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EDMONTON - Après 127 matchs dans la LNH, on peut considérer que le flambeau a été remis à Connor McDavid.
Le joueur de centre de 20 ans des Oilers d'Edmonton est le nouveau visage du hockey dans l'Association de l'Ouest.
Il faut des qualités exceptionnelles pour jouer un tel rôle, qu'on a attribué à seulement quelques-uns des meilleurs joueurs de leur époque ; Wayne Gretzky, Mark Messier, Lanny McDonald et Teemu Selanne devraient normalement se retrouver en tête de liste à cet égard.

Alors qu'à l'issue de sa deuxième saison, il s'apprête à vivre son premier parcours en séries éliminatoires de la Coupe Stanley, qui s'amorcera ce mercredi à l'occasion de la série du premier tour dans l'Association de l'Ouest contre les Sharks de San Jose (22h HE ; TVA Sports, Sportsnet, USA), McDavid est déjà en quête d'un trophée qui viendrait valider l'opinion des gens qui affirment qu'il est peut-être déjà le visage du hockey… dans tous les fuseaux horaires.
Après que sa première campagne dans la LNH eut été interrompue par une fracture à la clavicule qui l'a forcé à rater 37 matchs, McDavid a lancé sa saison 2016-17 à la vitesse de la lumière.
Il a récolté six points à ses deux premiers matchs et il a toujours été au premier rang, ou tout près, dans la course pour l'obtention du trophée Art Ross, remis au meilleur marqueur de la LNH. C'est là un honneur qu'il vient de remporter en complétant la campagne avec 100 points - dont 70 mentions d'aide, ce qui représente aussi un sommet dans la Ligue cette saison.
La façon dont il a cheminé vers ce titre des marqueurs, et le fait que les Oilers aient récolté 33 points de plus au classement cette saison, font également en sorte qu'il est un aspirant sérieux au trophée Hart, qui est décerné au joueur le plus utile à son équipe dans la Ligue.
McDavid n'a jamais disputé plus de deux rencontres sans amasser de point et il a connu 30 sorties de plus d'un point cette saison.
Et lorsque les choses ont commencé à se corser en deuxième moitié de campagne, tant au niveau du championnat des marqueurs que dans la course pour obtenir une place en séries, McDavid a conclu avec une séquence de 14 matchs avec au moins un point (sept buts, 18 aides, 25 points).
Par ailleurs, quand on regarde ses habiletés, on remarque que McDavid a été une machine à fabriquer des faits saillants et qu'il a semé la peur chez l'adversaire - surtout chez les défenseurs, qui ont à composer avec sa capacité à atteindre sa pleine vitesse en deux ou trois coups de patin.
« Tu espères ne pas être le gars qui se retrouve à devoir essayer de l'arrêter, a déclaré le défenseur des Oilers Kris Russell. Il peut faire des jeux à une vitesse que personne, je crois, ne peut égaler dans cette Ligue. Il y a des patineurs rapides dans la LNH, c'est certain. Mais ses mains et sa capacité mentale à réaliser des jeux sont tout aussi rapides. C'est ce qui le distingue des autres. »
Le premier choix du repêchage 2015 de la LNH a immédiatement montré qu'il a non seulement un talent digne d'un joueur de premier plan dans la LNH, mais aussi des qualités de meneur malgré son jeune âge.
Les Oilers ont fait de McDavid, qui avait alors 19 ans, le plus jeune capitaine dans l'histoire de la LNH, le 5 octobre 2016.
« C'est un gars qui fait de l'équipe sa priorité, a affirmé l'attaquant Matt Hendricks. C'est là un des aspects de notre jeu que nous avons vraiment mis de l'avant. Nous avons ce jeune joueur étoile, mais il s'est amené et s'est concentré sur le jeu d'équipe, sans s'attarder à sa récolte de points.
« C'est sans aucun doute, selon moi, l'aspect no 1 où nous nous sommes améliorés. »
Le gardien Cam Talbot a fait remarquer que dans la LNH, il y a des joueurs de premier plan et il y a des meneurs, et ce ne sont pas nécessairement les mêmes personnes.
« Je trouve qu'au niveau des habiletés, il était déjà au sommet de son art quand il est arrivé, a indiqué Talbot. Il avait 18 ans. Ç'a attiré mon attention, à quel point il avait du talent, à quel point il était intelligent avec la rondelle et sans la rondelle. Je crois que c'est ce qui distingue les grands des autres, leur intelligence sans la rondelle, le fait qu'ils savent toujours où ils doivent se placer. Et c'est pourquoi on a l'impression que la rondelle les suit.
« Et cette saison, on a remarqué le rôle de meneur qu'il a commencé à jouer dans le vestiaire. Un peu tout le monde se demandait s'il était prêt à être le capitaine et je crois qu'il a fait taire les critiques assez rapidement. Il a été notre meneur incontesté dans ce vestiaire depuis le début de la saison. En ce moment, s'il va bien, l'équipe va bien aussi. »
L'entraîneur des Oilers Todd McLellan a dit ne pas avoir observé d'évolution marquée dans la façon dont McDavid a affiché du caractère ou s'est comporté en tant que capitaine.
« Ça va peut-être vous sembler bizarre, mais il n'y a pas de différence importante entre le début de la saison et maintenant, a dit McLellan. C'est dire à quel point nous avions confiance qu'il avait ce qu'il fallait pour être le chef de file de ce groupe - et ce qui est peut-être encore plus important, à quel point nous avions confiance en ce groupe qui l'entourait, à quel point nous avions confiance qu'il obtiendrait tout le soutien dont il aurait besoin.
« Je ne pourrais vous dire qu'il a vraiment pris cette équipe en mains et qu'il est le grand motivateur dans le vestiaire, ou quelque chose du genre. Sa façon de se comporter est restée pas mal la même du premier jour jusqu'à maintenant. Selon moi, c'est bon signe. Ça me dit qu'il était prêt en début de saison et qu'il ne change pas de comportement à mesure que la saison avance. »
Plusieurs ont noté que David affiche sa force de caractère de plus en plus ouvertement. De nature calme et pondérée, il est un homme de peu de mots. Mais lors du Match des étoiles Honda 2017 à Los Angeles, McDavid semblait détendu et plus ouvert, alors qu'il avait l'air de savourer l'événement.
Une autre facette de sa personnalité s'est révélée au grand jour à l'occasion d'un match contre les Sharks, le 30 mars. McDavid a préparé la table pour Pat Maroon lors du premier but des Oilers et quand ils se sont rejoints pour célébrer derrière le filet de San Jose, le capitaine a regardé son compagnon de trio - qui est beaucoup plus gros que lui - dans les yeux, l'a pris par les sangles du casque et l'a brassé tout en hurlant de joie.
McDavid s'est esclaffé lorsqu'on lui en a parlé après la rencontre.
« Il ne semblait pas plus content qu'il faut après ce but-là, a expliqué McDavid. C'était un but important pour notre équipe et je voulais m'assurer qu'il était bien éveillé, faire battre son coeur un peu plus vite. D'habitude, il célèbre bien les buts. Mais pour une raison quelconque, il avait l'air un peu endormi, alors j'essayais de le tirer de sa torpeur. »
Un autre jeu de qualité. Un autre geste de leadership. La main qui tient bien fermement le flambeau.