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BOSTON -Lorsque la porte du vestiaire des visiteurs du TD Garden s'est entrouverte pour laisser entrer le joueur manquant, un cri s'est élevé : « Bravo, Clarkie! »
Il y a eu une salve d'applaudissements, suivie d'une bruyante ovation, puis d'autres sons liés à la célébration et au désordre, alors que Clarke MacArthur disparaissait dans le tumulte.

Il se trouvait, à nouveau, au centre de l'action, d'une manière dont il avait été privé pendant si longtemps.
C'est MacArthur qui a marqué le premier but du match no 2 pour les Sénateurs d'Ottawa, son premier en plus de deux ans dans la LNH, et ce fut MacArthur qui a marqué le dernier but de la série, procurant ainsi aux Sénateurs un gain de 3-2 dans le match no 6 de leur série de première ronde dans l'Association de l'Est contre les Bruins de Boston dimanche.
Ce but a été inscrit sur le jeu de puissance a été réussi à 6:30 de la prolongation après que David Pastrnak eut été chassé pour avoir retenu MacArthur, et il a permis aux Sénateurs de remporter la série quatre de sept 4-2, ce qui leur donne rendez-vous avec les Rangers de New York en deuxième ronde.

Ce but tombait à point, et de bien des manières.
Il s'agit, après tout, d'une équipe qui a surmonté à peu près tout, surmonté les déboires de MacArthur avec son syndrome post-commotion cérébrale, surmonté l'absence de Craig Anderson en raison du diagnostic de cancer de son épouse, surmonté les blessures qui ont frappé l'ensemble de l'alignement. Il s'agit d'une équipe qui n'aurait jamais dû, de prime abord, être là, mais qui poursuit sa route.
« Il y a plusieurs belles histoires dans ce vestiaire, mais je ne crois pas qu'il y en ait une meilleure que celle-ci, a noté l'entraîneur des Sénateurs Guy Boucher. Vous avez vu ce qu'il a eu à traverser tout au long de la saison, et je crois que tout le monde l'avait compté pour battu, peut-être même l'a-t-il cru lui-même à un certain point. Mais il s'est battu et s'en est sorti.
« C'est lui qui m'a dit, "Je reviens, coach. Je serai disponible pour les séries". Je voulais le croire. Je le voulais vraiment. Puis je me suis dit, il n'a pas joué depuis deux ans? À quel point sera-t-il bon? »
Très bon, comme nous pouvons le constater. Mais ce ne fut pas nécessairement facile.
« Ce fut un peu ambigu, a admis MacArthur. J'ai raté deux ans, alors je me dis, 'Oui, je devrais faire ce jeu,' ou, 'je devrais être en mesure de faire cela', et je tente de demeurer dans mes limites et d'être patient, et ça renvient tranquillement. Je retrouve la forme, et c'est simplement fantastique d'obtenir cette chance et de pouvoir mettre fin à la série de la sorte. »
Il a marqué. Il a célébré. Il a sauté dans la baie vitrée et a été assailli par ses coéquipiers, qui l'ont entouré et lui ont donné l'accolade pour célébrer ce que lui et l'équipe avaient accompli.
Il a pensé, à quelques reprises, qu'il ne marquerait plus jamais dans la LNH. Les jours s'étiraient et la dernière commotion cérébrale qu'il avait subie, au cours du camp d'entraînement cette année, mettait sa carrière en péril. Mais le voici, avec deux buts à ses cinq derniers matchs, deux contributions importantes à l'équipe qui a pris soin de lui tout au long de son parcours et qui l'a réintégré dans l'alignement.

« Il y a assurément eu quelques moments où je l'ai pensé », a reconnu MacArthur, en parlant de l'éventualité de ne plus jamais vivre de moments comme ceux-là. « Il n'y a rien qui se compare à jouer dans la LNH et à vivre ces séries éliminatoires, et nous allons tous devoir composer avec la fin de notre carrière un jour. Je veux toutefois étirer la mienne le plus longtemps possible, évidemment, et avec notre personnel et l'organisation qui m'aide à revenir au jeu et qui me soutient, c'est simplement un sentiment exceptionnel. »
Cela ne semblait toutefois pas être la conclusion probable. Il ne semblait pas voué à connaître ce sentiment, du moins pas dimanche après-midi.
Les Sénateurs ont décoché trois tirs au but en troisième période et les Bruins ont créé l'égalité grâce à un but de Patrice Bergeron à 1:57. Les Sénateurs ont été dominés 12-3 dans la colonne des lancers.
Tout cela a changé en prolongation. Les Sénateurs ont repris vie et ont retrouvé leur concentration, ayant le dessus 6-0 sur les Bruins pour les tirs et, après avoir obtenu un jeu de puissance, ils ont envoyé la rondelle au fond du filet et leur adversaire en vacances.
« J'ai trouvé que nous avons joué sur les talons, a relevé Boucher. En prolongation, le message était clair : nous n'allons pas jouer sur les talons. Nous n'avons pas travaillé toute l'année pour nous replier et espérer que les choses tournent en notre faveur. Nous voulions être agressifs, comme nous le sommes habituellement, et nous avons été très agressifs en surtemps.
« Plutôt que d'avoir peur de perdre, nous étions affamés de victoire. »
La série a été tellement serrée, tellement intense, tellement âprement disputée, que Boucher avait prédit qu'elle se déciderait en prolongation dans le match no 7. Il a presque eu raison, ce qu'il a pris soin de souligner dans sa conférence de presse d'après-match. Elle a pris fin en prolongation dans le match no 6 et, de bien des manières, les Sénateurs se sont estimés chanceux d'être du côté des gagnants.
Le défenseur des Sénateurs Dion Phaneuf, parmi d'autres, était presque sans mots après la rencontre, submergé par le moment. Il avait pris part aux séries éliminatoires à cinq reprises au cours de sa carrière de 14 saisons dans la LNH, et il n'avait jamais franchi la première ronde. Atteindre le deuxième tour représentait donc quelque chose d'important pour lui, surtout que c'est son ami de longue date qui a permis aux Sénateurs de passer à cette prochaine étape.

Ce fut suffisant pour qu'il soit emprisonné dans le moment, un peu sous le choc de ce que lui et les Sénateurs venaient d'accomplir.
« Quelle fin à propos pour cette série, que ce soit lui qui marque, a souligné Phaneuf. C'est un sentiment fantastique. Je suis tellement heureux pour lui et pour notre équipe. Quelle série. »