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À l'approche du Repêchage 2020 de la LNH, alors que le Québécois Alexis Lafrenière devrait être sélectionné au tout premier rang, LNH.com vous offre à nouveau sa série d'articles écrits après avoir discuté avec plusieurs joueurs francophones qui ont été repêchés au premier rang au total. Ces joueurs ont offert des conseils à Lafrenière et sont revenus sur la journée de leur propre repêchage.
Aujourd'hui, Denis Potvin, premier choix au total en 1973.
Que redirait le Denis Potvin âgé de 66 ans à celui de presque 20 ans qui s'apprête à faire ses débuts dans la LNH, 46 ans après avoir été le tout premier choix de la séance de repêchage de la LNH en 1973?

« Il lui dirait ce qu'il s'est fait répéter pendant sa préparation pour son premier camp d'entraînement avec les Islanders de New York. C'est un seul mot, courage », répond Potvin, au cours d'un long entretien avec LNH.com.
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C'est le même mot qu'il dirait à Alexis Lafrenière, premier choix pressenti en vue de la séance de Repêchage 2020.
« Courage le jeune! »
Si ç'a fonctionné pour Denis Potvin, ancien défenseur vedette qui a connu une formidable carrière de 15 saisons dans la LNH et qui a été capitaine de la dynastie des Islanders, vainqueurs quatre fois de la Coupe Stanley, alors…
« Le mot courage m'a suivi pendant toute ma carrière », affirme-t-il.
Potvin raconte qu'il a été injecté dans son ADN par l'ancien militaire, maintenant décédé, qui a vu à la supervision de son entraînement au YMCA d'Ottawa, à l'été 1973.
« Il n'arrêtait pas de me dire "Courage Denis" pendant que je faisais des exercices spécifiques pour le hockey, courts et intenses, qu'il m'avait préparés. Il me faisait prendre des douches à l'eau froide par après en me répétant: "Courage Denis". C'était un entraînement de style militaire, mais je peux vous dire que je suis arrivé au camp des Islanders en grande forme! »
Potvin a dit avoir compris que le message qu'il voulait lui transmettre, c'est que peu importe ton statut, que tu sois Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Sidney Crosby ou Alex Ovechkin, c'est ultimement le courage qui dictera ton niveau de succès.
Le courage, par définition, c'est une force morale, le fait d'agir ou de ne pas avoir peur malgré les difficultés, le danger et la souffrance.
« Ça m'a aidé pendant ma carrière dès que le doute s'installait, indique Potvin. Dans les gros matchs, et j'en ai joué de nombreux parmi mes 185 en séries éliminatoires, on craint parfois de ne pas être à la hauteur quand on est confronté à des joueurs comme Gretzky. On se demande si on pourra le maîtriser. Dans ce temps-là, dans le vestiaire ou sur le banc des joueurs, à tout moment, je me répétais intérieurement: "Courage Denis". Ça m'a permis de surmonter mon manque de confiance et de me recentrer sur ce que je devais faire. Je sautais sur la glace et je n'y pensais plus. C'était devenu routinier dans ma préparation d'avant-match. »
À la retraite définitive depuis un an après avoir délaissé son poste d'analyste aux matchs des Panthers de la Floride, Potvin n'a pas vu jouer Lafrenière, mais il dit n'avoir entendu que de bonnes choses à l'endroit du surdoué attaquant de l'Océanic de Rimouski.
« On me dit que du talent, il en a à revendre, mentionne-t-il. Alors, le conseil que je peux lui donner dans sa préparation pour sa première saison dans la LNH, c'est de faire le plein de courage. Parce que le principal atout que ses adversaires vont mesurer, ce ne sera pas son niveau d'aptitudes, son maniement de la rondelle, son coup de patin ou la force de son lancer, mais son niveau de courage. Quand tu affrontes des joueurs de la LNH, ce qu'ils respectent le plus, c'est ton courage. Ça fait que courage le jeune! »