Charles Hudon Canadiens

MONTRÉAL - Les défaites se succèdent à un rythme trop soutenu, mais les explications demeurent les mêmes. Quand la chance va finalement finir par favoriser les Canadiens de Montréal, comme les joueurs et l'entraîneur Claude Julien le martèlent, il sera peut-être déjà trop tard.
En attendant, les partisans commencent déjà à avoir la mèche courte. Ils ont été quelques centaines à maugréer à compter de la deuxième période du match que le CH a perdu 4-0 face aux Kings de Los Angeles, jeudi. L'équipe et le gardien Carey Price ont été pris pour cibles.

Dans son for intérieur, l'attaquant québécois Charles Hudon a eu mal. Surtout pour son coéquipier Price qui, selon lui, ne mérite pas de subir les affres du public.
« C'est un peu un manque de respect pour Carey. Depuis qu'il porte l'uniforme des Canadiens, on ne peut rien lui reprocher. Je ne pense pas que c'était la chose à faire. Nous sommes tous derrière lui. Nous savons qu'il est capable de tout faire pour l'équipe, c'est juste que rien ne fonctionne. Nous sommes tous dans le même bateau. Carey est un leader pour nous. Je trouve ça dur à digérer. »
Hudon a même évoqué le désormais triste épisode de Patrick Roy qui a provoqué le départ du gardien vedette en décembre 1995. Il ne s'en souvient sûrement pas parce qu'il avait encore la couche aux fesses.
Price a simplement dit prendre avec un grain de sel l'attitude dérisoire des partisans, tout en soulignant que ce n'était pas la première fois qu'il en était la victime.
Il reste que Hudon a dit trouver la réaction négative des partisans désagréable pour un Québécois comme lui.
« Il y a deux jours, mardi, c'était le 'fun' contre les Panthers de la Floride, a-t-il repris. Oui nous traversons une passe difficile, mais les partisans étaient derrière nous. Ça nous donne de l'énergie et du rythme dans ce temps-là. Les partisans eux seuls savent pourquoi ils réagissent de la sorte, mais c'est 'rough' d'en perdre de cette façon tôt dans la saison. Il n'y a rien de fini, il reste 70 matchs à jouer. Notre objectif c'est de les avoir derrière nous. »
Les Canadiens ont bien besoin de tout le soutien et de l'affection qu'ils peuvent recevoir par le temps qui court. Après 10 matchs, ils croupissent dans les bas-fonds de l'Association Est, avec seulement cinq points et déjà à trois points de la 15e position qu'occupent les Sabres de Buffalo.
Jeudi, le toit du Centre Bell leur est tombé sur la tête après les buts rapprochés des Kings vers la fin de la première période.
« Nous allons finir par obtenir les bonds favorables, ça ne peut pas être comme ça pendant les 82 matchs de la saison, a quasiment imploré Hudon. Nous avons nos chances, mais la chance ne nous favorise pas.
« Nous faisons correctement tous les ajustements que Claude a apportés avant la saison. La rondelle bondit quasiment sur nos lames de bâton comme sur un trampoline. On ne peut pas dire que nous jouons mal, nous ne profitons pas de nos chances. »
Comme ses coéquipiers, Hudon ne saisit pas les occasions à l'attaque. Il fait belle figure, comme l'a soulevé le directeur général Marc Bergevin mercredi, mais il est encore à la recherche d'un premier but cette saison - d'un premier dans la LNH.
« Je ne veux penser à ça, a-t-il réagi. Je veux continuer de faire les choses simples et de créer des occasions à l'attaque. Si je n'y pense pas, ça va finir par débloquer. Je travaille fort et je m'applique à bien faire sortir la rondelle de notre zone. Je dois être 'tannant', c'est mon style depuis que je joue dans les rangs professionnels. »
Un peu avant la 11e minute de jeu en troisième période, Hudon a vu Brendan Gallagher tirer par-dessus le filet de Jonathan Quick au terme d'une descente en surnombre avec lui. Gallagher avait même battu de vitesse le défenseur Alec Martinez. Hudon n'aurait eu qu'à loger le disque dans l'ouverture béante si la passe était venue.
« Brendan a fait le bon choix, je lui ai quasiment dit de lancer. Il a confiance en son lancer. On souhaite tout le temps avoir la passe, mais c'est la décision du joueur. »
Hudon a dit qu'il demeure positif en sachant qu'il fait de bonnes choses sur la glace.
« À mes dernières saisons dans les rangs juniors ou même souvent dans la Ligue américaine de hockey (LAH), je ne connaissais pas mes meilleurs matchs, mais la rondelle roulait pour moi. J'étais moins satisfait, mais je marquais des buts. Dans le moment, je suis satisfait, mais les buts ne viennent pas. Je dois continuer de faire ce que je fais et ne pas y penser.
« Je sais que je suis capable. Je dois rester positif. Kirk (Muller) et Dan Lacroix m'aident en ce sens. Je laisse ma fiche personnelle de côté, je pense en fonction de l'équipe. Nous devons persévérer. La rondelle va finir par rouler pour nous. »