Desharnais Pacioretty

NEW YORK -- David Desharnais commentait la perte de Chris Kreider pour les Rangers de New York, dimanche, en soulignant qu'il affectionne de jouer en compagnie d'ailiers rapides et imposants physiquement qui foncent vers le filet. L'occasion était trop belle. L'entretien a alors tourné autour de son ancien complice, Max Pacioretty, qui file un très mauvais coton chez les Canadiens de Montréal.
Desharnais sait dans quelle spirale négative est emportée actuellement le capitaine du Tricolore.
Pour lui, l'absence d'un joueur de centre de premier plan ainsi que les pertes du défenseur Andrei Markov et de l'ailier Alexander Radulov font que Pacioretty soit plongé dans ce que le principal intéressé qualifie lui-même de « ses moments les plus difficiles dans la LNH » -- un but dans ses 21 derniers matchs.

« Autant c'est dur pour un joueur de centre de jouer avec des moins bons ailiers », a commencé par dire Desharnais en pesant chacun de ses mots, dans le cadre de la Classique hivernale Bridgestone 2018. « Sans dire que les Canadiens n'ont pas de bons centres, il y a des gars qui se cherchent présentement, des ailiers qu'on utilise au centre, ça ne l'aide pas beaucoup.
« Max connaît du succès avec des gars capables de faire des jeux, a-t-il continué. Un défenseur de la trempe de Markov qui n'est plus là, c'est sûr que ça lui fait mal. Radulov, c'en est un autre.
« 'Phil' (Phillip Danault) est capable, mais en même temps on tente beaucoup d'expérimentations. C'est dur pour Max de produire au rythme qu'il le fait depuis plusieurs saisons, mais là ça le rattrape à cause des problèmes de l'équipe. Ce serait moins pire si l'équipe allait bien. »

David Desharnais à la Classique hivernale

Disant échanger avec lui sporadiquement et ne pas suivre suffisamment le CH pour poser un diagnostic précis, Desharnais a précisé qu'il connaît très bien Pacioretty pour savoir qu'il s'impose énormément de pression.
« On s'en met beaucoup sur les épaules quand on joue à Montréal. Trop même, je parle en connaissance de cause. C'est en jouant ailleurs qu'on le réalise. Max est le premier à vouloir performer et à aider l'équipe du mieux qu'il peut. Mais des fois la pression est écrasante. L'effet boule de neige, on s'en défait difficilement. »
Prenant à partie les partisans de l'équipe pour leur impatience, Desharnais a fait remarquer que pour plusieurs autres équipes la patience est de mise.
« Il y a plein de joueurs qui connaissent de mauvaises séquences, mais leur équipe les garde quand même. Prenez Dustin Brown avec les Kings de Los Angeles. Il a connu une mauvaise saison et on lui a retiré son titre de capitaine. On aurait pu s'en départir, mais on l'a gardé et il est revenu fort cette saison », a-t-il élaboré en prenant soin de préciser qu'il ne veut pas dire par là que le CH doive dépouiller Pacioretty de son titre de capitaine.
« À New York, Rick Nash a essuyé sa part de critiques au fil des années, mais il est encore avec les Rangers et il joue un rôle important, a-t-il ajouté. Le hockey est un sport d'équipe. Cibler un seul joueur pour les problèmes d'une équipe est injustifié. C'est la raison pour laquelle j'aime voir Sidney Crosby connaître des séquences difficiles. Ça montre que nous sommes tous des humains. Tous les problèmes des Canadiens ne sont certainement pas de la faute de Max. »

Aux partisans et observateurs qui évoquent déjà le départ de Pacioretty dans une transaction, Desharnais avait le message suivant.
« À Montréal, on panique trop souvent. Des fois ça fait en sorte qu'on se débarrasse de joueurs et qu'on le regrette après coup. »
Beaulieu en rajoute
Pacioretty a reçu le réconfort d'un autre ancien coéquipier, en marge de la Classique hivernale : le défenseur Nathan Beaulieu qui porte maintenant les couleurs des Sabres de Buffalo.
« Max est un joueur dominant, il va s'en sortir », a argué Beaulieu en disant suivre de près la saison de misère des Canadiens qu'il a comparée à celle des Sabres. « C'est un meneur qui prêche par l'exemple. Rappelez-vous combien de buts il a marqué au cours des cinq dernières saisons. Il a été un des plus productifs de la Ligue nationale. Il n'est pas le seul qui éprouve des problèmes, mais on parle moins des autres parce qu'ils ne sont pas capitaines de leur équipe. »
Beaulieu a dit avoir échangé par messages-textes avec Pacioretty pas plus tard que samedi.
« Max porte actuellement le poids du monde entier sur ses épaules. Je peux vous dire que personne ne s'en fait plus au sujet de Max Pacioretty que Max Pacioretty lui-même, il est comme ça. Mais je ne suis pas inquiet pour lui. Il n'a qu'à obtenir un but chanceux pour que ça débloque. »