Charlie McAvoy Lepage bug

MONTRÉAL -- La dernière fois qu'il a foulé la glace du Centre Bell, Charlie McAvoy avait une médaille d'or au cou et voyait ses parents festoyer avec un gros drapeau américain dans les rangées non loin du banc de l'équipe locale.
C'était il y a presque un an jour pour jour, le 5 janvier 2017. Les États-Unis venaient de battre le Canada 5-4 en tirs de barrage en finale du Championnat mondial junior.
Quelques mois plus tard, le jeune surdoué sélectionné en première ronde en 2016 (14e au total) jouait son premier match dans la LNH en compagnie de Zdeno Chara au premier tour des séries éliminatoires face aux Sénateurs d'Ottawa.

Le voilà maintenant de retour au Centre Bell dans l'uniforme des Bruins pour le premier affrontement de sa carrière face aux Canadiens de Montréal, samedi (19 h HE; TVAS, SN, NHLN).
Les amateurs montréalais auront probablement souvent l'occasion de le voir à l'oeuvre puisque le jeune homme occupe un rôle prédominant au sein de la défensive des Bruins (23-10-7). Malgré qu'il vienne tout juste de souffler ses 20 bougies, McAvoy est utilisé à toutes les sauces par l'entraîneur Bruce Cassidy.
« Il joue très bien dans tous les aspects du jeu, a expliqué Cassidy. Il est fort mentalement, fort physiquement, il bouge bien la rondelle et je peux l'opposer aux meilleurs trios adverses. Il n'y a pas trop de choses dans son jeu qui ont besoin de beaucoup de travail. Mais il est comme tout le monde. Il peut encore s'améliorer, mais il est généralement assez solide. »
McAvoy lui rend d'ailleurs très bien toute cette confiance. L'Américain de 6 pieds et 208 livres a inscrit cinq buts, récolté 16 mentions d'aide et maintenu un différentiel de plus-14 à ses 40 premiers matchs de saison régulière, majoritairement aux côtés de son mentor Zdeno Chara.
« Ça signifie tout pour moi (d'avoir la confiance des entraîneurs), a avancé l'articulé et généreux défenseur. Mais c'est comme n'importe quoi, ça doit fonctionner des deux côtés.
« Si je joue bien, je suis récompensé par davantage de temps de jeu, c'est un bon incitatif. Ça fait en sorte que je veux donner le meilleur de moi chaque soir. C'est bien d'avoir cette confiance, mais je dois la gagner. Je dois continuer de démontrer que je la mérite. »
Ascension fulgurante
C'est drôle comme les choses peuvent rapidement évoluer dans une carrière. Encore l'an dernier, McAvoy n'était qu'un simple espoir de l'organisation qui évoluait à l'Université de Boston dans la NCAA.
Il est désormais considéré comme l'un des défenseurs les plus prometteurs de la LNH et son nom est souvent évoqué lorsqu'on discute des candidats potentiels à l'obtention du trophée Calder, remis à la recrue de l'année.

« J'ai confiance en moi, mais tu ne sais jamais (si tu vas être en mesure d'être bon dans la LNH), a-t-il dit. Pour moi, la LNH c'était comme un rêve. Tous ces gars dans le vestiaire, ils sont à un autre niveau. J'avais peur de leur parler au début, ils étaient des héros de jeunesse.
« Mais quand tu te rends compte que ce sont des humains comme les autres, qu'ils mettent leurs pantalons de la même manière, tu prends un pas de recul et tu te dis que tu es comme ces gars-là et que vous n'êtes ici que pour jouer au hockey. »
Grâce à sa rapidité et à sa vision du jeu, cet autre produit du programme de développement américain a franchi des pas de géant dans la dernière année. En fait, c'est ce qu'il a fait tout au long de son développement alors qu'il a été opposé à des joueurs plus vieux dès l'âge de 16 ans avec l'équipe nationale.
« Ça accélère tout le processus, a-t-il expliqué lorsque questionné sur le programme. Tu grandis tellement vite. Pour les joueurs de hockey qui veulent réaliser leur rêve, c'est le meilleur endroit sans aucun doute. C'est presque injuste. Tu franchis constamment les étapes, mais tu es habitué de te mesurer aux plus vieux, ça te donne confiance. »
Ce succès fulgurant ne l'empêche toutefois pas de devoir se remettre en question, et parfois de se pincer, pour réaliser qu'il joue dans la LNH et qu'il y est même dominant.
« Tu dois avoir une bonne confiance en toi, sinon c'est très difficile de jouer, a-t-il conclu. Tu dois prendre un pas de recul et te dire qu'il y a une raison pour laquelle tu es ici. »
Dans son cas, il y en a même plusieurs.