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Choix de première ronde des Nordiques de Québec au Repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais propriétaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 31 filets de la Ligue.
À première vue, tout va pour le mieux devant la cage des Panthers de la Floride.

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Il serait permis d'en attendre un peu plus de la part de Sergei Bobrovsky, certes, mais le vétéran gardien russe a repris du poil de la bête depuis son pénible début de saison. Pour le reste, tout est au beau fixe.
L'auxiliaire Chris Driedger connaît une deuxième saison exceptionnelle, le Québécois Samuel Montembeault est une bonne police d'assurance qui évolue dans la Ligue américaine et l'organisation vient de s'entendre avec son gardien d'avenir Spencer Knight. C'est sans oublier l'émergence du prometteur Devon Levi, que l'on a vu briller au dernier Championnat mondial junior.
Tant de talent et de gardiens à des stades différents de leur carrière amènent toutefois son lot de questionnements - surtout à l'approche de la date limite des transactions. Certains commencent à se demander ce que la formation floridienne fera avec Driedger.
Le portier de 26 ans affiche une moyenne de buts alloués de 2,18 et une efficacité de ,927 en 16 matchs. Tout ça après une impressionnante première saison où il a maintenu une efficacité de ,938 en 12 rencontres. Difficile de prédire l'avenir, mais il faudra bien commencer à croire en son potentiel un jour ou l'autre.
Reste qu'il n'a toujours pas d'entente en vue de la prochaine saison. C'est donc dire que - selon les paramètres actuels - les Panthers risquent de le perdre sur le marché des joueurs autonomes et ne pourront même pas l'exposer au repêchage d'expansion du Kraken de Seattle puisqu'il n'est pas sous contrat.
Ça explique pourquoi son nom se retrouve au cœur des rumeurs à l'approche du 12 avril.
Avec toute la profondeur dont ils jouissent à cette position - et le fait que Bobrosvky a encore cinq saisons à écouler à son contrat - Driedger ne semble pas vraiment faire partie des plans d'avenir de l'équipe. Si on ne lui offre pas de nouvelle entente, vaut-il mieux tenter d'obtenir quelque chose en retour plutôt que de le laisser partir au terme de la saison? C'est un beau casse-tête pour le directeur général Bill Zito.
Pour moi, la réponse serait simple : les Panthers n'ont d'autre choix que de se résigner à le garder. Avec une fiche de 24-9-4 et une récolte de 52 points en 37 matchs, ils figurent parmi les meilleures équipes de la LNH, et ils ont enfin la chance d'espérer faire un bon bout de chemin en séries éliminatoires. Ce n'est pas en affaiblissant leur formation à une position cruciale qu'ils aideront leur cause.
Surtout qu'avec l'inconstance de Bobrovsky, Driedger s'avère une excellente solution de rechange éprouvée si les choses en venaient à déraper. Je le répète depuis le début de la saison : dans le contexte actuel, ce sont les équipes qui ont de bons duos de gardiens qui réussiront à tirer leur épingle du jeu.

Les formations dans la course qui n'ont pas ce luxe vont se mettre à la recherche d'un auxiliaire « de location ». Les Panthers sont déjà en voiture, alors je ne vois pas pourquoi ils céderaient Driedger pour ensuite tenter d'acquérir un autre adjoint d'expérience ou faire graduer Montembeault.
Ce serait un pari très risqué, trop risqué même.
Ce n'est pas que je doute que Montembeault puisse faire le travail, mais il n'a encore que 25 matchs d'expérience dans la LNH et il n'a pas été aussi solide que Driedger. Quand une équipe aspire aux grands honneurs, elle ferait mieux d'y aller avec des éléments qui ont fait leurs preuves.
Vague jeunesse
Ce ne sera probablement pas cette année, mais je vois le jeune Québécois obtenir plus de responsabilités dès la saison prochaine. Si j'avais un vieux deux dollars à mettre sur la table, je parierais sur un duo Bobrovsky-Montembeault dans le grand club pendant que Spencer Knight sera le partant dans la LAH.
Jusqu'à maintenant, les statistiques de l'ancien gardien de l'Armada de Blainville-Boisbriand avec les Panthers ne sont pas à tout casser (3,20 - ,892), mais il ne faut pas oublier que les Panthers des dernières années ne jouaient pas aussi bien que la présente édition. Loin de là.
Avec un style de jeu fort efficace et une formation menée par l'entraîneur d'expérience Joel Quenneville, je n'ai aucun doute que le jeune homme de Bécancour pourra faire le travail avec une saison d'expérience de plus derrière la cravate.
Quant à Knight, le choix de première ronde en 2019 (13e au total), il devra jouer des matchs. Pour un joueur qui arrive des rangs universitaires américains, où la charge de travail est relativement réduite, le fait de passer à une saison de 76 matchs (LAH) ou de 82 matchs (LNH) nécessite une grande adaptation. C'est d'ailleurs la même chose pour les attaquants et les défenseurs.
Et comme la pression sera forte et que les attentes seront élevées, je ne crois pas qu'il soit dans l'intérêt des Panthers de le faire graduer immédiatement dans la LNH. Il pourra prendre de l'expérience, connaître des hauts et des bas et apprendre à gérer tout ce qu'implique la vie de joueur professionnel en attendant que la porte s'ouvre avec le grand club.
Ça lui sera grandement utile lorsque viendra le temps de franchir la dernière marche de son parcours. Il est important de se rappeler que rien ne presse avec les jeunes portiers.