais pas nécessairement aussi bons et rapides, et personne n'en fait de cas. Parce qu'ils sont noirs et très bons, ces dires sont rapportés. »
Steve Saidl dit qu'il ne s'assoit plus dans les gradins, car il est très dérangé par les propos dérogatoires des gens envers Simon (5 pieds 9 pouces, 160 livres) et Sawyer (5 pieds, 10 pouces, 150 livres) ou les questions à propos de leurs certificats de naissance. Les gens ne savent pas qu'il est leur père.
« Ça rabaisse leurs mérites, a mentionné le père, qui a initié ses garçons au hockey afin qu'ils dépensent leurs surplus d'énergie. Ça m'a ouvert les yeux d'avoir deux garçons de couleur qui jouent, pourrait-on dire, dans un sport de blancs. »
Les frères disent gérer les insultes raciales différemment. Simon affirme que ses adversaires l'insultent à propos de la couleur de sa peau la plupart du temps « quand nous gagnons, alors je m'en fous. »
« Je ris et je leur dis de regarder le tableau indicateur », a-t-il dit.
Quant à lui, Sawyer affirme qu'il ne peut pas utiliser cette approche.
« Qu'on gagne ou qu'on perde, je pense qu'ils n'ont simplement pas le droit d'utiliser ces mots, a-t-il expliqué. Lorsque je reçois des insultes raciales, je ne pourrais me soucier moins de me retrouver au banc des punitions. »
Les Seidl savent que ça peut devenir frustrant pour leurs garçons de devoir endurer des insultes désobligeantes et de se faire questionner par rapport à leurs âges, mais ce n'est pas assez pour les faire abandonner le hockey.
« J'aime beaucoup trop ce sport, a dit Sawyer. Entendre ce genre de propos ne m'arrêtera pas. Ça ne fait que me motiver à me rendre plus loin. »