Pierre-Edouard-Bellemare 4-27

Décidément, cette série face aux Sharks nous fait vivre de grandes émotions. Après avoir échappé le deuxième match en deuxième prolongation, voilà que nous avons gagné le troisième 4-3 en surtemps.
Quand tu es sur la glace, tu n'y penses pas trop, mais c'est vrai qu'à la fin j'ai normalement moins joué puisque l'entraîneur a mis nos meilleurs joueurs sur la glace. À ce moment-là, tu commences à stresser un peu plus parce que tu sais que tu ne peux pas aider. T'es sur le banc et t'essaies de crier et d'aider les joueurs mentalement.
Nous avons une équipe qui, malgré tout, reste assez confiante et le système reste le même. Ça peut donner des cheveux gris, mais je fais confiance à nos joueurs qui sont beaucoup plus talentueux que ce qu'on leur a donné avant l'expansion.

Ce n'est pas facile, c'est sûr, mais tu sais très bien qu'en séries, ça va être des matchs serrés qui peuvent durer longtemps et qu'après la rencontre il faut que tu oublies, et que tu passes au prochain.
Même si je ne joue pas souvent en prolongation, je dois tout de même demeurer prêt si notre équipe écope d'une punition. Ce n'est pas très compliqué parce que c'est un rôle dans lequel j'ai tellement travaillé pendant toutes ces années. Quand je rentre à quatre contre cinq, je ne peux pas être plus confiant. Je sais ce que je dois faire.
C'est sûr que tu peux perdre le match quand l'autre équipe a un joueur en plus, mais je suis prêt à tout donner pour l'équipe. S'il y a un but, mais que j'ai donné mon 150 pour cent, ou que j'ai fait une erreur et que j'ai tout essayé pour me racheter, la seule chose que je peux faire c'est revenir au vestiaire, regarder l'image et comprendre où est mon erreur.
Si je donne tout ce que j'ai, je sais que ça va aider mon coéquipier. Je sais que lui et les deux autres vont donner tout ce qu'ils ont et puis après Flower va faire de même et tout va tomber en place.
En pareille situation, je n'hésite jamais à me lancer devant les tirs. Ma mentalité, c'est qui si le palet me passe, il va rentrer dans la cage. C'est comme si j'étais le gardien et que derrière moi il y avait une petite cage. Il faut que le palet me touche à tout prix, qu'il reste sur moi, qu'il colle ou qu'il fasse mal, peu importe.
Si j'y vais en me disant que si ça passe, Flower va faire l'arrêt, c'est quasiment sûr que je vais faire une erreur. Certains pensent qu'il y a une crainte associée à ça, mais pour moi c'est assez simple. C'est comme si je n'avais pas le choix. Les gars qui jouent en avantage numérique, leur travail c'est de créer quelque chose... Le mien c'est de détruire quelque chose, en gros.
Je dois donc me mettre devant le palet et en manger un, deux ou trois. Si c'est le tir bloqué qui suffit pour qu'on ait la chance de motiver les gars qui sont sur le banc et qu'après ils rentrent et qu'ils marquent le but, j'aurai fait mon travail. Je n'ai pas marqué de but, mais au moins j'aurai réussi à en arrêter un.
Le travail est loin d'être fini pour nous. Nous avons la chance de pousser les Sharks au bord du gouffre demain, mais j'essaie de ne pas y penser.
C'est dur à faire si c'est la première fois de l'année que t'essaies de te concentrer sur le présent, mais on a réussi à le faire toute l'année. Si tu te concentres sur le contexte de retourner à Vegas avec la chance de mettre fin à la série, il y a de bonnes chances que tu ne sois pas à 100 pour 100, ce soir-là.
Ce n'est pas facile, mais ça fait plusieurs années que je fais ça. Toute l'année, on a eu un bon entraîneur qui nous a fait comprendre que l'important c'est le moment présent. Demain, c'est demain.