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NEW YORK - Samedi matin. Assis sur la terrasse d'un café voisin du Scotiabank Arena de Toronto, je sirote mon café en attendant d'aller épier à l'entraînement matinal des Maple Leafs et du Lightning, à quelques heures du match ultime de la série prévu en soirée.

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Le plan est de couvrir ce duel fort prometteur et de rentrer sagement à la maison, dimanche. Une petite virée rapide et facile, quoi? Mais alors que je sirote les dernières gouttes de mon café, mon téléphone s'allume. C'est le collègue Robert Laflamme qui m'écrit.
« As-tu demandé à Seb (notre excellent patron) d'aller faire la game7 à New York? »
Si vous consultez souvent notre site, vous savez que le bon Bob est sur une « run de lait » depuis le début des séries. Il a traversé la frontière et s'est promené entre Sunrise, Tampa et Washington pour votre plus grand plaisir. Avec une fenêtre de quelques jours avant le début de la deuxième ronde, il a décidé revenir à Montréal pour recharger les batteries et faire quelques brassées.
La porte est donc ouverte.
Et il faut savoir que de couvrir un match au Madison Square Garden est sur ma « bucket list » de journaliste depuis un bon bout. En cinq ans à la Ligue, je n'ai jamais eu l'occasion de mettre les pieds dans ce mythique amphithéâtre. Un match ultime contre les Penguins me semble un assez bon prétexte pour le faire.
Les plans changent donc rapidement. Après l'approbation de Seb - ai-je dit qu'il était excellent? - on doit trouver une pharmacie à Toronto pour obtenir un résultat de test négatif à la COVID-19 qui nous permettra de traverser la frontière en avion, et ensuite réserver le vol et l'hôtel. Il faut bouger vite.
Quelques heures plus tard, la pression redescend et la table est mise pour la couverture de deux matchs no 7 en deux soirs dans deux villes différentes. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour nos lecteurs! Soyez sans crainte, je vous assure que j'en ai aussi profité.
Moins de 18 heures après avoir vu le Lightning triompher à Toronto, et à la suite d'un voyage assez rocambolesque ponctué de quelques retards légèrement stressants, me voilà donc sur la galerie de presse du Madison Square Garden, qui surplombe la patinoire, quelques pieds sous l'iconique plafond.

MSG galerie de presse

Je comprends vite que j'aurai droit à une soirée bruyante quand les premières notes de Baba O'Riley du groupe The Who se mettent à résonner, que les partisans se lèvent d'un bond et qu'ils se mettent à faire tournoyer leurs serviettes blanches en criant fort. Mais très fort.
Ç'a continué comme ça jusqu'à l'hymne national, et même avant quand la foule s'est mise à scander le nom du gardien des Penguins, Tristan Jarry, en dérision. Vraiment une énorme ambiance de séries - à mille lieues de ce que j'avais vécu la veille à Toronto.
Ç'a atteint un autre niveau après le premier but, celui de Chris Kreider qui a déclenché la traditionnelle chanson de but des Rangers.

La fête s'est poursuivie tout au long de la soirée au son des « Let's Go Rangers! », « I-gor! I-Gor! I-Gor! » et des refrains spécialement composés pour déranger Sidney Crosby. Le genre de refrain qui se résume à deux mots et qui requiert une très mince connaissance de l'anglais, mettons.
Avec le but égalisateur de Mika Zibanejad en fin de troisième période et toute la tension qui s'est bâtie au fil de la rencontre, imaginez donc à quoi ressemblait l'explosion quand Artemi Panarin a touché la cible en prolongation pour envoyer les Rangers au deuxième tour.
Je ne vous mens pas, la galerie de presse en vibrait! Après le match, Zibanejad a déclaré qu'il n'avait jamais entendu la foule du MSG aussi bruyante. Et grâce à ce voyage éclair, je pourrai dire que j'y étais… Un pas pire baptême de feu.